Dans son étude annuelle qui mesure l’attractivité de la Belgique comme lieu d’investissement, EY annonce un nombre record d’investissements étrangers pour l’année 2017. Un record qui se traduit dans les chiffres et dans l’optimisme affiché par les investisseurs étrangers.
2017 aura été une année record pour les investissements étrangers en Belgique. C’est la conclusion majeure du dernier baromètre de l’attractivité en Belgique, publié par le bureau d’audit EY. Ainsi notre pays a attiré pas moins de 215 projets d’investissement, créant par la même occasion un total de 5.838 emplois. Ce résultat représente une croissance de 7,5 % par rapport à l’année précédente, la meilleure progression enregistrée sur les 10 dernières années.
5 secteurs « locomotives » et la Flandre en tête
Une analyse plus détaillée permet d’épingler les secteurs qui ont favorisé cette embellie, représentant plus de la moitié des projets (132 au total) : le transport et la logistique (15 %), la chimie (15 %) ainsi que les secteurs des services (15 %), de la pharmaceutique (10 %) et du numérique (7 %). Parmi eux, c’est le secteur des services qui enregistre la plus grande évolution avec un doublement du nombre d’investissements étrangers. Dans le sens inverse, la vente et le marketing perdent un certain nombre de projets. Du côté de la répartition géographique, c’est la Flandre qui arrive en tête avec 134 projets, contre 42 en Wallonie et 37 à Bruxelles.
Une tendance européenne
Mais la Belgique n’est pas le seul pays à bénéficier de cette progression favorable. En effet, toujours selon EY, les investissements étrangers directs sont également en hausse dans toute l’Europe, avec un total de 6.653 projets, soit plus 10 % par rapport à 2016. À la clé, 353 469 emplois ont été créés. Dans le panorama européen, la Belgique occupe toujours le huitième rang du classement de l’attractivité, derrière, entre autres, l’Allemagne, la France et les Pays-Bas.
De l’optimisme, mais pas d’euphorie
Avec son étude annuelle, EY a également interrogé les chefs d’entreprises étrangers et les résultats s’inscrivent dans ce climat positif. Ils sont 30 % à faire preuve de plus d’optimisme en ce qui concerne l’attractivité belge. Toutefois, la progression est mineure, puisqu’ils étaient 26 % l’année précédente. D’autant plus que l’enquête indique aussi que la majorité des dirigeants prévoient un statu quo de l’attractivité belge et que 8 % d’entre eux envisagent même un recul. Par ailleurs, la Flandre est considérée comme la région d’investissement la plus intéressante (51 %), suivie par Bruxelles (29 %) et la Wallonie (10 %). L’intérêt pour Bruxelles s’écroule dangereusement, puisqu’il était de 63 % en 2015.
Des points d’amélioration
Malgré ces résultats positifs, les investisseurs étrangers considèrent que la Belgique peut faire mieux. À ce titre, la réduction de la pression fiscale demeure une priorité pour que notre pays puisse être concurrentiel au niveau mondial. En tête des recommandations formulées, l’application de la baisse annoncée de l’impôt des sociétés à 25 % ainsi que la mise en œuvre d’incitants fiscaux pour encourager les investissements à forte intensité de main-d’œuvre. Autre cheval de bataille : la réduction du coût du travail. Parallèlement, les dirigeants épinglent la résolution des problèmes de mobilité comme une urgence. En effet, 43 % des entreprises estiment que les embouteillages et les infrastructures routières influencent négativement leurs décisions d’investissement.
Miser sur l’économie numérique
Soulignons aussi que les patrons interrogés pensent que la Belgique doit impérativement miser sur les industries de haute technologie et l’innovation. Selon 35 % d’entre eux, l’économie numérique aura un impact décisif sur la croissance belge au cours des prochaines années. Un volet sur lequel la confiance semble régner, puisque d’après 81 % des entreprises interrogées, la Belgique possède le potentiel nécessaire pour relever les défis futurs en termes d’innovation.
03.08.2020
Odoo : accompagner la croissance d'une entreprise qui casse les codes
Peu d'entreprises belges connaissent une croissance aussi fulgurante qu'Odoo, l'un des leaders mondiaux en logiciel de gestion de PME. "Nous avons besoin d'une banque aux reins solides", estime Fabien Pinckaers, CEO. "Nous comptons sur BNP Paribas Fortis pour accompagner notre développement." Regardez l'interview en vidéo.
En à peine une quinzaine d'années, Odoo est parvenue à se tailler une place de choix dans son secteur. Basée sur l'open source et présente sur plusieurs continents, cette jeune entreprise de Ramilies (Brabant wallon) occupe désormais plus de 1.000 personnes dans le monde. Et elle ne fait décidément rien comme les autres, y compris en matière bancaire.
BNP Paribas Fortis a récemment répondu à deux besoins essentiels liés à la croissance d'Odoo : la restructuration de son actionnariat et d'importants investissements immobiliers dans des fermes brabançonnes – une des marques de fabrique de l'entreprise, qui y concentre une grande partie de ses activités – ainsi que dans une grande extension à Louvain-la-Neuve.
Disruption
"Odoo fait partie de ces entreprises disruptives qui bousculent les codes à tous les niveaux. Elle nous pousse à réfléchir sur notre métier de banquier", raconte Jean-François Pierreux, chargé de relation. "C'est une entreprise positive, qui avance, qui voit grand, qui embauche. Et qui poursuit son impressionnante croissance malgré la crise sanitaire. C'est notre rôle de banquier de répondre de manière innovante à leurs besoins financiers, de leur offrir une véritable valeur ajoutée."
08.08.2019
Quel type d’entreprise digitale êtes-vous ?
Le train du numérique n’attend pas. Pour toutes les entreprises, l’heure est venue de monter à bord… Plus qu’une « simple » transformation technologique, c’est une question d’état d’esprit. Quelle est votre attitude face à l’expérience digitale ?
La transformation digitale est une étape incontournable et essentielle de l’évolution des entreprises, afin de faire face aux défis d’aujourd’hui et de demain. Peu de doutes sur ce point… Toutefois, de nombreuses inconnues pavent encore cette transition numérique. D’autant plus que celle-ci peut prendre plusieurs formes, notamment en fonction de divers facteurs (taille de l’entreprise, secteur, degré de maturité, position sur le marché, etc.). Alors, comment se digitaliser ? Comme l’explique PwC, groupe spécialisé dans les missions d’audit, d’expertise comptable et de conseil, l’enjeu n’est pas de devenir le prochain Amazon ou Google. Ce qui doit guider chaque entreprise, c’est la volonté de changer, à son niveau, dans le but de maximiser son potentiel de développement.
L’heure du changement
Dans son enquête réalisée auprès de plus de 2.000 entreprises à travers la planète, PwC commence par pointer certains éléments qui distinguent les « leaders digitaux » des autres…
- D’abord, si de plus en plus d’organisations se disent concernées par la digitalisation, le fossé, entre les (bonnes) intentions et l’action, reste parfois encore trop grand. Le moment est donc venu de faire face à la réalité et d’investir dans un véritable changement.
- Les technologies de rupture sont partout, c’est un fait. Alors menace ou opportunité ? Les deux, mais, pour faire partie des « gagnants », il faut impérativement prendre conscience du danger.
- Autre enjeu ? Les compétences technologiques, en particulier celles des managers, dont le rôle de leader est décisif pour accompagner les salariés dans la transformation. La formation est donc un levier stratégique majeur.
Quelles sont vos aspirations digitales ?
Sur base des données récoltées, PwC identifie quatre façons distinctes d’appréhender l’expérience numérique. Quatre attitudes observées et leurs conséquences. Dans quel groupe vous situez-vous ?
- Les « chercheurs »… d’efficacité. Leur objectif ? Faire mieux et plus vite, grâce aux technologies. Mais cela peut ne pas suffire... Concentrés sur les aspects techniques et les résultats engrangés, ces « chasseurs d’efficience » peinent à ancrer la transformation numérique au sein de l’entreprise, à impliquer leurs travailleurs et à briser les silos internes. Plusieurs défis frappent à leur porte. En particulier, faire du numérique un pilier de la stratégie globale de l’entreprise, stimuler l’innovation à tous les étages et adopter un leadership digital engagé. Gare aussi à l’excès de confiance « technologique » : ces entreprises ne peuvent pas se reposer sur leurs lauriers.
- Les « redéfinisseurs » font preuve du bon état d’esprit : celui d’un changement en profondeur de l’entreprise et de son business model, alliant les paroles aux actes. Adeptes de l’innovation ouverte et de la prise de décision transparente, elles parviennent à intégrer la transition numérique au cœur de l’entreprise. Pourtant, les résultats ne sont pas toujours à la clé, car leurs investissements pèsent encore peu sur leurs succès. En cause ? Principalement un manque de compétences digitales (stratégie créative, analyse de données, gestion agile, etc.), tant chez les dirigeants que parmi les travailleurs.
- Les « explorateurs »… Ce sont des entreprises qui ouvrent la voie. Audacieuses, elles sont à l’avant-garde de l’innovation dans leur secteur. Même si elles manquent de compétences digitales aux postes de direction, imposant des limites à l’ensemble de l’organisation. Mais le numérique fait pleinement partie de la stratégie globale de l’entreprise, en tant que force de changement, à la fois, culturel, opérationnel et stratégique. Celles-ci sont souvent bien placées pour saisir les opportunités de la transformation numérique, à condition de comprendre qu’être le premier ne suffit pas toujours…
- Les « modernisateurs » sont à la pointe de l’innovation, souvent sous l’impulsion de dirigeants très engagés dans la transition numérique. Des efforts digitaux, notamment au niveau des outils et des modes de fonctionnement internes, qui rendent ces entreprises attractives en termes de recrutement et capables de conserver leurs talents. Toutefois, elles peinent parfois à intégrer pleinement cette dimension dans la stratégie globale de l’entreprise. Or, même si les intentions sont importantes, encore faut-il les convertir en actions…
30.07.2019
Les PME boostent l’emploi, mais pas (encore) les salaires…
Si les PME restent l’un des moteurs en matière d’emploi en Belgique, le niveau des salaires ne suit généralement pas. Ils seraient 20 % plus faibles que ceux des grandes entreprises…
Le nombre de PME n’a cessé de croître en Belgique au cours de la dernière décennie. En effet, comme le montre le rapport publié par Graydon, en collaboration avec l’UCM et l’UNIZO, celles-ci ont augmenté de 23,2 % entre 2008 et 2017, soit plus d’un million de PME actives fin 2017. Nul doute que, constituant 99 % du tissu économique national, elles jouent un rôle crucial pour notre économie, notamment en termes de création d’emplois…
L’évolution de l’emploi ? Au beau fixe
La tendance est à la hausse depuis plusieurs années. Cela s’est confirmé au premier trimestre 2019 avec une augmentation de 0,9 % des emplois créés au sein des entreprises de moins de 100 travailleurs. Dans ce panorama positif, ce sont les plus petites PME (moins de 20 travailleurs) qui tirent encore mieux leur épingle du jeu. Un constat en parfaite syntonie avec le dernier rapport de l’OCDE sur le sujet à l’échelle européenne (« Perspectives de l’OCDE sur les PME et l’entrepreneuriat »). Ainsi les taux de création de postes seraient supérieurs à ceux des plus grandes entreprises. Une situation favorable qui ne doit pas occulter les freins au développement des PME, entre autres pour se financer, conquérir de nouveaux marchés ou encore nouer des partenariats. Sans oublier les difficultés rencontrées pour recruter et former du personnel compétent. Ces obstacles ont évidemment un impact sur leur productivité, mais aussi sur leur compétitivité salariale…
Des salaires « en berne »
20 % : c’est le différentiel, mis en lumière par le rapport de l’OCDE, entre les rémunérations offertes par les PME et celles des grandes entreprises, à l’échelle européenne. La Belgique n’échappe pas à cette tendance. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation : les difficultés liées à leur taille, notamment pour accéder aux ressources stratégiques (compétences, financements, etc.). De plus, bon nombre des PME sont encore « jeunes » : 24,3 % ont moins de cinq ans et 44,1 % d’entre elles moins de dix ans. Plus dépendantes de l’écosystème économique et de « l’action publique », elles doivent également jongler entre leur stabilité financière (qui s’améliore) et une rentabilité encore souvent stagnante. Un contexte qui ne favorise pas la hausse des salaires…
Des solutions existent !
Malgré ce contexte, nombre de PME prennent le taureau par les cornes afin d’améliorer le quotidien de leurs travailleurs, attirer et conserver leurs meilleurs éléments. Un impératif en période de « guerre des talents ». Même si l’augmentation du salaire n’est pas toujours une option envisageable, des alternatives existent pour tenter d’intégrer des profils compétents, notamment à travers un contexte de travail dynamique et motivant pour le collaborateur, mais aussi grâce aux avantages extralégaux ou des modèles de rémunération flexible : plans bonus liés aux résultats, pension complémentaire ou encore assurance hospitalisation. Sans oublier le succès grandissant de la « prime bénéficiaire ». Ce n’est donc pas un hasard si un quart des PME belges prévoient d’introduire ces mécanismes au cours de l’année 2019. Des systèmes qui présentent l’avantage d’être aisés à mettre en place et d’offrir une fiscalité avantageuse à la fois aux travailleurs et aux employeurs. Mais cela ne suffit pas toujours…
L’action des pouvoirs publics…
Comme le souligne le rapport de l’OCDE, dans un contexte d’extrême concurrence et de mutation technologique, les autorités publiques doivent également s’activer pour continuer à appuyer la croissance des PME. Comment ? En agissant sur les facteurs qui favorisent la croissance et en levant un certain nombre de freins en matière de recrutement, de financement et d’innovation. L’enjeu est également de permettre d’accélérer la diffusion des innovations et de veiller à ce que les PME puissent suivre le rythme de la transformation numérique. De plus, les États ont tout intérêt à créer un climat plus favorable à l’embauche et à la formation continue du personnel. Cela passe notamment par la levée des contraintes administratives ou encore l’allégement des charges fiscales. Un coup de pouce indispensable pour les PME, susceptible de leur permettre d’atteindre une meilleure rentabilité et de booster les salaires…
01.07.2019
Ces start-up qui donnent du fil à retordre à la fast fashion
Avec plus de 100 milliards de vêtements fabriqués chaque année, la mode est la seconde industrie la plus polluante au monde. Juste derrière le pétrole… De plus en plus d’acteurs se mobilisent pour la slow fashion !
Nous sommes à la croisée des chemins : du changement climatique à la surexploitation des ressources naturelles, en passant par la crise de l’eau ou encore les dommages irréversibles causés à la biodiversité, il nous faut agir. Ce n’est pas hasard si les 17 objectifs de développement durable établis par l’ONU restent une priorité pour « sauver la planète ». Un défi majeur qui concerne à la fois les gouvernements, la société civile… et évidemment les acteurs économiques. Si le constat semble clair et largement admis, la direction à suivre et les leviers ne sont pas toujours aussi évidents. Mais des initiatives porteuses d’idéaux durables voient le jour tous secteurs confondus. Parmi eux ? L’industrie textile, dont les méfaits ne sont plus à démontrer.
Un autre look est possible…
1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre par an, l’équivalent de 50 milliards de bouteilles en plastique relâchées dans l’océan, 4 % de l’eau potable disponible utilisée pour produire nos vêtements… Les chiffres ne trompent pas : l’industrie textile doit se réinventer. C’est l’espoir porté par ces start-up qui s’engagent pour un secteur plus durable… Qualifiée de slow fashion, cette conception de la mode se fonde sur une utilisation plus écoresponsable des ressources — coton organique bio, pulpe de bois ou chanvre — ainsi que sur des modes de fabrication plus sains et éthiques. C’est également un levier important pour changer les mentalités des consommateurs et imposer un nouveau paradigme de consommation des vêtements (qualité, réparation, seconde main, etc.) Le phénomène n’est pas neuf, mais le drame de Dacca au Bangladesh en 2013 a certainement contribué à éveiller davantage les consciences…
Une garde-robe de plus en plus étoffée…
Fondée au Japon en 1991, People Tree est l’un des pionniers du secteur, au même titre que Patagonia, souvent montrée en exemple. Depuis les années 2000, le Royaume-Uni fait figure de « locomotive » en matière de slow fashion, entre autres avec des projets comme son « Center for sustainable fashion » de Londres créé en 2008. Mais d’autres pays s’y sont mis, notamment en France, avec des marques comme Veja, Laure Derrey, Loom ou encore Ekyog, ainsi que des plateformes (Sloweare, etc.) et des applications (Good for your, par exemple) pour guider les acheteurs dans les méandres des fringues « vertes ». Et en Belgique ?
La Belgique change aussi les codes…
Notre pays n’est pas en reste en termes de créativité et d’initiatives pour dynamiser la mode éthique et durable. Quelques exemples… exemplaires ? Made & More est une boutique en ligne fondée par Stéphanie Fellen en 2013. Elle propose ses propres vêtements, imaginés à Liège et conçus en France, en Italie et au Portugal. Tout est tracé en totale transparence, en accord avec les principes de la slow fashion. Mais elle est loin d’être la seule… Citons Belgium Bio, une autre marque liégeoise ou encore les Bruxellois de Wear a story qui misent sur le upcycling. Autre concept, Bonjour Maurice : une marque de vêtements pour enfants… réversibles, belges et éthiques. Toute autre démarche : Coucou, l'entreprise bruxelloise qui fait le pari de l’économie de la fonctionnalité et permet de louer une tenue pour une soirée spéciale. Une effervescence de la mode belge qui a inspiré Up & Down Hill : un webshop qui se concentre sur les designers nationaux.
La slow fashion à portée de clic ?
Devant l’omniprésence — et la force de frappe — des grandes enseignes, ce n’est pas toujours simple de se faire connaître et de toucher son public. Ce qui fait parfois défaut ? Des projets agrégateurs et structurants. C’est en partant de ce constat que la start-up We'co a vu le jour. L’idée ? Promouvoir la mode éthique et durable en sélectionnant des marques de vêtements respectant les principes de la slow fashion. Même approche du côté de L’envol du Colibri : du prêt-à-porter féminin bio et éthique en vente à domicile. Les alternatives au « textile de masse » se multiplient avec, par exemple, l’e-shop Supergoods ou encore Everybody Agreees, plateforme spécialisée dans les « basiques » écoresponsables.
Des projets vertueux qui contribuent à une véritable révolution, appuyée par des initiatives diverses, telle que la Fashion Revolution Week ou la Fashion for Good Experience à Amsterdam. À tel point que même les grandes enseignes s’y mettent… au risque de greenwasher jeans et t-shirts.