L’importance grandissante de l’intelligence artificielle pose d’innombrables questions. Une chose semble toutefois certaine : les entreprises belges et européennes ne peuvent pas manquer le (bon) train…
L’innovation technologique laisse entrevoir un futur différent et bouscule de nombreux modèles économiques établis. L’intelligence artificielle (IA), dont l’essor et les applications ont gagné en visibilité au cours de la dernière décennie, ne déroge pas à la règle et pourrait constituer une véritable révolution pour nombre de secteurs. Pour préparer l’avenir, les entreprises doivent donc s’en saisir dès aujourd’hui. Grâce à l’IA, elles seront en mesure de créer de nouveaux avantages compétitifs et assurer ainsi leur croissance. L’impact direct devrait entre autres se concentrer sur quatre dimensions principales : l’optimisation des opérations, le renforcement de l’expérience client, l’amélioration constante des produits et l’accroissement de l’efficacité des ressources humaines. Néanmoins, l’IA demeure une inconnue pour bon nombre d’acteurs : souvent incomprise, elle suscite encore beaucoup de questions quant à son usage réel...
La Belgique accélère le pas…
Afin de remédier à ce déficit, l’Europe a décidé de prendre le taureau par les cornes, entre autres pour tenter de rattraper le retard pris par rapport à la Chine et aux États-Unis. En Belgique aussi, des initiatives voient le jour. Le 18 mars dernier, un groupe d’experts indépendants remettait au Gouvernement fédéral une série de recommandations concernant l’intelligence artificielle, dans un rapport baptisé « AI 4 Belgium ». L’un des enseignements clés concerne le besoin important d’investissements : celui-ci devrait s’élever à un milliard d’euros à l’horizon 2030. Mais la formation reste aussi un facteur de réussite capital ! Signe que les choses bougent : l’ouverture de la première AI School dans notre pays. Une initiative du groupe BeCode, du géant Microsoft et de cinq autres partenaires, parmi lesquels le Groupe Cronos ou encore KPMG. L’ambition affichée ? Lever l’un des freins majeurs à l’émergence de l’IA : à savoir la pénurie d’experts. Cela passe, notamment, par la création de neuf autres établissements, afin de former entre 350 à 500 étudiants par an au cours des années à venir.
Des dirigeants aux premières loges
Le géant américain Microsoft multiplie les efforts pour démocratiser l’IA, notamment en proposant une série d’outils mis à disposition des entreprises. Par ailleurs, la société de Redmond a demandé au cabinet d’audit EY de conduire une étude sur l’IA à travers l’Europe. Celle-ci a été effectuée à travers des enquêtes et des interviews menées dans 277 entreprises issues de sept secteurs différents et dans 15 pays européens. La version belge propose un intéressant focus sur notre pays (et le Luxembourg), mettant en lumière les résultats recueillis auprès des 21 entreprises belges et luxembourgeoises interrogées, parmi lesquelles Proximus, Solvay, BNP Paribas ou encore Colruyt Group. Même si l’échantillon est restreint, les enseignements sont utiles pour mieux appréhender la réalité du terrain...
Un état des lieux en Belgique
Globalement, l’intelligence artificielle est prise très au sérieux par ces grands acteurs, puisque la plupart explorent déjà le potentiel de l’IA. Les dirigeants belges (C-suite) figurent d’ailleurs parmi les plus concernés par la thématique au niveau européen, puisqu’ils sont une écrasante majorité à considérer cette technologique comme déterminante pour l’avenir (devant d’autres questions digitales). Et pour cause, son impact se fera sentir sur l’ensemble des secteurs économiques. Signe que l’IA progresse : 76 % des entreprises signalent mener des projets pilotes en la matière. Notons que le mouvement interne est le plus souvent impulsé par les départements business que stimulés par les équipes IT. De plus, selon le rapport, les technologies sous-jacentes perçues comme les plus utiles aux entreprises sont le machine learning et la robotique intelligente. Enfin, près de la moitié des sondés estiment que l’IA sera principalement utilisée pour prédire et automatiser, mais aussi pour générer de l’information.
Quelles compétences ?
L’étude révèle également des pistes pour réussir son approche de l’IA, sans oublier de préciser que la mise en œuvre de la technologie fera sans aucun doute bouger les lignes au sein des entreprises (impact sur le personnel, sur les exigences réglementaires ou encore la perte de contrôle). Pour amener l’IA à maturité, huit qualités semblent indispensables, même si leur poids varie en fonction de plusieurs facteurs (pays, secteur, etc.). Parmi ces compétences incontournables, on retrouve forcément l’analyse et la gestion des data : l’une des priorités pour les entreprises belges. Mais il faudra également faire preuve de leadership pour mener la transformation digitale, démontrer une ouverture culturelle suffisante pour briser les silos, faire preuve de curiosité et d’innovation pour embrasser les nouvelles technologies, stimuler l’intelligence émotionnelle, appliquer des méthodes de développement « agile » ou encore être capable de s’allier avec des partenaires externes. Même si le chemin peut sembler long et que tant les obstacles et les inconnues sont réels, les entreprises qui prendront le bon wagon auront certainement une longueur d’avance…
24.06.2019
L’IA au secours de la planète
Par le biais de 'AI for Earth', Microsoft soutient des projets qui utilisent l'intelligence artificielle pour construire un avenir plus durable. Vous aussi, vous avez un projet innovant ? Envoyez-le !
L’intelligence artificielle est sur le devant de la scène et ne cesse d’alimenter les débats : qu’ils soient économiques, environnementaux, technologiques, philosophiques ou éthiques. Une technologie — de l’IA faible à l’IA forte — qui fascine autant qu’elle inquiète… Et pour cause, le futur semble inévitablement passer par la cohabitation entre l’humain et la machine. Grâce aux différentes innovations technologiques de ces dernières années (algorithmes puissants, machine learning, cloud computing, big data, etc.), de nombreuses applications se développent tous domaines confondus : de la voiture autonome à la logistique robotisée, en passant par le secteur médical, l’éducation ou encore la finance. Mais l’IA peut également être un levier important pour relever les défis environnementaux auxquels nous sommes confrontés…
Microsoft prend les devants…
Avec son programme « AI for Earth », déployé sur cinq ans et avec un budget de 50 millions de dollars, la firme de Redmond — déjà engagée sur ses propres data center (aquatiques à l’avenir ?) — s’est saisie de la question d’un futur plus durable pour la planète… grâce à la technologie. Son objectif ? Libérer et maximiser le potentiel de l’IA au service des enjeux environnementaux. Cela se traduit par le soutien à des acteurs de tous les horizons — groupes environnementaux, chercheurs, entreprises, etc. — et engagés sur quatre thématiques essentielles : l’agriculture, l’eau, la biodiversité et les changements climatiques. L’idée est donc d’appuyer des projets qui proposent des solutions durables en mobilisant les immenses (et encore inexploitées) ressources de la data science : intelligence artificielle, machine learning et cloud.
Des moyens financiers et technologiques
Organisé sous la forme d’un appel à projets, « AI for Earth » met à disposition des lauréats, outre une contribution financière variable en fonction du projet, un accès gratuit à des technologies de pointe, en particulier la plateforme de cloud computing Microsoft Azure ainsi qu’un outil virtuel d’analyse et d’exploitation des données. Microsoft a également mis au point deux API (une interface de programmation d’application) : la première cartographie la couverture terrestre et la seconde offre une classification des espèces. Si la démarche du gérant américain est aussi une façon « d’imposer » ces outils « maison », nul doute que l’initiative permet aux lauréats d’accélérer le déploiement de leurs projets et d’augmenter leur impact.
Plus de 300 projets lancés…
Rejoint par des organismes comme la Leonardo DiCaprio Foundation ou la National Geographic Society pour des éditions thématiques du programme, « AI for Earth » a déjà accordé 371 « bourses » dans plus de 60 pays, dont trois en Belgique. Breathe-IT qui s’attèle à comprendre le fonctionnement des forêts et l’impact du changement climatique sur les récoltes, un projet mené par l’Université de Gand permettant entre autres de suivre l’évolution de la santé des animaux d’élevage et Senhive, une solution autonome de détection, par exemple pour les feux de forêt. À travers le monde, les initiatives, qui ont désormais accès aux outils IA de Microsoft, ne manquent pas. Des projets d’ampleur, notamment pour lutter contre le braconnage, monitorer les moustiques, traquer les espèces en voie d’extinction, aider à la conservation des forêts ou encore créer une communauté autour des observations de la nature.
Tentez votre chance !
En décembre dernier, une dizaine de nouveaux projets était sélectionnée parmi près de 200 demandes, pour un montant total de 1,28 million de dollars. En effet, le programme est ouvert aux candidatures quatre fois par an et les prochaines échéances sont le 7 juillet et le 7 octobre prochains. Sans oublier l’édition « innovation » avec la National Geographic Society jusqu’au 9 octobre. Les projets soutenus doivent répondre à un impératif : s’attaquer à des problématiques non résolues et changer la façon dont les individus et les organisations surveillent, modélisent et gèrent les écosystèmes terrestres. Place donc à l’action. Car, même si les résultats de ces initiatives ne sont pas toujours immédiats et peuvent parfois être dispersées, comme l’écrit Baudelaire, « une suite de petites volontés fait un gros résultat » !
08.05.2019
L’IA offre des « superpouvoirs » au CFO digital
L’intelligence artificielle ne se résume pas à une couche technologique. Véritable game changer stratégique, cette technologie risque de transformer le rôle et la façon de travailler du CFO (et de l’entreprise).
Un vent nouveau souffle sur les missions du CFO pour le transformer en véritable Directeur financier digital ! S’il reste le dépositaire des finances, son rôle ne cesse d’évoluer vers une position de décideur, en mesure de peser sur la stratégie de l’entreprise. À la fois source de ce nouveau paradigme et levier d’action, les nouvelles technologies ne lui laissent pas d’autre choix : il doit s’imposer comme un leader de l’innovation et du changement. Un guru technologique qui se saisit de ces nouveaux outils pour améliorer l’exécution de ses missions, créer de la valeur ou guider les investissements en la matière. En tête ? L’intelligence artificielle. Entre promesses et inquiétudes, la question fait parfois encore débat, mais une chose semble certaine : l’IA est devenue incontournable. Et le CFO n’y échappera pas…
Un mot sur l’IA…
L’intelligence artificielle réveille l’imaginaire et sa (ses) définition(s) n’est pas réellement tranchée. Nous ne sommes probablement qu’aux prémices d’une technologie qui a connu un véritable tournant dans les années 2000. Si le cloud computing, le machine learning ou le deep learning sont autant de facettes de l’IA, certains chercheurs tendent à diviser cette technologie en quatre grands paliers : la réactivité (le stade de développement le plus utilisé actuellement), la mémoire limitée, la théorie de l’esprit et l’étape ultime : l’autoconscience. Quelle que soit le stade de développement actuel, l’IA a aujourd’hui franchi la porte de l’entreprise et de nombreuses applications ne sont plus du domaine de la science-fiction. Et le CFO dans tout cela ?
Déjà entre ses « mains » !
L’intelligence artificielle offre déjà de nombreux outils pour dépasser la « simple » digitalisation de l’entreprise, notamment par sa capacité à traiter des volumes de données impossibles à appréhender pour l’être humain. Cette masse de smart data, exploitée par des applications qui se démocratisent, devient alors une véritable « arme » susceptible d’influer sur tous les départements de l’entreprise : à commencer par les finances, mais aussi du côté de la relation client (chatbots, reconnaissance vocale ou faciale, recommandation produit, etc.).
Le « pilote » du cycle client
Certaines entreprises (Tesla, Amazon, etc.) ne s’y sont d’ailleurs pas trompées et utilisent ces informations à haute valeur ajoutée pour maximiser l’engagement client, augmenter leurs ventes, améliorer l’efficacité opérationnelle, réduire les coûts ou encore faire émerger de nouvelles idées et business models. Un contexte qui permet au CFO de disposer d’une vision intégrale des clients et agir en conséquence : des comportements de paiement à la gestion des risques, en passant par la fidélisation ou encore les opportunités d’exploitation de nouvelles offres commerciales. L’IA, au travers de la data, permet donc au CFO de se positionner comme un facilitateur entre les divisions financières, marketing et commerciales. Un décloisonnement salutaire en termes stratégiques, puisque le cycle client est appréhendé de forme globale et prioritaire.
Le CFO « augmenté »
Nul doute que l’IA permettra aussi au Directeur financier de « mieux » exécuter son rôle traditionnel… À tel point que ses analyses et projections deviendront incontournables d’un point de vue stratégique. Comment ? En permettant d’automatiser des processus complexes ; d’analyser les transactions de l’entreprise afin de garantir le respect de toutes les exigences de conformité ; de déployer une application pour examiner des opérations spécifiques à la fermeture des comptes ; d’opérer des corrélations « invisibles » à l’œil nu. D’un point de vue prédictif, l’IA est essentielle et permet, par exemple, d’enrichir la planification (investissements, revenus, dépenses, etc.) dans la mesure où le CFO peut complexifier et faire varier (plus que jamais) les scénarios. Sans oublier la possibilité de mesurer les écarts entre prévisions et réalisations, d’ajuster ou de corriger automatiquement en cours de route. Un suivi quotidien qui deviendra rapidement indispensable…
Des superpouvoirs pour le CFO digital ?
Même si les atouts de l’IA semblent indéniables, il est parfois difficile d’anticiper clairement tout son potentiel. Voici la vision des experts de chez Wolters Kluwer sur les cinq superpouvoirs que l’IA peut offrir au CFO digital :
- Annoncer l’avenir financier de l’entreprise grâce à sa « boule de cristal » ;
- Lire le comportement des clients pour réagir vite comme l’éclair ;
- Connaître le profil des clients sur le bout des doigts ;
- Décrypter les CV pour dénicher les meilleurs talents ;
- Faire disparaitre la paperasserie et réduire les dépenses ;
Un engagement pour demain !
L’intelligence artificielle ? Un pari gagnant à condition de choisir les outils adaptés, de tenir en compte les évolutions technologiques. De plus, l’intégration de l’IA dans l’entreprise ne se fera pas du jour au lendemain et le CFO devra s’investir personnellement et devenir un véritable ambassadeur interne.
12.04.2019
Transformation digitale : les groupes biopharma encore loin du compte
Malgré un engagement croissant dans leur transformation digitale, peu d’entreprises biopharmaceutiques ont réellement atteint la « maturité numérique ». Entre freins et opportunités, les acteurs du secteur doivent poursuivre leur mutation, au risque de rester sur le carreau.
Seuls 20 % des groupes biopharmaceutiques ont atteint leur plénitude digitale. C’est le principal constat de la quatrième édition du Digital Business Global Executive Study 2018, une enquête menée par le cabinet d’audit et de conseil Deloitte et le MIT Sloan Management Review, société média basée à l’École de management du Massachusetts Institute of Technology. La transformation digitale s’est pourtant muée en un véritable impératif stratégique. Ce n’est donc pas un hasard si 58 % des responsables interrogés — à savoir un échantillon de dirigeants de 68 groupes de biopharma de toutes les tailles, dont 22 issus de la zone EMEA (Europe, the Middle East and Africa) — déclarent ainsi avoir fait du numérique une priorité majeure et 79 % d’entre eux espèrent un retour positif dans les cinq années à venir…
Lentement, mais surement ?
L’aventure de la transformation numérique est longue et n’est pas dépourvue de risques, entre autres celui d’être disrupté par un acteur plus rapide et performant. Même si l’industrie biopharmaceutique est à la traine par rapport aux secteurs IT, du divertissement ou des télécoms, on ne peut pas dire que les groupes de biopharma n’ont pas emboîté le pas du digital. De nombreux acteurs ont commencé à explorer les opportunités offertes par le numérique, notamment en ce qui concerne le développement d’applications visant à stimuler l’implication des consommateurs, le recours à l’intelligence artificielle pour améliorer leur propre fonctionnement ou encore le recrutement de chief digital officers expérimentés. Mais la route est longue et semée de défis…
Où est-ce que cela coince ?
L’enquête pointe trois grands facteurs pour expliquer le retard des entreprises biopharma : le manque de moyens financiers, de vision claire et de leadership. En effet, même si plus de la moitié des sondés affirment vouloir investir dans la transformation digitale, cela ne peut pas se concrétiser efficacement sans une véritable vision stratégique. Au risque de se retrouver enfermés dans le syndrome de « l’objet brillant » (aussi connu sous le nom de « shiny object syndrome »)… C’est peut-être pour cette raison que trois quarts des interrogés sont persuadés que leur organisation aura besoin de nouveaux dirigeants pour mener la transformation digitale, entre autres pour braver les obstacles culturels liés au changement. Enfin, le financement reste un frein prépondérant pour 54 % des participants à l’enquête, tant en termes de fonds que d’allocation des ressources.
Apprendre des leaders du secteur
La plupart des entreprises du secteur en sont aux balbutiements de l’aventure digitale, mais certains champions numériques font plus que sortir la tête de l’eau. Elles mettent au point de nouveaux et plus complexes business models, fruits de leurs propres expériences pionnières, davantage orientés business-to-consumer. Capables d’appliquer des formes innovantes de leadership et de culture d’entreprise, ces précurseurs mettent donc à profit leur avance pour faire des affaires autrement, mais aussi pour faire évoluer tous les étages de leur organisation. Autre point crucial, la multiplication des collaborations avec l’ensemble de leur écosystème. Une démarche fondamentale au sein de l’industrie biopharmaceutique, puisqu’une grande partie des flux de données viennent d’acteurs externes : patients, hôpitaux, chercheurs, etc. Des atouts qui permettent à ces leaders digitaux de mieux s’adapter aux rapides mutations du marché.
Des opportunités à saisir…
L’enquête de Deloitte et du MIT s’attache également à lister et illustrer plusieurs bénéfices spécifiques de la transformation digitale pour les groupes biopharmaceutiques. Dans les grandes lignes, les gains se traduisent en termes d’efficacité de fonctionnement, d’innovation des produits et services offerts, d’engagement de toutes les parties prenantes de l’écosystème… Reste une question fondamentale : par où commencer sa numérisation ? Plusieurs pistes sont également proposées pour approcher cette importante mutation. Si chaque situation est particulière, il semble que la transformation digitale exige de s’inspirer de la pensée d'
Albert Einstein : « pour des résultats différents, il faut analyser les choses différemment, penser différemment et agir différemment ».
06.04.2018
Intelligence artificielle : le futur, c’est demain !
Les fantasmes autour de l’intelligence artificielle sont légion. Entre les visions optimistes, qui conçoivent cette technologie comme un moteur de croissance, et les craintes liées à une potentielle disparition massive d’emplois, il y a un monde d’écart… Où placer le curseur ? C’est ce que l’UCM a demandé à ses membres !
Dans le but de mettre en lumière les défis et opportunités liés à l’intelligence artificielle (IA), l’Union des Classes moyennes (UCM) a consacré une récente étude à cette technologie. Nul doute qu’au cours des prochaines années, l’intelligence artificielle s’imposera de manière croissante dans notre quotidien. Mais les entreprises belges sont-elles prêtes à vivre cette révolution ? Comment perçoivent-elles l’avènement de l’IA ? Les dirigeants d’entreprises mettent-ils en place des mesures pour en intégrer les bénéfices ? Le constat est plutôt révélateur…
Une adhésion encore faible
Seuls 9 % des dirigeants de PME (wallons et bruxellois) ont déjà intégré l’intelligence artificielle dans leur entreprise et près de 5 % prévoient de le faire « prochainement ». Un bilan plutôt maigre, d’autant plus que la moitié d’entre eux estiment que l’IA est « inutile et que ce n’est pas pour eux ». En termes de perception, un tiers des entrepreneurs interrogés voient dans cette technologie une opportunité et ils sont 25 % à être « plutôt réceptifs » à son impact. Les résultats montrent aussi que près de 14 % de ces entrepreneurs y voient une menace et 17,3 % un risque. Plus étonnant, près de 75 % des PME pensent que l’IA n’aura pas de conséquences sur les effectifs, même si un peu moins de la moitié envisage tout de même de revoir la formation du personnel. Autre élément intéressant : un tiers des PME sondées voudraient freiner l’émergence de l’IA via « des taxes sur les robots et/ou les algorithmes », au profit de l’emploi humain.
Des besoins indispensables pour favoriser l’IA
Le rapport de l’UCM met également en lumière que la majorité des PME (57,8 %) voudraient « une meilleure information, mais surtout une information sectorielle ». Ce qui, souligne l’UCM, découle du fait que l’IA aura un impact à géométrie variable en fonction du secteur concerné. Toujours au rang des « demandes » des entreprises : le soutien public à l’investissement (37,5 %). En effet, la révolution numérique, et l’IA en particulier, représente dans la plupart des cas un coût considérable. Pour aider les entreprises à relever ce défi, l’enquête épingle également les appuis financiers à la formation du personnel (20,7 %) et les chèques consultance (16 %). Ces résultats sont d’autant plus importants que, selon le cabinet de conseil Accenture, la Belgique occupe la queue du peloton en termes de prévisions d’augmentation de la productivité générée par cette technologie. En effet, plusieurs pays s’activent en la matière : d’après la société indienne Infosys, 86 % des organisations de 500 à 5.000 salariés ont procédé à des déploiements d’IA.
IA : ce n’est plus de la science-fiction
Comme le rappelle l’UCM, « l’objectif de l’IA est de copier la capacité de “raisonnement” du cerveau humain sans en avoir les capacités biologiques » ou comme le définit Accenture, il s’agit « d’un ensemble de technologies permettant aux machines de percevoir, comprendre, agir et apprendre, que ce soit par elles-mêmes ou pour enrichir les activités humaines ». Thierry Geerts, CEO de Google Belgique (interrogé par l’UCM), fait un parallèle entre l’émergence de l’IA et l’arrivée révolutionnaire de l’ordinateur dans les années 80. L’avenir des entreprises sera bouleversé, c’est une certitude… Mais à quoi ressemblera ce « nouveau monde » ? Assistants virtuels super intelligents, analyse prédictive grâce au machine learning, bots raisonneurs, moyens de déplacement automatiques, etc. Les exemples ne manquent pas pour esquisser ce futur… proche. Face à ces défis, les entreprises doivent se préparer à intégrer l’intelligence artificielle, car, comme l’a écrit le philosophe Maurice Blondel, « l’avenir ne se prévoit pas, il se prépare » !