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06.08.2020

La révolution du "frigo"

Le contexte réglementaire n'a cessé d'évoluer au cours des dernières décennies… Prochaine échéance? La disparition graduelle des gaz fluorés (HFC) polluants et présents dans les systèmes réfrigérés.

Le monde des gaz fluorés est en pleine mutation… Sans entrer dans les considérations trop techniques, ce sont principalement les hydrocarbures fluorés (HFC ou F-gases en anglais) les plus polluants qui sont mis en cause. Néfastes pour l'environnement et présents dans la plupart des installations réfrigérées, ils sont désormais traqués et voués à disparaître progressivement. Une vague de changements réglementaires qui aura un impact considérable sur la plupart des secteurs et des entreprises. Même celles qui pensent ne pas être concernées. Ce calendrier législatif est en marche à l'échelle mondiale et européenne. Même si celui-ci est phasé et étalé dans le temps… les échéances approchent! Une révolution qui doit être préparée pour ne pas être subie. Pour bien comprendre les enjeux en présence? Un coup d'œil dans le rétroviseur…

Le "trou" dans la couche d'ozone

Dans la première moitié du 19e siècle, le refroidissement était généralement réalisé au moyen de gaz naturels, tels que le butane, le propane, l'ammoniac ou encore le CO2. Mais à l'issue de la Seconde Guerre mondiale, les alternatives chimiques ont commencé à s'imposer. En particulier? Les chlorofluorocarbures (CFC) et plus tard les HCFC (hydrochlorofluorocarbone). Grâce à des propriétés intéressantes (ininflammables, stables, inertes et peu coûteux), ils sont devenus la norme dans la plusieurs secteurs industriels (froid, nettoyants industriels, propulseurs, mousses isolantes, etc.). Mais dans les années 80, les scientifiques ont découvert l'impact néfaste des CFC sur la couche d'ozone. Résultat? Le Protocole de Montréal — un accord multilatéral sur l'environnement signé en 1987 — scellait l'engagement des États atour de l'interdiction progressive des CFC (avant les années 2000). Le but: stopper l'appauvrissement de la couche d'ozone. Quelques années plus tard (1992), c'était autour des HCFC d'être pointés du doigt. Ceux-ci (dont le R-22, alors très utilisé en climatisation) ont donc commencé à être éliminés à partir des années 2000.

Des CFC aux HFC: un problème déplacé…

La fin des CFC — celle du Freon-11, entre autres, très présent dans l'industrie du froid — et ensuite des HCFC a permis l'adoption massive des HFC (ou F-gases en anglais). Ces gaz fluorés d'origine synthétique (composés d'atomes de carbone, de fluor et d'hydrogène) se préfiguraient alors comme l'alternative idéale… Des propriétés techniques très proches de celles de CFC, mais avec une efficacité énergétique bien meilleure. De plus, ils semblaient épargner la couche d'ozone. Le problème? On l'ignorait à l'époque, mais ce sont de puissants gaz à effet de serre et leur contribution au réchauffement climatique est "explosive": les HFC seraient jusqu'à 23 000 fois plus polluants que le CO2. La solution aux CFC s'est donc muée en problème et le même sort lui est désormais réservé. Une nouvelle vague d'interdictions réglementaires a été mise en branle pour diminuer l'utilisation de ces gaz fluorés. La suite? La fin progressive des HFC les plus polluants…

De Montréal à Kigali en passant par Kyoto

La première prise de conscience a été concrétisée dans les textes du Protocole de Kyoto, ratifié le 11 décembre 1997. L'accord identifiait les HFC comme des gaz à effet de serre et fixait un objectif: diminuer l'ensemble des émissions d'au moins 5% entre 2008 et 2012 (par rapport aux niveaux de 1999). Une ambition revue à la baisse en 2012… Mais l'accord international de Kigali (octobre 2016) est venu corriger le tir après plus de sept années de négociations. Signé par 69 pays, dont la Belgique, celui-ci se caractérise entre autres par:

  • Un calendrier phasé pour l'arrêt de l'utilisation de ces gaz fluorés;
  • Un régime plus "souple" pour les pays en développement;
  • La possibilité de sanctionner les parties en cas de non-respect des engagements.

Une sortie progressive des HFC les plus polluants…

Le phase out de ces gaz fluorés prévoit donc différents groupes de pays et plusieurs échéances…

  • Les pays développés se sont engagés à réduire leur consommation de 10% avant 2019 (par rapport aux niveaux de 2011-2013). La prochaine grande échéance? 2025 et une diminution annoncée de l'usage de HFC de 45%. À l'horizon 2036, la baisse devra atteindre les 85%.
  • Les pays en voie de développement — dont le premier producteur mondial de HFC (la Chine), les États africains et sud-américains — n'entameront leur transition qu'à partir de 2024, avec un objectif à hauteur de 80% pour 2045.
  • Un troisième groupe comprend l'Inde, le Pakistan, l'Iran, l'Irak et les pays du Golfe, tous de grands consommateurs de climatisation. Leur calendrier démarre en 2028 et vise une baisse globale de 85% pour 2047.

L'UE a emboîté le pas: horizon 2030

La disparition des gaz HFC est forcément devenue une priorité pour l'Union européenne, engagée dans la lutte contre le réchauffement planétaire. Une directive stipulait déjà l’interdiction progressive (entre 2011 et 2017) de certains gaz fluorés dans les nouveaux systèmes de climatisation automobile. Un souhait renforcé en 2015 à travers un texte qui prévoit une réduction de 79% des tonnages de HFC mis sur le marché européen en 2030 (par rapport à 2 015). Voilà pour les contraintes globales… Mais les textes réglementaires sont évidemment plus détaillés et certains HFC courants seront déjà bannis cette année ou dès 2022. Raison pour laquelle vous avez intérêt à vous pencher sur la question au plus tôt!

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17.06.2020

Comment retrouver son chemin dans les certifications de bâtiments durables ?

Le secteur de la construction vit un changement de paradigme pour répondre à l’urgence climatique. Pour évaluer la performance durable des bâtiments ? Les certifications environnementales jouent un rôle clé !

Le secteur du bâtiment pèse lourd dans la balance des émissions de gaz à effet de serre (GES) avec près d’un cinquième des rejets à l’échelle mondiale. Compte tenu de la durée de vie d’un immeuble, l’impact se poursuit sur plusieurs décennies… Le réchauffement climatique pousse donc le secteur à se réinventer pour plus de durabilité. Mais comment concevoir et bâtir des immeubles efficients énergétiquement et à l’impact neutre (voire positif) sur l’environnement ?

Pour répondre à cette épineuse question, les certifications sont des outils indispensables. Des instruments permettant de mesurer la performance d’une construction tout au long de sa durée de vie et sur base de critères définis en amont. Un gage de confiance pour l’ensemble de la chaîne : des constructeurs à l’entreprise client en passant par les pouvoirs publics. Si vous rénovez votre siège ou faites bâtir une nouvelle unité d’établissement, le respect de ces normes est donc un enjeu capital. Une excellente façon de concrétiser votre transition durable, valoriser vos actifs et démontrer votre engagement environnemental.

Un vaste choix de références

Consommation d’énergie, choix des matériaux, décisions technologiques, empreinte carbone ou eau, etc. Autant de postes qui doivent être pris en compte dès la conception et jusqu’à « l’usage » du bâtiment. Mais le panorama des référentiels est plutôt complexe et plusieurs standards coexistent. Le label HQE en France, LEED aux États-Unis, Passivhaus ou DGNB en Allemagne, ou encore la certification BREEAM au Royaume-Uni en sont quelques exemples. Des certifications venues de l’étranger largement reconnues dans le secteur… Et pour cause : la confiance et la notoriété sont des éléments fondamentaux dans le domaine !

Numéro un : BREEAM

Avec plus de 2 millions de bâtiments certifiés dans le monde et 424 en Belgique, BREEAM (Building Research Establishment Environmental Assessment Method) reste l’une des certifications phare dans notre pays. Une méthode d’évaluation déclinée en 9 familles de critères : management, santé, énergie, eau, transport, matériaux, recyclage, environnement et pollution. Créé en 1986, ce référentiel (avec cinq niveaux de certification) se fonde sur des calculs complets avec un objectif clé : réduire l’impact d’un bâtiment sur son environnement tout en améliorant la qualité de vie de ses usagers.

… et les autres

  • La certification «  Passivhaus »

    Une construction ne peut se contenter d’un seul référentiel. D’autant plus que certains sont très pointus dans des domaines spécifiques. Ainsi le label allemand «  Passivhaus » est dédié à la performance énergétique des bâtiments. Les immeubles labélisés réalisent jusqu’à 90 % d’économies d’énergie en faisant un usage efficace du soleil, des sources de chaleur internes et de la récupération de chaleur.

  • Les bâtiments à « énergie zéro »

    En bref ? Ce sont des immeubles à consommation énergétique nette nulle : la quantité totale d’énergie utilisée est donc plus ou moins égale à la quantité d’énergie renouvelable créée sur le site. Mais sous l’appellation « zero-energy building » se cache des réalités parfois distinctes dans les usages : la différence reposant souvent sur la part et l’origine des énergies renouvelables comptabilisées. Sans oublier les bâtiments « autonomes » (énergétiquement indépendants) et ceux à « énergie positive ».

  • Le « quasi » zéro énergie : standard européen

    Derrière ce concept, une norme européenne qui s’imposera à tous les États membres à partir de 2021. Toute nouvelle construction devra avoir une consommation énergétique presque nulle… Grâce à des performances élevées et une couverture des « faibles » besoins par des sources renouvelables.

  • Une « vitrine » honorifique
    D’autres initiatives permettent de stimuler la construction durable. Par exemple ? Des mises à l’honneur de projets exemplaires telles le Prix belge de l’Énergie et de l’Environnement avec ces distinctions « Sustainable Energy Award » et « Sustainable Building Award ». Des atouts importants pour les entreprises afin de valoriser leurs efforts.

Un dernier mot ?

Rappelons que le projet de construction « Montagne du Parc » — qui accueillera le nouveau siège social de BNP Paribas Fortis — est un exemple fort d’engagement. Et pour cause : le projet de construction « Montagne du Parc » a déjà remporté le certificat intermédiaire 'Design Stage', accompagné qui plus est d’une mention 'excellent', généralement accordée à seulement 10% des projets. Il s’agit là de la première des deux étapes vers l’octroi du certificat définitif, délivré en fin de travaux. Soulignons que les référentiels ne sont pas une fin en soi et doivent s’inscrire dans une démarche durable holistique visant à atteindre un équilibre entre les attentes écologiques, économiques, esthétiques et sociales.

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24.06.2020

La compensation carbone volontaire : les bienfaits pour votre entreprise ?

Contrebalancer les émissions CO2 de son activité en finançant le reboisement de la forêt amazonienne ? C’est le principe de la compensation carbone. Démarche volontaire gagnante pour les entreprises !

Dans la lutte contre le réchauffement climatique, la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) figure en haut de la liste des priorités. États et entreprises se démènent pour trouver des solutions efficaces vers un horizon neutre en carbone. Parmi ces solutions, on retrouve la compensation — ou contribution – carbone volontaire. Comment cela fonctionne-t-il ?

Compenser ce qui ne peut être réduit

La plupart des activités sur la planète sont émettrices de CO2… parfois incompressibles. L’intérêt de la compensation carbone ? Permettre aux différents acteurs de s’engager de leur propre initiative en contrebalançant leurs rejets à travers le paiement d’un montant donné. Une somme qui sert à financer des projets permettant d’économiser (ou de capturer) une quantité de carbone équivalente au CO2 émis (ou de tout autre GES). Grâce à l’existence d’un marché de la « compensation volontaire », ce mécanisme est à la disposition des entreprises (individuellement ou par regroupements) engagées sur la voie de la transition écologique.

Quels bienfaits pour votre entreprise ?

Ce système repose sur un principe « gagnant-gagnant-gagnant » : de la planète au projet financé… jusqu’aux entreprises qui équilibrent de la sorte leurs émissions.

  • Une preuve d’engagement

    La compensation carbone atteste d’abord de votre prise de conscience et s’inscrit pleinement dans le cadre de la responsabilité sociale et environnementale (RSE). Un pas supplémentaire de votre transformation durable…

  • Un avantage concurrentiel

    Outre les bénéfices pour la planète, la compensation volontaire vous permet de répondre aux attentes de vos clients et partenaires. En effet, dans un monde en mutation, consommateurs et fournisseurs sont de plus en plus attentifs à la dimension durable des entreprises. Se lancer sur cette voie représente donc un élément de différenciation capital.

  • Une question d’image
    Dans le même sens, l’entreprise engagée avec conviction doit pouvoir capitaliser ses efforts et les utiliser comme un vecteur de communication. À ce titre, si la certification n’est pas obligatoire sur le marché de la compensation volontaire, plusieurs labels ont vu le jour pour permettre aux entreprises de savoir où elles mettent les pieds, mais aussi de valoriser leur démarche.

Concrètement ?

Premier réflexe ? Réaliser un bilan carbone de vos activités. Une étape préliminaire essentielle… La contribution carbone se fait généralement par l’intermédiaire d’acteurs spécialisés qui vendent des crédits « carbone ». Le marché est en croissance et fourmille d’intermédiaires… Ensuite ? Cela se passe le terrain par la concrétisation de projets (souvent) liés aux 17 objectifs de développement durable des Nations unies (ODD) : reforestation, efficacité énergétique ou encore d’investissement dans les énergies renouvelables. Avec des co-bénéfices parfois non négligeables : création d’emplois locaux, préservation de la biodiversité ou réduction de la pollution de l’air ou de l’eau. De l’autre côté de la chaîne, certaines entreprises (comme les compagnies aériennes) proposent aussi à leurs clients de s’engager à leurs côtés en contribuant à cet effort de financement.

Un mécanisme controversé ?

L’épée de Damoclès du greenwashing est souvent brandie pour ce type d’initiatives. La compensation carbone n’échappe pas à cette défiance. C’est pourquoi le système doit impérativement suivre des règles strictes et répondre à des critères vérifiables. D’où l’intérêt de voir émerger des standards de référence et des labels, tels que le Gold Standard développé par le WWF. Une contribution efficace se caractérisera souvent par un projet « additionnel » — qui n’aurait pas vu le jour sans ce financement — et dont la mesure de la quantité de CO2 évité est mesurable et vérifiable.

Volontaire ou imposé ?

Si la démarche est volontaire, nul doute que l’urgence climatique poussera l’ensemble des acteurs dans ce sens. De la taxe carbone aux mécanismes de compensation institués par le Protocole de Kyoto (qui impose aux entreprises « pollueuses » d’acheter des crédits certifiés par l’ONU) ou encore le dispositif CORSIA qui entrera en application à partir de janvier 2021 pour « encourager » le secteur aérien à stabiliser ses émissions de GES… avant le caractère obligatoire à partir de 2027. De gré ou de force, donc. Mais comme souvent, les pionniers disposeront d’une longueur d’avance, puisqu’ils auront intégré la compensation carbone dans une approche globale de transition écologique. Ce qui sera perçu comme une contrainte par les uns représentera un avantage concurrentiel pour les autres.

Last but not least : la contribution carbone volontaire est donc un mécanisme salutaire, mais qui doit venir en complément de vos efforts pour réduire votre empreinte sur la planète !

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01.07.2020

Quelles innovations pour une meilleure performance énergétique des bâtiments ?

Le secteur du bâtiment pèse lourd dans la balance "environnementale"… C’est pourquoi toutes les entreprises sont concernées par les économies énergétiques de leur parc immobilier. Mais avec quelles solutions ?

C’est l’un des enjeux majeurs de l’urgence climatique : la performance énergétique des bâtiments. Tant pour les particuliers que pour les entreprises. En Europe, ce secteur est responsable de 42% des consommations d’énergie (dont 70% en chauffage et climatisation) et de 30% des émissions de CO2. Gouvernements et entreprises doivent donc s’engager pour optimiser l’efficience de leurs immeubles. La bonne nouvelle ? Des solutions innovantes voient peu à peu le jour…

Des évolutions plutôt qu’une révolution

"Pour les entreprises comme pour les particuliers, on assiste surtout à l’amélioration des technologies existantes ainsi qu’à la baisse des prix de certains matériaux et composants", explique Quentin Nerincx, Senior advisor Cleantech au sein du Sustainable Business Competence Centre (SBCC). Dans le secteur du bâtiment, deux dimensions sont cruciales lorsqu’on aborde l’efficacité énergétique :

  1. L’enveloppe du bâtiment : c’est-à-dire l’isolation structurelle, le vitrage, l’étanchéité à l’air, etc.
  2. Les "techniques" : à savoir les techniques de chauffage, les LED, les systèmes de ventilation, les installations réfrigérées, etc.

Quelles innovations pour les particuliers ?

Pour le volet structurel des bâtiments ? Le marché évolue considérablement, entre autres sous l’impulsion de start-up innovantes. Une attention grandissante est ainsi accordée à des isolants naturels tels que l’association du chanvre et de la chaux ou l’utilisation de panneaux à base d’herbe des prairies. Des matériaux plus respirants qui permettent une meilleure régulation hygrométrique. Le triple vitrage devient également la norme, tant pour des questions de performance énergétique que de confort. Du côté des techniques ? Outre le recours croissant aux LED, l’innovation repose surtout sur la combinaison de différents systèmes pour améliorer l’efficacité énergétique d’un immeuble. "On évolue de plus en plus vers l’électrification des besoins", précise Quentin Nerincx. "En associant, par exemple, une pompe à chaleur à des panneaux solaires ou des batteries. Les premiers ont vu leur prix chuter considérablement, alors que les secondes, également plus démocratiques, offrent la possibilité de lisser et réguler les besoins."

Du côté des entreprises ? Un enjeu différent

L’optimisation de l’enveloppe des bâtiments est synonyme de contraintes et d’investissements importants."C’est du long terme, explique l’expert du SBCC, et les temps de retour sont très longs: 20 ou 30 ans". Une réalité qui tend à rendre plus complexe la transformation structurelle des constructions… "Le premier besoin des entreprises ? C’est le monitoring. Disposer d’instruments de mesure digitaux et d’outils de consulting pour avoir une vue claire sur ses consommations et ainsi pouvoir identifier les inefficiences." Les évolutions ? Elles s’observent donc principalement du côté des techniques : la régulation et la modification des systèmes de chauffage ou de ventilation, les LED, le recours aux panneaux solaires ou encore la mise en place d’installations réfrigérées en accord avec les nouvelles réglementations interdisant l’utilisation de certains gaz fluorés très polluants.

Des démarches innovantes

Comme l’explique Quentin Nerincx, l’innovation ne se cantonne pas aux aspects technologiques. Il faut regarder du côté des modèles pour voir les choses bouger… "Deux réflexions importantes se dégagent : celle autour des microréseaux électriques et celle menée autour du concept de demand response." Ces nouvelles approches reposent sur la notion de flexibilité énergétique. Le demand response propose ainsi l’optimisation de la gestion énergétique en ayant recours à l’intelligence artificielle (compteurs, installations, ensemble du système, etc.). L’idée ? Adapter la production ou la consommation d’énergie en fonction des besoins. "On peut imaginer qu’une entreprise accepte de baisser la température de ses frigos d’un degré — sans impact pour son activité — afin de soulager le réseau pendant un laps de temps. Et cela dans les deux sens. C’est innovant, car ces systèmes permettent de lisser la demande et empêcher d’atteindre des pics énergétiques. On évite ainsi de devoir augmenter les investissements dans la production d’énergie." Une solution gagnant-gagnant, puisqu’elle est à la fois plus rentable et plus écologique… Bien entendu, cela exige la mise en place d’équipements intelligents.

La performance énergétique "as a service"

Autre évolution inédite ? L’éclosion de la "servitisation" dans le secteur.

"C’est un nouveau paradigme pour les entreprises. Une façon différente de concevoir les économies énergétiques de leurs bâtiments", détaille Quentin Nerincx.

Le principe ? Proposer à l’entreprise d’investir dans un contrat de services de performance énergétique plutôt que dans des infrastructures ou des outils. Une approche qui est rendue possible par l’intermédiaire d’un installateur professionnel. Ce dernier s’engage à garantir un niveau d’efficacité énergétique — ainsi qu’à maintenir les techniques — et évite donc à l’entreprise de devoir mobiliser des fonds importants. Si ce business model émergent fait son chemin sur le marché, il n’est pas sans défis… Entre autres, pour l’installateur professionnel, forcé de prendre les actifs dans son bilan. Pour résoudre ce type de contraintes, des produits bancaires innovants commencent à voir le jour… La banque est donc le troisième acteur indispensable pour faire de l’opération une réussite. L’avenir ? Un trio gagnant — entreprise cliente; banque; installateur professionnel — où chacun met son expertise au service d’une cause commune : l’efficience énergétique. 

Une évolution en marche

Même si "l’efficience énergétique as a service" se concentre encore sur les techniques — et pas sur l’enveloppe du bâtiment —, nul doute que cette solution innovante contribuera à répondre aux enjeux du secteur du bâtiment.

"Rien qu’en optimisant les aspects des techniques et en adoptant ces approches conceptuelles, une entreprise peut espérer économiser entre 40 à 50% d’énergies", avance Quentin Nerincx.

Une bonne nouvelle pour les entreprises et pour la planète.

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04.08.2020

3 étapes pour optimiser la performance énergétique de votre bâtiment

Le contexte réglementaire pousse les acteurs du secteur de la construction à se réinventer. Et pour cause : les nouvelles bâtisses doivent être zéro énergie… dès aujourd’hui. Et demain ?

À l’horizon 2030, l’Union européenne imposera le bâti passif. Cette évolution ne sera pas sans conséquence et pousse inévitablement les entreprises à s’adapter le plus rapidement possible. Pourquoi ? D’abord pour des raisons évidentes de gains de performance énergétique et d’engagement durable. Mais aussi pour des raisons financières. Et pour cause: la valeur des édifices non conformes aura tendance à baisser progressivement sur le marché. Une construction qui ne respecte pas les normes verra ainsi chuter son prix, puisqu’il faudra tenir compte du coût de mise en conformité. Autre motivation pour l’action ? Si vous attendez la "dernière minute" pour transformer votre patrimoine immobilier… vous courrez le risque de ne pas trouver, le moment venu, les ressources nécessaires pour mener au bout vos travaux. Un retard accumulé qui pourra coûter cher en sanctions.

Agir dès maintenant est donc essentiel… Mais quelles sont les étapes pour s’engager dans ce projet ?

1. Le diagnostic : point de départ

C’est la première et indispensable étape : réaliser un audit précis. Soit en profitant de vos ressources internes existantes, soit en sollicitant le concours de consultants en énergie. "L’objectif de ce check-up est clair : fournir à l’entreprise une vision limpide sur la "vie" énergétique du bâtiment. Comment les installations techniques fonctionnent-elles ? Que consomment la structure sur tous les points clés ?", explique Quentin Nerincx, Senior advisor Cleantech au sein du Sustainable Business Competence Centre (SBCC). Un premier pas encouragé par les trois Régions par l’intermédiaire d’incitants financiers. Ces primes permettent de couvrir une partie des frais engagés…

En quoi consiste concrètement ce bilan ?

  • Il s’agit d’abord de jauger différents points de consommation : eau, électricité, gaz, systèmes de ventilation, techniques de chauffage, installations réfrigérées, émissions de gaz à effet de serre, etc.;
  • Cette phase peut donner lieu à une campagne de mesurage de quelques mois afin d’obtenir des données encore plus précises;
  • L’objectif est aussi de vérifier les différents réglages et paramétrages de chacun des points de consommation afin d’identifier d’éventuelles pertes ou inefficiences au niveau du fonctionnement;
  • Une fois les résultats récoltés, ils sont comparés à des benchmarks et des standards de consommation afin d’aboutir à un bilan objectif.

2. Un plan de remédiation ? 20% d’économies

À partir de ce diagnostic ? Vous avez les outils nécessaires pour établir un plan d’action pour intervenir sur les points identifiés. "Cette seule démarche peut conduire à des économies énergétiques de l’ordre de 20%", affirme l’expert du SBCC. Et pour cause, ces deux étapes permettent de prendre rapidement conscience de dysfonctionnements "évidents" : comme des installations qui tournent la nuit alors que ce n’est pas nécessaire ou des pertes non identifiées jusqu’alors.

Le plan de remédiation impose une décision stratégique importante : allez-vous vous lancer seul dans ce projet ou accompagné par des experts ?

  • La première option signifie que vous gérez vous-mêmes des appels d’offres, le choix des partenaires, l’obtention des financements, etc. L’approche individuelle dispose d’un atout évident : cela coûte moins cher… en théorie ! A contrario, cette décision est très gourmande en temps et en ressources internes.
  • Le choix de l’externalisation est la seconde voie : vous confiez la mission à des professionnels. Le projet peut alors prendre plusieurs formes, mais il peut par exemple se concrétiser par la signature d’un contrat de performance énergétique. Une approche innovante qui offre des garanties sans devoir investir massivement. Cette décision stratégique à l’avantage de vous permettre de rester concentré sur votre cœur de métier…

3. Adoptez la "bonne attitude"

Vous l’avez compris : il ne faut pas se lancer à l’aveugle dans un projet de rénovation énergétique. La troisième étape va dans ce sens : disposez-vous du cadre adéquat pour faire de ce processus une réussite ?

  • Vision à long terme : L’engagement de l’entreprise doit absolument se traduire par une gestion en bon père de famille. "Cela signifie qu’il faut adopter une attitude responsable ainsi qu’une vision stratégique de long terme de son patrimoine immobilier", affirme Quentin Nerincx. En effet, la rénovation énergétique de vos bâtiments doit prendre en compte une série de facteurs qui ont un impact sur votre démarche. Par exemple : quel est l’horizon d’occupation du bâtiment ? Comment va-t-il vivre dans 10 ou 15 ans ?
  • Approche globale : Des LED cette année; dans deux ans, des panneaux solaires; et plus tard encore le système de chauffage ? Un projet fragmenté de la sorte n’a pas que du bon. "Les entreprises sont parfois tentées de saucissonner les travaux plutôt que de se lancer dans une transformation profonde et holistique. Souvent pour des questions financières légitimes ou alors à cause de la complexité d’un tel projet global de rénovation énergétique... Mais ce lissage n’est pas forcément une bonne idée", explique Quentin Nerincx. Imaginons que vous changiez vos châssis aujourd’hui et l’isolation murale dans le futur. Encore faut-il que le premier projet tienne compte du second : dans le cas contraire, il faudra retoucher aux châssis… et payer deux fois ! Un déficit de rentabilité évitable.
  • Last but not least : vous l’avez compris, il est fondamental d’approcher la performance énergétique de vos bâtiments de forme globale et intégrée plutôt que progressive. Quitte à renoncer à des quickwins… Cette démarche permet en outre d’associer plus efficacement les différentes techniques du bâtiment. Vous aurez une meilleure maîtrise et une vision plus claire sur les interactions entre les techniques. Un fonctionnement holistique plus cohérent et performant.
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