En 1950, reproduire le cerveau humain relève du rêve. En 2016, le Deep Learning crée l’effervescence : les machines savent tout et apprennent toutes seules. Où est le bouton stop ? Une start-up nous déstresse…
Difficile de l’ignorer encore, nous évoluons désormais dans un monde régi par des données. En 2016, les ‘Data’ deviennent de plus en plus ‘Big’ et nous assistons à une véritable explosion des capacités en intelligence artificielle. Les ‘majors’ - Google, Facebook, Amazon, Apple… - sont unanimes pour dire que le futur est dans ces fameuses data. S’engage depuis 2000 et plus particulièrement en 2016, une réelle course à l’acquisition de connaissances dans le domaine. Pour preuve, les sommes colossales qui y sont investies.
Résultats ? Des systèmes qui rivalisent de précision avec l’humain dans leurs capacités à détecter images et textes, des moteurs en ligne qui apprennent à maîtriser les nuances linguistiques, des smart cities qui gèrent leurs parkings et leurs bulles à verre en mode entièrement automatisé, des objets connectés qui savent où vous vivez, où vous travaillez, où vous devez vous rendre et à quelle heure, comment vous vous comportez au volant en pleine circulation, mais aussi ce qu’il reste dans votre frigo, quelle température il fait chez vous …
C’est une course à l’acquisition de données qui s’enclenche, données censées devenir des sources d’entrainement pour les agents artificiels, mais conjointement, c’est aussi une course au développement d’algorithmes (Deep Learning) qui s’engage. La bataille peut sembler à première vue inégale entre des géants aux moyens démesurés (tel Google qui, fort de ses données et de son infrastructure, peut publier sa recherche sans pour autant perdre son avantage concurrentiel) et des start-up agiles aux moyens plus modestes, tel OpenAI qui tente de casser le monopole des détenteurs de data manquant d’’expertise en deep learning)… C’est que les progrès réalisés par les premiers, disponibles en partie en open source, peuvent servir aux seconds, et de ce fait, rééquilibrer les forces et faire avancer le domaine via la communauté.
Un cultivateur sachant cultiver mais aussi innover
Nous ne sommes encore qu’à l’aube de cette révolution et les entreprises qui veulent suivre le mouvement doivent rester compétitives. Non seulement, il s’agit de savoir comment faire et qu’inventer mais il faut aussi et surtout être rapides : si nous ne figurons pas parmi les premiers, nous devons nous préparer à perdre beaucoup dans la bataille. En 2016, l’aventure d’un cultivateur de concombres converti en fournisseur d’outil d’intelligence artificielle délivrant une catégorisation automatique poussée des légumes avant leur distribution sur le marché -utile à tout le secteur - est un récit plausible ! Qui l’aurait imaginé il y a quelques dizaines d’années ? En 2014, The Wired publiait qu’il faudrait encore 10 ans avant de battre l’homme au jeu de go, ce divertissement chinois d’une richesse inépuisable et d’une grande subtilité. Un peu plus d’un an plus tard, c’était chose faite avec l’algorithme AlphaGo développé par DeepMind.
Plus capable d’absorber toute l’actualité ? Pas grave, il y a des robots qui lisent le journal
En 2012, Kevin Françoisse et 2 chercheurs universitaires fondent Sagacify ; start-up qui traite sur son infrastructure plus de deux millions de documents par jour et se destine à l’automatisation du travail intellectuel. Pour ce faire, Sagacify propose à ses clients B2B des solutions d’intelligence artificielle pour le traitement de données non structurées (texte et images) disponibles sous forme de micro-services à acheter par blocs et dont le coût, réparti ainsi entre plusieurs entreprises, devient plus accessible. Kevin Françoisse :
« L’homme est dépassé par la multitude d’infos, il ne peut de toute façon plus suivre, n’a pas le temps d’absorber les données devenues trop massives. Si la machine subtilise des emplois, elle en crée d’autres à plus grande valeur ajoutée et ne constitue toujours qu’une partie d’un processus complet et plus efficace. Notre leitmotiv : organiser une saine collaboration homme/machine en créant des équipes mixtes faites de robots et d’humains, et en confiant aux premiers l’exécution tandis que les seconds s’adonneront aux analyses plus fines et aux conclusions. »
Sagacify a une démarche de niche, elle se spécialise dans le développement de robots qui puissent analyser les données non structurées, comme les textes et les images, chose encore impossible hier.
« Il ‘suffit’ de fournir à l’agent d’intelligence artificielle les documents à scanner, de définir le sujet et les éléments recherchés et très vite, il se met débiter les personnes référencées, les relations entre parties, les investissements, les tendances, les projets…» , détaille le responsable de la start-up.
Les gains s’expriment en temps, en réactivité, donc en efficacité, en rentabilité, en agilité. Et le champ d’application des données exploitables s’élargit jour après jour…
Il faudrait quasi avoir le client avant le produit
Les entreprises qui comprennent les enjeux ne se permettront pas d’attendre lon
gtemps le feedback client et ne s’offriront pas le luxe de répondre à un problème qui n’existe pas sur le marché. En d’autres termes, pour s’assurer de correspondre aux besoins, elles cherchent à nouer des partenariats en intégrant les clients dans une approche de co-création. En 2016, le timing est primordial.
« Promettre d’améliorer un outil de credit scoring via des données élargies à des éléments extérieurs comme la presse n’a de sens que si nous disposons des données : dans ce cas-ci, il nous faut un recul de deux ans avant que cela commence à porter, ce qui nécessite d’avoir capté toutes les news sur le net entre 2013 et 2015. Les résultats ne seront perceptibles qu’un an plus tard, à ce moment seulement, nous pouvons affiner la relevance de nos signaux. De même, nous ne pourrons détecter les causes de défaut de remboursement qu’à la condition que nous disposions suffisamment de dossiers de crédit à problèmes. Si les données sont le nouvel or de cette nouvelle économie, le timing est le second élément de l’équation : notre cultivateur de concombres peut développer un business d’autant plus juteux qu’il est le premier à fournir à ses pairs son outil de catégorisation des aliments » , illustre le responsable de Sagacify.
Apprentissage de la machine ? Automatisé, bien-sûr !
Le plus spectaculaire, et peut-être aussi le plus inquiétant, est que nous ne devons même plus nous donner la peine d’enseigner à nos machines comment nous procédons, pour peu qu’on leur fournisse les données. Elles lisent toutes seules toute la masse de documents qu’il nous est de toute façon devenu impossible de parcourir nous-mêmes vu leur évolution exponentielle. Pour les véhicules entièrement automatisés, c’est pareil. Les statistiques montrent des résultats qui vont dans leur sens, les voitures connectées commettent un nombre inférieur d’accidents. Comment est-ce possible ? C’est très simple, les machines copient à notre insu nos comportements, savent que nous stoppons devant un feu rouge, etc. Inutile de leur fournir des règles, elles les déduisent toutes seules et les enregistrent. En bref, les qualités des outils que nous développons aujourd’hui sont très proches des facultés humaines. Et il n’est pas certain que nous maîtrisions encore quoi que ce soit…
« Il devient difficile de distinguer des textes gérés par l’humain de ceux traités par des robots. Les systèmes de traductions ont appris à gérer les langues en ‘maniant’ des tonnes de documents alignant les langues côte à côte. Peu de nuances leur échappent encore, en termes de contenu » , soutient Kevin Françoisse (1).
Pour qu’un robot puisse lire avec intelligence la presse du jour, son attention sera orientée sur la détection de plusieurs paramètres utiles. Sa mission consistera à fournir un rapport détaillé à l’équipe qui se chargera d’en tirer les conclusions.
Dans le domaine des soins de santé, il s’avère à présent que les agents d’intelligence artificielle sont parfaitement capables de détecter des objets sur une image médicale et donc tout à fait compétents pour faire la distinction entre, par exemple, une rétine saine et une rétine atteinte du diabète rétinien (2). Ils seraient donc prêts à se substituer aux plus grands spécialistes, des médecins très réputés et souvent coûteux, dont l’agenda est particulièrement chargé. Plus tard, s’ils parviennent à reproduire l’analyse des humains, ils performent davantage en affinant par l’expérience la précision de leurs diagnostics et contribuent ainsi à la démocratisation de la discipline. Ce qui est heureux, surtout lorsque cela touche à la santé.
Replacer l’entreprise dans son environnement économique
A priori, un modèle de credit scoring n’évoque rien de bien neuf. Sauf qu’à présent, l’outil de machine learning ne se contente plus de scanner des données bilantaires mais accroît la pertinence des signaux d’alerte par l’analyse de patterns relationnels et transactionnels entre entreprises, susceptibles in fine de prédire avec plus de finesse la capacité du client à rembourser son crédit. Sagacify propose également à celui-ci d’aller écouter ce qui se dit sur les réseaux sociaux et dans la presse. L’interprétation robotisée de la dimension relationnelle livre en effet des renseignements stratégiques supérieurs. On constate que ces indicateurs supplémentaires génèrent de la valeur en induisant une idée positive ou négative des capacités de remboursement, ainsi qu’une meilleure connaissance de l’activité réelle et actuelle de l’entreprise.
« Nous avons pu le tester avec Sagacify : tout comme l’on peut déduire qu’une personne physique qui, pour prendre un exemple caricatural, joue son argent chez Ladbrokes, fait ses courses chez un discounter et rembourse un huissier aura plus de soucis de remboursement que quelqu’un qui fait son shopping chez un grand couturier et achète des billets d’opéra, il existe également des patterns transactionnels extra-bilantaires pour les entreprises. Et ceux-ci vont être corrélés au risque de défaut de paiement. Ce type de data renferme donc de la valeur pour nous. Les ‘Datagraphs’, ces grands modèles qui permettent de relier l’entreprise avec les autres organisations forment un énorme réseau connecté. Et l’on observe effectivement que si l’une tombe en défaut de paiement, elle propagera le risque autour d’elle, clients, fournisseurs, filiales etc… seront impactés par cet effet domino »
, confirme Jean-François Vanderschrick, Head of Marketing Analytics & Research chez BNP Paribas Fortis qui sourit :
« L’analyse des sentiments fait désormais partie du vocabulaire professionnel, scanner ce qui se dit sur les réseaux à propos d’une entreprise peut être riche ; ont-ils l’air de dire que cela se passe bien ou non ? »
Le module d’analyse de la presse de Sagacify apporte aussi de précieuses informations pour les commerciaux de la banque.
« Une entreprise moyenne qui conclut un deal avec un japonais ne fera pas la une des journaux. Par contre, le robot qui scanne le contenu de tous les supports, y compris ceux de niche, relèvera cette donnée qui pourra être poussée vers nos commerciaux… » ajoute le responsable de BNP Paribas Fortis.
11.09.2024
Découvrez nos options de leasing et laissez-vous séduire par notre TopDeal
Vous souhaitez louer une voiture de société, mais sans vraiment savoir ce que vous avez comme possibilités ? Nous vous expliquons quelles sont vos différentes options, pour choisir le type de leasing qui vous convient le mieux. Et jusqu’au 30 novembre 2024, vous pouvez aussi profiter d’un TopDeal de notre partenaire Arval pour les nouvelles BMW iX1 eDrive20 ou BMW i4 Gran Coupé électriques à un prix tout compris très avantageux.
Leasing financier ou opérationnel ?
Pour le leasing financier comme pour le leasing opérationnel, c’est la même logique qui s’applique : vous payez un loyer à une société de leasing pour une période donnée, généralement quatre ou cinq ans. Dans les deux formules, la société de leasing est le propriétaire légal du véhicule. Mais vous disposez d’une option d’achat à la fin du contrat. Dans le cas d’un leasing financier, le montant de l’option d’achat est connu dès le début du contrat. Dans le cas d’un leasing opérationnel, le montant est déterminé à la fin du contrat sur la base de la valeur de marché de la voiture.
La formule « services compris »
C’est l’un des grands avantages du leasing opérationnel par rapport au leasing financier : les taxes, l’assurance (omnium), l’entretien et les charges (sauf le carburant) sont compris dans le loyer. De plus, vous bénéficiez de services supplémentaires tels que des pneus été et hiver, un service de dépannage et un véhicule de remplacement. Autrement dit, vous payez un certain montant tous les mois, et tout est réglé pour vous. Bref, vous roulez sans avoir à vous soucier de quoi que ce soit : tout est payé, sauf le carburant.
Quelles conséquences fiscales ?
L’option d’achat a des conséquences fiscales : dans le cas d’un leasing financier, vous amortissez le bien d’investissement et vous déduisez fiscalement les intérêts. Le véhicule est comptabilisé à l’actif de votre bilan. Avec un leasing opérationnel, vous déduisez la totalité du montant de la location au titre de frais. Dans les deux cas, des plafonds de déduction fiscale s’appliquent et vous devrez peut-être tenir compte de l’utilisation professionnelle de la voiture. Sans oublier que la TVA est payée mensuellement sur le loyer et donc pas en une seule fois. Cela vous permet de préserver vos lignes de crédit pour d’autres investissements.
Laissez-vous séduire par notre TopDeal
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04.09.2024
Arval : de la mobilité, privée et professionnelle
De nombreux collaborateurs voient aujourd’hui la mobilité comme une nécessité qu’ils abordent avec leur employeur. Depuis longtemps déjà, ils ne se déplacent plus exclusivement en voiture. Ils combinent de plus en plus souvent plusieurs solutions de mobilité, privées, publiques et mixtes. Les entreprises belges sont donc de plus en plus en demande de know-how pour mettre au point le mix parfait de mobilité, adapté à la fois à leurs besoins professionnels et à ceux de leur personnel. Les spécialistes en mobilité d’Arval expliquent comment évolue la mobilité et comment ils tiennent compte de cette évolution. Et pour cela, il faut non seulement les bonnes connaissances, mais aussi disposer d’un package d’accompagnement grâce auquel ils peuvent vraiment aider les employeurs.
Philippe Kahn, Mobility Solutions Expert, résume la vision et la mission d’Arval : « Life is a journey made of journeys. Chez Arval, nous traduisons ceci en nous demandant constamment comment soutenir et soulager les petites, moyennes et grandes entreprises pour toutes leurs questions de mobilité. Et dans notre ADN de facilitateur, il y a deux aspects importants qui apportent de la valeur : la mobilité personnelle et la mobilité durable*. De l’indépendant en personne physique à la grande entreprise : Arval met son know-how corporate au service de toutes et tous en veillant toujours à proposer une solution globale tout-en-un. »
*La mobilité durable : une mobilité moins émettrice en gaz à effets de serre, qui promeut l’électrification, la mobilité douce et/ou les transports en commun.
La mobilité durable, une évidence
Aujourd’hui, beaucoup d’entreprises jouent pleinement la carte de la mobilité durable, ou évoluent dans cette direction. Cela implique non seulement de se tourner vers les voitures électriques, mais aussi de s’ouvrir aux nouvelles solutions de mobilité. Et dans ce contexte, Arval doit informer ses clients et les accompagner dans leurs ambitions de mobilité durable. De nouvelles solutions de mobilité comme Arval Bike Lease, Arval Car Sharing et le futur outil de gestion du budget sont pour de nombreuses entreprises la clé pour faire évoluer leur mobilité dans le bon sens.
Un atout dans la « guerre des talents »
Par ailleurs, toutes ces solutions ne sont pas que de simples options de déplacement : elles s’intègrent aussi dans le concept HR mis en place par les entreprises dans leur « guerre des talents ». Philippe Kahn et Arval travaillent de plus en plus souvent avec des entreprises qui veulent se positionner sur ces enjeux de mobilité. Elles estiment que c’est une belle occasion de renforcer le lien avec leurs équipes ou d’attirer de nouveaux talents.
Philippe Kahn : « Beaucoup d’entreprises tiennent par exemple compte de la mobilité pour choisir l’endroit où elles s’implantent. Elles cherchent à être proches d’un centre de mobilité, par exemple une grande gare comme Bruxelles-Central ou Anvers-Berchem. Ça leur permet de proposer à leurs collaborateurs un mix complet de solutions de mobilité : vélo ou trottinette partagée pour aller au travail, voiture de pool ou train pour leurs déplacements, bus et voitures partagées… Et ils financent le tout avec le budget mobilité qu’ils reçoivent de leur employeur. »
De la valeur ajoutée sur le plan professionnel et personnel
L’outil de gestion du budget grâce auquel les entreprises gardent un œil sur toutes les solutions de mobilité utilisées par leurs collaborateurs et leur coût, n’est qu’une petite partie de la valeur ajoutée d’Arval pour les entreprises. La consultance en mobilité fait aussi partie intégrante de son offre pour les entreprises.
Philippe Kahn : « Imaginons qu’une entreprise d’environ 100 collaborateurs envisage de déménager dans le centre d’Anvers. Nous allons définir avec elle quelles sont les nouvelles solutions de mobilité dont elle aura besoin et leur coût total. Nous travaillerons donc en intégrant vraiment l’équipe et nous analyserons ensemble l’impact futur des différentes solutions de mobilité. C’est un travail sur mesure qui nous permet de mettre notre expertise au service de nos clients. »
Cette expertise permet souvent aux entreprises de progresser dans leur gestion d’entreprise, mais aussi dans celle de leurs équipes. Philippe Kahn : « Le temps du fichier Excel où on tenait à jour l’utilisation de la voiture de pool est révolu. Les applications pour smartphone ou PC rendent tout plus facile et plus fluide. Elles localisent les voitures de pool des différents sites, et assouplissent la frontière entre voitures de pool et voitures partagées. Ainsi, pendant le week-end, les collaborateurs ont la possibilité d’utiliser à des fins privées – et contre paiement – la voiture qu’ils utilisent pour leurs déplacements professionnels. L’accompagnement standard lié au leasing d’un vélo électrique fait aussi partie de notre offre. A cet égard, Arval facilite la vie des employeurs tout en leur permettant aussi de proposer des solutions à leurs collaborateurs pour leur mobilité privée. Les entreprises vont ainsi vraiment faire partie de la vie quotidienne de leurs collaborateurs, via leur dossier de mobilité. »
Arval Belgium SA, Ikaroslaan 99, 1930 Zaventem – RPM Bruxelles – TVA BE 0436.781.102, intermédiaire d’assurance à titre accessoire enregistré auprès de la FSMA sous le numéro 047238 A. Sous réserve d’acceptation de votre demande.
25.06.2024
Lancer sa transition avec Climact
Comment transformer les contraintes de la transition énergétique en opportunité stratégique ? « Avec rigueur et pragmatisme », nous explique notre partenaire Climact.
«Nous accompagnons et conseillons les entreprises pour qu’elles deviennent plus matures sur les enjeux liés au réchauffement climatique. Et ça implique d’aborder un certain nombre d’obligations, comme le reporting sur la durabilité exigé par la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) », explique Jerome Meessen, Associate Partner chez Climact. « Nous veillons à ce qu’elles retirent une vraie valeur ajoutée de cet exercice, les plus tangibles étant une réduction de leurs dépenses énergétiques ou une meilleure résilience de leurs fournisseurs et clients vis-à-vis de la transition climatique. Et nous le faisons à la fois avec rigueur et pragmatisme. Rigueur, car nous nous basons sur des chiffres et utilisons des méthodes reconnues, comme le Greenhouse Gas Protocol pour le calcul de l’empreinte carbone, sans tomber dans les pièges du greenwashing. Et pragmatisme, parce que nous nous adaptons toujours à la réalité de l’entreprise. »
Un parcours en 5 étapes
Mais concrètement, comment Climact accompagne-t-il les entreprises et organisations publiques ?
Jerome Meessen : « Nous les aidons tout d’abord à bien comprendre les enjeux du changement climatique auxquelles elles sont ou vont être confrontées. Nous le faisons en dressant une cartographie des opportunités et des risques, par exemple celui d’inondation d’un site de production ou les conséquences d’un prix carbone élevé. Nous établissons dans la foulée le diagnostic de leur incidence actuelle, c’est-à-dire le bilan carbone de leurs activités. Nous passons ensuite à l’étape de la vision future, en fixant avec elles des objectifs de durabilité, en nous référant lorsque c’est pertinent aux standards internationaux des Science Based Targets. Puis nous les aidons à mettre sur pied un plan de transition bien concret et à l’appliquer sur le terrain, par exemple en leur permettant de définir le contenu et les détails d’un contrat d’achat d’énergie verte. Et enfin, nous les accompagnons pour communiquer sur leur engagement, et ce notamment en nous alignant avec les exigences de la CSRD. »
La CSRD, charge administrative ou opportunité stratégique ?
Entrée en vigueur cette année, la CSRD et ses impératifs de reporting sont un passage obligé pour de nombreuses entreprises. « L’ambition de la directive est de donner un maximum de transparence sur l’état de la transition durable des entreprises », précise Jerome Meessen. « Le reporting porte sur des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Ce tableau permet aussi aux acteurs extérieurs, en particulier ceux qui vont financer l’entreprise, d’avoir une vue objective du chemin accompli, de l’ambition climatique et de l’exposition aux risques du changement climatique.
« Cet exercice de reporting est une charge administrative significative pour les entreprises », enchaîne Jérémy Robinet, qui coordonne le partenariat avec BNP Paribas Fortis. « Il faut respecter une méthodologie et des standards précis, remplir des formulaires, fournir des indicateurs… Mais c’est aussi l’occasion d’élaborer une stratégie solide et fondée de transition qui sera bénéfique pour l’entreprise, y compris en termes de réputation. Grâce à notre accompagnement, les entreprises gagnent du temps. Elles ont la certitude que leur reporting respecte les contraintes réglementaires, et elles donnent de la valeur et du sens à leur démarche ESG. »
Climact, partenaire de BNP Paribas Fortis
Climact est l’un des partenaires sélectionnés par BNP Paribas Fortis pour accompagner ses entreprises clientes au-delà des seuls enjeux financiers. « A l’initiative du Relationship Manager de la banque, nous rencontrons les entreprises qui souhaitent avancer sur leur transition énergétique et durable, plus spécifiquement pour leur stratégie de décarbonation et pour dresser leur bilan carbone», explique Jérémy Robinet.
Gilles Roumain, Sustainibility Program Officer chez BNP Paribas Fortis et responsable du partenariat avec Climact : « La collaboration avec Climact nous permet d’apporter des solutions à nos clients pour les accompagner dans la décarbonation de leurs activités, mais aussi d’améliorer notre expertise pour ces questions de la décarbonation. Et en leur proposant cet accompagnement, c’est aussi notre propre empreinte carbone que nous réduisons. »
« Les entreprises que la banque met en contact avec nous viennent de tous les secteurs », poursuit Jérémy Robinet. « Elles présentent une certaine envergure, avec par exemple un chiffre d’affaires d’au moins 25 millions ou une supply chain complexe. Ce partenariat a déjà débouché sur une quinzaine de collaborations, dont celle avec le fabricant de portes de garage RE Panels.
Nous les avons dans un premier temps accompagnés pour établir un bilan carbone conforme aux obligations européennes de la CSRD. La direction a ensuite vu un intérêt stratégique dans ce travail et nous a demandé d’effectuer d’autres analyses plus spécifiques, par produit et site de production. Cet exercice leur a permis d’identifier des best practices. RE Panels a apprécié notre approche. Pour chaque objectif d’amélioration de l’empreinte carbone, nous avons chiffré le coût, le gain et le montant de l’investissement. Ils ont aussi salué la rigueur de l’alignement sur les standards internationaux, un élément essentiel pour éviter de tomber dans les travers du greenwashing. »
12.06.2024
Nous devons avancer tous ensemble
La banque a diminué de 55% ses émissions de CO2 par équivalent temps plein, et ce depuis 2019. pour Sandra Wilikens, Chief Human Resources Officer, ça nécessite l’implication de tous.
Entre 2019 et 2022, BNP Paribas Fortis a réussi à réduire ses émissions de CO2 de 55%. Comment y êtes-vous parvenus ?
« Principalement en agissant sur l’efficacité énergétique de nos bâtiments, qui représentent environ 80% de nos émissions directes. Nous avons aussi optimisé notre patrimoine immobilier et fortement réduit les déplacements professionnels. Nous avons adopté une approche très structurée, qui implique tous les départements de la banque. Depuis 2012, notre Green Bank Platform rassemble tous les trois mois les responsables de chaque département. Ils y présentent leur plan d’action annuel et leurs initiatives propres. Nous faisons le point sur toute une série de KPI, notamment la consommation d’énergie et de papier, les déplacements professionnels, l’électrification du parc automobile ou encore la gestion des déchets. Parce que mesurer permet de mieux comprendre. »
Votre objectif était de réduire les émissions de 42,5% par rapport à 2012 avant la fin de l’année 2025. Cet objectif est atteint. Quelles sont vos autres ambitions ?
« Nous ne comptons pas ménager nos efforts d’ici 2025. Car il n’y a pas de temps à perdre si nous voulons atteindre la neutralité carbone en 2050. Notre nouveau siège de Montagne du Parc à Bruxelles est un bel exemple d’efficacité énergétique. Mais pour le reste de notre parc immobilier, il reste beaucoup à faire. Nous allons améliorer l’efficacité énergétique de nos différents sites régionaux, installer des panneaux solaires sur plus de 80 sites et généraliser l’éclairage LED dans nos bâtiments. Ces efforts devraient nous permettre de réduire nos émissions de CO2 de 7% supplémentaires. »
Où en êtes-vous dans l’électrification de votre parc automobile ?
« Nous faisons beaucoup d’efforts pour électrifier notre parc automobile, et je peux dire que nous avançons dans la bonne direction. Fin 2022, 30% de la flotte des véhicules d’entreprise en leasing était électrifiée, soit des voitures 100% électriques et hybrides rechargeables. Au 3e trimestre 2023, 95% des nouvelles commandes portait sur ce type de véhicules. La nouvelle fiscalité joue évidemment un rôle important dans cette évolution.
Mais pour les employeurs, les choses ne s’arrêtent pas là. Ils doivent composer avec un cadre fiscal très complexe, notamment pour le remboursement des frais d’électricité. Et pour une partie de nos collaborateurs, les choses ne sont pas non plus toujours simples, par exemple parce qu’ils ont difficilement accès à une borne de recharge. Je compte organiser cette année une table ronde sur la mobilité. Elle réunirait autorités, opérateurs, start-up et entreprises. Car nous devons avancer, et nous devons le faire ensemble. »
Comment impliquez-vous les collaborateurs et collaboratrices ?
« Il faut bien sûr beaucoup communiquer, expliquer ce qu’on fait et pourquoi on le fait. Au sein de la banque, nous pouvons aussi compter sur un réseau de plus de 220 EcoCoaches. Le compartiment durabilité de la CCT 90 est aussi un incitant intéressant. Tous les ans, nous nous nous fixons six objectifs concrets. Si trois d’entre eux sont atteints, l’ensemble du personnel bénéficie d’une prime en fin d’année. Jusqu’à présent, ça a toujours été le cas.
Et nous pouvons nous appuyer sur d’autres incitants. Grâce à notre Green Fuel Consumer Plan, nous récompensons les membres du personnel qui ont une voiture de société mais qui l’utilisent peu. Nous menons aussi de nombreuses actions pour favoriser la mobilité douce : marche, vélo et transports en commun. Le choix d’implanter nos sièges au cœur des villes a également un impact positif. Fin 2022, 79% des membres du personnel travaillant à Bruxelles empruntaient les transports en commun pour venir au bureau. En dehors des villes, ils sont 60%. »
Selon vous, dans quels autres domaines est-il urgent de prendre des mesures ?
« La pollution numérique est souvent sous-estimée. Il faut bien se rendre compte qu’envoyer 100 e-mails pollue autant que rouler 20 kilomètres en voiture. C’est pour ça que nous organisons chaque année une campagne interne pour sensibiliser nos collaborateurs et leur donner des conseils en vue de réduire leur empreinte digitale. Nettoyer régulièrement sa boîte e-mail, envoyer des liens plutôt que des fichiers, supprimer les fichiers obsolètes : ce sont de petits efforts, mais si nos 11.000 collègues intègrent ces nouveaux réflexes, l’impact peut être énorme. Chaque effort compte ! »