Bien mené, un projet de crowdsourcing profite aux deux parties : tant l'entreprise que le grand public ont un bon sentiment, celui d'accomplir quelque chose ensemble. Mais comment faire pour y parvenir ?
Dans le mot « crowdsourcing », l'épithète « crowd » est tout aussi importante que le terme « sourcing ». Elle renvoie à une communauté qu'il vous faut créer et convaincre pour réussir votre projet. Or, le grand public est loin d’être une foule anonyme ou homogène, c’est un ensemble d'individus et de sous-groupes. Par conséquent, il vous faut les démarcher et les mobiliser chacun séparément. Voici cinq astuces qui vous aideront dans cette entreprise :
Soignez la présentation de votre projet
Pour convaincre, votre projet doit être attrayant. Pour ce faire, soignez et enrichissez votre présentation avec des photos, des vidéos. Point clé, la clarté ; des plans qui restent vagues ou un concept à moitié développé sont insuffisants. Simplifiez au maximum vos explications car tous les bailleurs de fonds potentiels ne sont pas nécessairement des spécialistes ou des techniciens.
N'oubliez pas non plus que le montant à atteindre doit être le plus réaliste possible. Il faut éviter à tout prix que les investisseurs potentiels aient l'impression que la campagne servira en réalité à vous enrichir ou que vous utiliserez l'argent pour financer d'autres projets en cours. Si le financement est assorti d'une rémunération, proposez des rétributions originales et attractives et aménagez des tranches de financement transparentes et accessibles.
Créez votre communauté
Partez à la recherche des bonnes personnes et ralliez-les à votre projet. Empruntez à cet effet un maximum de canaux différents et attribuez à ces personnes des fonctions spécifiques : apport créatif ou technique, analyse critique, rôle d'ambassadeur, etc.
Placez la barre le plus bas possible, même au sein de votre entreprise : afin d'encourager les échanges d'idées, il est conseillé de mettre un maximum de vos collaborateurs en contact avec le grand public.
Incarnez votre projet
Ayez du cœur à l'ouvrage pour accroître les chances de réussite de votre projet. Faites preuve de motivation et communiquez votre enthousiasme : répondez aux questions, tenez compte des remarques et intervenez si nécessaire. Soyez vigilant, il ne suffit pas de presser les participants comme des citrons pour en faire jaillir des idées exploitables. Ils devront, eux aussi, passer par un processus de création qui finira par aboutir à la formulation d'idées concrètes. Faites-les participer en continu au projet, variez vos attitudes selon chaque sous-groupe : il s'agira tantôt de les encourager, tantôt de les convaincre (à nouveau) ou encore de les féliciter, de les mettre à l'épreuve, etc.
Menez une campagne passionnante
Vous devez toujours communiquer, même si ce sont de mauvaises nouvelles que vous avez à annoncer. Plus vous faites preuve d'engagement, plus les bailleurs de fonds seront fidèles à votre projet et disposés à tolérer d'éventuels retards ou problèmes.
Le timing est également un facteur important à cet égard : communiquez à intervalles réguliers pour permettre à la communauté de suivre l'évolution de votre projet et éviter que votre campagne ne tombe dans l'oubli.
Votre projet, vos règles
Rappelons le principe de base de l'externalisation ouverte : vous définissez l'objectif de votre campagne et êtes ouvert à toutes les suggestions du grand public. C'est donc vous qui proposez au public le produit fini envisagé, et non l'inverse. Car dans le cas contraire, le résultat final risque de ne pas du tout correspondre à ce que vous aviez en tête. Citons à titre d'exemple à ne pas suivre les campagnes récentes (et rapidement annulées) qui ont mené à la création du produit « iSnack 2.0 », une barre chocolatée fourrée à la viande hachée, ou d'un liquide vaisselle au parfum de poulet rôti.
18.04.2016
Crowdsourcing. Faites-le avec vos clients
Vous ne savez quelle solution choisir pour étoffer votre offre ? Votre département R&D est confronté à un problème technique ? Demandez à vos clients ou au grand public de vous aider.
L'externalisation ouverte (crowdsourcing) est une pratique qui consiste à solliciter l'aide des clients et/ou du grand public pour mener à bien un projet (d'entreprise). Cette approche a actuellement le vent en poupe dans le monde entier, bien qu'elle ne soit pas neuve. Les autorités britanniques y ont déjà recours en 1714, permettant ainsi l'invention du chronomètre de marine – outil indispensable pour calculer avec précision la position des bateaux en mer.
Trois siècles plus tard, le principe de base du crowdsourcing est toujours le même : vous disposez d'un réseau de personnes au sein et, surtout, en dehors de votre entreprise. Ce sont ces personnes qui vont contribuer au succès de l'entreprise en proposant des idées, en y consacrant du temps, en partageant leur expertise ou en apportant un soutien financier. De la sorte, vous avez accès à de nouvelles solutions et possibilités qui vous permettent de réaliser des projets communs, d'optimaliser la répartition des tâches et de réduire les coûts.
Ce système repose sur l'échange, la transparence et la communication. Il peut en outre se déployer dans tous les secteurs et à tous les niveaux de gestion. Pour ne citer qu'un exemple, vous pourriez ainsi mobiliser une équipe de concepteurs pour le développement de vos produits et choisir avec le grand public la meilleure proposition, que vous mettriez ensuite sur le marché, en recourant éventuellement de manière partielle au crowdfunding.
Les gens sont prêts à vous suivre
Peut-être pensez-vous que nous exagérons... Loin de là ! En témoigne d'ailleurs le succès grandissant de cette approche. De plus, le moment est opportun pour procéder au crowdsourcing :
- grâce aux avancées technologiques, à l'essor des réseaux sociaux et à l'apparition des communautés en ligne, il n'a jamais été aussi simple de communiquer avec le grand public ;
- le grand public y est très favorable : une enquête menée par plusieurs universités européennes indique que 54 % des Européens souhaitent participer de manière créative et/ou financière à des projets d'entreprises et de particuliers ;
- collaborer à la réalisation d'un projet est très tendance en ce moment. Toutes sortes de raisons poussent les gens à s'investir dans un projet : le besoin d'exprimer sa créativité, le souhait de s'inscrire dans une logique commerciale, de faire un geste pour la société, ou tout simplement pour l'honneur ou le plaisir ;
- l'économie a absolument besoin de sources de financement et de projets innovants pour retrouver le chemin de la croissance et renforcer sa compétitivité.
Envie de vous lancer dans cette aventure ?
Sachez tout de même que l'adoption de ce système va modifier profondément la manière dont votre organisation recueille des informations, réalise des enquêtes, fabrique ses produits et finance ses projets. Il vous faudra également repenser les relations que vous entretenez avec vos clients ou utilisateurs, lesquels seront désormais susceptibles de devenir des collaborateurs, des bailleurs de fonds ou des ambassadeurs de votre entreprise.
Pour autant, il n'y a pas lieu d'y voir une forme de menace, au contraire : le crowdsourcing vous donne l'occasion de sortir des sentiers battus. Vous pouvez ainsi trouver des idées en externe, permettre au grand public de donner son avis sur des idées élaborées en interne, combiner ces deux approches, et bien d'autres choses encore.
18.04.2016
Le financement participatif, bien plus que des fonds
Vous êtes en quête de financement pour un nouveau projet non dénué de risques ? Présentez-le au grand public et voyez comment les petits ruisseaux font les grandes rivières.
Le financement participatif (crowdfunding) consiste à rechercher un (grand) nombre de bailleurs de fonds potentiels. Il peut s'agir d'investisseurs professionnels ou de chefs d'entreprise, mais également de vos clients ou du grand public. Ils apporteront ainsi un financement à votre projet ou à votre entreprise, moyennant contrepartie.
Cette forme particulière de crowdsourcing ne date pas d'hier, comme en témoigne le financement de la construction de la Sagrada Família ou du socle de la statue de la Liberté à New York. C'est la manière dont se déroule le financement participatif qui a évolué, en passant désormais par des plateformes en ligne et en ayant souvent recours aux réseaux sociaux pour se faire connaître. La montée en puissance de ces derniers est sans doute l'une des raisons qui expliquent la popularité croissante du financement participatif, au même titre que la recherche de sources de financement alternatives, conséquence de la crise.
Bien plus qu'une simple source de financement
Si le financement participatif est longtemps resté l'apanage des initiatives à caractère culturel ou humanitaire, il s'ouvre toutefois depuis quelques années aux projets commerciaux ainsi qu'au financement des starters et des PME. Cette pratique présente en effet des avantages indéniables :
- Les entreprises y trouvent un moyen de financer des projets (souvent innovants) qui rendent frileux banquiers et investisseurs privés, en raison des nombreux risques qu’ils comportent ou parce qu’ils n'offrent pas un potentiel de croissance assez élevé, que les montants nécessaires sont trop importants ou que l'entreprise ne souhaite pas accueillir une partie externe dans son capital.
- Le financement n'est qu'un aspect des choses, en créant le « buzz » et en animant une communauté autour de votre projet, vous lui donnerez nettement plus de visibilité. Car il s’agit de penser en termes de marketing et d'étude de marché. Y a-t’ il une demande pour votre produit ou service ? Votre produit est-il attrayant ? Le proposez-vous de la bonne manière sur le marché ? Cette approche vous permet également d'apporter des modifications au produit pendant sa conception, ce qui réduit le risque d'échec lors de son lancement.
- En tenant compte de l'avis du grand public, vous nouez des liens très étroits avec vos clients, lesquels deviennent alors de véritables collaborateurs, admirateurs et ambassadeurs de votre entreprise.
18.04.2016
Le financement participatif sous toutes ses formes
Il existe plusieurs types de financement participatif, chacun a sa spécificité en termes de fonctionnement, de fournisseurs et de réglementation.
A chacune des quatre grandes formules, correspond un genre différent de bailleur de fonds.
Reward based : financement participatif assorti d'une rémunération
C’est la formule qui connaît la plus forte croissance dans le domaine du financement participatif. Elle se destine expressément aux projets innovants de particuliers ou de petites entreprises. Souvent, il s'agit d'une forme de vente anticipée permettant à un producteur ou un concepteur de récolter les fonds nécessaires au lancement d'un nouveau produit sur le marché. En échange de leur apport, les bailleurs de fonds touchent une rémunération qui, la plupart du temps, augmente à mesure que les capitaux recueillis s'accroissent.
Cette rémunération peut prendre la forme d’options supplémentaires ou exclusives mais aussi d’exemplaires signés, de conditions d’achat avantageuses, voire d’une mise à disposition du produit plusieurs mois avant sa mise sur le marché officielle. Matérielles ou non, toutes ces formes de rémunération ont ceci en commun qu'elles apportent de la valeur ajoutée aux bailleurs de fonds.
Les principaux acteurs de ce segment sont les plateformes américaines Kickstarter et IndieGogo ou encore Helllo crowd!.
Debt/Lending based : financement participatif assorti d'un emprunt
Ce type de financement participatif s'adresse essentiellement aux starters ou aux entreprises qui souhaitent se lancer dans un nouveau projet, ce qui les amène à empruntent les fonds nécessaires auprès de plusieurs bailleurs de fonds.
Les modalités de remboursement de l'emprunt sont établies en concertation avec les financiers. Le remboursement s’effectue sous forme de mensualités ou par un versement unique à la date d'échéance (avec paiement des intérêts chaque année). À moins que la formule ne prévoit le remboursement du capital ainsi que des intérêts à l'échéance du prêt.
Quelques exemples de fournisseurs : Lending Club (États-Unis), Babyloan (France) ou encore les plateformes belges CroFun et Look&Fin. En Région flamande, sous certaines conditions, ce type de financement peut également prendre la forme d'un Prêt gagnant-gagnant, grâce auquel les bailleurs de fonds bénéficient d'un avantage fiscal supplémentaire.
Equity based : financement participatif assorti d'une prise de participation en actions
Cette formule convient particulièrement aux projets de grande envergure ou aux entreprises qui ont besoin de rassembler une somme substantielle. Concrètement, les bailleurs de fonds ou investisseurs rejoignent une société coopérative qui devient actionnaire de l'entreprise. Ils peuvent ainsi investir directement dans l'actif net de celle-ci et sont rémunérés si le projet remporte du succès.
Un système de financement participatif peut aussi être assorti d'une participation bénéficiaire, les bailleurs de fonds investissent alors un montant prédéfini dans le nouveau projet d'une entreprise. En contrepartie, ils touchent une participation calculée en fonction de la croissance du chiffre d'affaires ou des bénéfices générés par le projet.
En Belgique, ces services de financement participatif sont assurés par MyMicroInvest et Angel.me.
Donation based : financement participatif au moyen de dons
Ce type de financement participatif relève de la philanthropie ou du mécénat. Les bailleurs de fonds ne cherchent aucun profit. Leur rétribution est d'ordre purement affectif. Les bénéficiaires sont généralement des associations qui œuvrent pour « la bonne cause », au sens le plus large du terme, puisqu'il peut s'agir d'un club de gymnastique en quête de sponsors pour acheter du nouveau matériel ou bien d'initiatives menées pour aider les personnes qui se trouvent dans le besoin.
SoCrowd, par exemple, est une plateforme belge de financement participatif ayant recours aux.
Formules hybrides
Bien entendu, une approche innovante comme le financement participatif ne se laisse pas facilement enfermer dans un carcan. Aussi existe-t-il de nombreuses formules hybrides. Exemple, un système qui permet à une entreprise de récupérer un euro sur chaque euro investi par des bailleurs de fonds particuliers. Ou un prêt à taux zéro accordé à une organisation à finalité sociale, une formule qui combine don et emprunt.
Bien souvent, le financement participatif s'accompagne également d'autres formes de financement, comme des crédits bancaires, l'apport d'investisseurs privés ou de sociétés de capital-risque.01.07.2016
Financement participatif. Risques et défis
Le financement participatif offre d'infinies possibilités. Toutefois, il amène ses risques et se confronte à plusieurs défis. Aperçu.
1. Pour l'entreprise
Cette nouvelle approche nécessite de revoir entièrement les méthodes de travail traditionnelles appliquées en entreprise. Tel est d'ailleurs le principal défi à relever, au même titre que la recherche d'un bon équilibre en matière de :
- contrôle : où allez-vous placer le curseur entre l'entreprise et le grand public en termes de compétences ? Aucune règle n’existe à ce sujet, mais une étude menée par l'université de Toronto donne une indication : idéalement, 80 % du projet devraient rester aux mains de l'entreprise et 20 % pourraient être confiés au grand public (par exemple, pour le choix des couleurs, les outils technologiques, les points de vente, etc.) ;
- transparence : jusqu’où êtes-vous prêt à partager avec autrui, donc également avec des concurrents potentiels, vos connaissances, technologies et résultats de R&D ? Et comment comptez-vous protéger vos droits de propriété intellectuelle ?
Vous allez ouvrir votre entreprise au public. Il s'agit certes d'un avantage considérable sur le plan marketing et stratégique mais cela signifie également que tout le monde aura accès à la situation financière de votre organisation. Vous devez donc être prêt à jouer la carte de la transparence et à partager des informations parfois sensibles.
Évidemment, vous courez toujours le risque que les fonds nécessaires ne soient pas réunis et que votre campagne de financement échoue. Cela étant, c’est aussi un avantage, car la campagne vous permet de sonder l’intérêt pour le service ou le produit que vous vous apprêtez à mettre sur le marché. Si tel n'est pas le cas, vous vous en rendrez vite compte et n'aurez pas à essuyer des pertes bien plus conséquentes suite au lancement raté du produit, pertes tant financières qu'en termes de réputation. Sans oublier que les critiques émises vous permettront d'apporter les modifications nécessaires et de retenter votre chance ultérieurement.
En additionnant tous les frais (notamment de marketing) et le temps et l'énergie que demande une campagne de financement participatif, vous estimerez peut-être la note relativement élevée. Mieux vaut dès lors songer à tous les frais qui seront engagés.
Un conseil : redoublez de vigilance si vous envisagez un financement participatif rémunéré. Tout d'abord, les fonds levés seront à déclarer en tant que revenus imposables. Sachez ensuite qu'une mise en gage est considérée comme une opération de vente et se voit donc soumise au régime de la TVA pour les entreprises. Tenez bien compte de ces facteurs en établissant votre budget afin d’éviter toute surprise désagréable en provenance du fisc...
2. Pour l'investisseur
L'enjeu principal des bailleurs de fonds consiste à trouver de bons projets. Heureusement, ils ne manquent pas, bien au contraire. Résister à la tentation peut même être difficile, surtout dans le cas d’un financement participatif assorti de rémunération. Reste à savoir ce que vous rapportera votre investissement...
Avant d'accorder votre confiance, en toute prudence vous analysez longuement le projet qui vous attire. Il n’en reste pas moins risqué d'y investir. Vous n'avez aucune garantie de succès. Des problèmes inopinés peuvent toujours survenir. Les formules assorties d'une prise de participation en actions, dans le pire des scénarios, peuvent vous faire perdre l'intégralité de votre apport.
Par contre, dans le cas du financement participatif assorti de rémunération, le risque est moindre, tout comme le montant de l'investissement. Mais dans ce cadre aussi, il est toujours possible que l'initiateur ne respecte pas ses engagements, ou seulement de manière partielle ou avec beaucoup de retard. Dans de très rares cas, il peut également arriver que l'opération soit une escroquerie et que vous ne revoyiez plus jamais les bénéficiaires. Ni la couleur de votre argent !
Savoir où l'on met les pieds
Vous souhaitez vous faire une idée objective du projet de financement participatif belge que vous envisagez de soutenir ?
Si le projet est soumis à l'obligation de publier un prospectus, vous pouvez le consulter. S’il est approuvé par la FSMA, il reprendra des informations sur l'initiateur du projet et la forme juridique de votre investissement (action, prêt, etc.). L'approbation ou l'agrément de la FSMA ou de la Banque nationale ne signifient toutefois pas que l'investissement soit jugé approprié par l’une ou l’autre. C'est à vous d'en évaluer les risques.
Sur le site web de la FSMA vous pourrez vérifier si la plateforme en ligne et/ou l'initiateur font l'objet d'une surveillance particulière de la part de l’institution ou de la Banque nationale.