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02.05.2016

Le recul des crédits long terme au secteur public

Les banques hésitent à octroyer du crédit long terme aux autorités et sociétés à finalité sociale. En cause, le risque accru, les règles raffermies, les taux faibles ou les 3 ?

Selon Joachim Verheyden, Head of Business Development BNP Paribas Fortis, cela touche à la solvabilité du secteur public et social.

 « Auparavant, octroyer des crédits aux pouvoirs publics ou à des organisations non marchandes était considéré comme du risque zéro. Il n'existait même pas de rating pour les pouvoirs publics. On partait du principe qu’ils rembourseraient toujours leurs dettes : en cas de besoin, ils pouvaient toujours augmenter les taxes. Après la crise de la dette européenne, cette perception a changé : le risque d'un crédit octroyé aux pouvoirs publics n’est plus évalué de manière aussi positive : leur position en termes de dette s’est dégradée. Ce qui influence la durée et le prix des crédits. »

Deuxième raison à la diminution des crédits à long terme : les directives Bâle III qui raffermissent les règles afin de réduire au sein des banques le ‘mismatch’ entre le long et le court terme. Quelques explications s’imposent. Joachim Verheyen :

« Les clients versent de l'argent à la banque. Ce sont des liquidités à court terme dans la mesure où elles peuvent faire l’objet d’un retrait à n’importe quel moment. De son côté, la banque utilise cet argent pour octroyer des crédits, lesquels s’inscrivent dans le long terme. Pour combler le fossé entre court et long termes (le ‘mismatch’), les banques faisaient traditionnellement appel au marché interbancaire. Mais, lors de la crise immobilière américaine de 2008, le marché interbancaire s'est soudainement tari. Par manque de confiance, les banques n'ont plus osé s'octroyer de prêts entre elles. Pour éviter le blocage de tout le système, l'Europe a été obligée d’intervenir pour combler les trous. Les directives Bâle III ont pour objet d’éviter qu’une telle situation ne se reproduise. Bâle III impose aux banques des exigences plus strictes en matière de capitaux. Les banques doivent désormais disposer de davantage de liquidités en regard de leurs engagements à long terme. Plus le terme est long, plus les liquidités doivent être conséquentes. »

L’effet des directives Bâle III se fait nettement sentir : les banques sont moins enclines à octroyer des crédits à très long terme ou alors, pratiquent des taux très élevés. Luc Zuallaert, directeur Public Banking chez BNP Paribas Fortis :

« Bâle III a rendu les banques moins compétitives en matière de crédits à long terme. Si une banque octroie aujourd'hui un crédit à trente ans, nous devons demander un taux bien supérieur. D'autre part, actuellement, les secteurs public et non marchand demandent peu d'emprunts à trente ans. Ces dernières années, les banques ont envoyé des messages clairs aux autorités publiques et aux organisations non marchandes. Et ces messages ont été bien compris. Désormais, les hôpitaux ne financent plus leurs ouvrages sur trente-trois ans, mais bien sur vingt ans, auxquels s’ajoutent les trois à cinq ans de période de prélèvement durant la construction à proprement parler. D’ailleurs, les hôpitaux ne sont plus non plus demandeurs de très longues durées : de toute façon, après vingt ans, un bâtiment médical doit être rénové. »

La demande de crédits à long terme a également diminué chez les autres acteurs des secteurs public et non marchand, déclare Luc Zuallaert :

« Pour les villes et les communes flamandes, la grande majorité des demandes (65 à 70 %) concernent encore des emprunts à vingt ans. La comparaison avec Bruxelles est ardue, car cette dernière s’appuie sur un système de financement spécifique. En Wallonie, la demande de crédits "désuets" (à long terme) persiste car les financements se font encore par projet. En Flandre, un nouveau cycle de politique et de gestion a été introduit cette année. La comptabilité ressemble désormais davantage à une comptabilité d’entreprise. Les villes et communes flamandes ne travaillent plus par projets, mais financent désormais leur trésorerie. Ce qui les rend moins dépendantes de ces longues durées. »

Mais Bâle III est plus stricte dans ses exigences en matière de capital, ce qui jouera effectivement  dans la raréfaction des crédits à long terme, admet Wim Moesen. Pour celui-ci, toutefois, dire que le risque perçu auprès des pouvoirs publics joue en défaveur des crédits long terme est à relativiser :

« Le risque est tout de même limité. L'Europe surveille les dettes de très près : il n'est plus possible de dévier, comme par le passé. Les autorités publiques ont conservé le pouvoir d'imposer des taxes. En cas de besoin, elles peuvent toujours légèrement augmenter les impôts. Personnellement, je pense que le niveau des taux est plus néfaste car ils finiront bien par remonter. C'est aussi pour cette raison que les banques sont plus frileuses en matière d’emprunts à long terme. »

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02.05.2016

Financement de marché : bonne idée pour les autorités ?

Pour le long terme (20 à 30 ans), le financement via les marchés financiers gagne du terrain sur le crédit classique. Mais est-ce une alternative à part entière?

Nouveauté sur le marché ? Plutôt une renaissance, selon Wim Moesen, Professeur Emérite à la KULeuven :

« Passer par le marché signifie que les pouvoirs publics financent leurs investissements via l'émission directe d'obligations ou de titres de créance. Auparavant, il n'était pas rare que les villes et communes optent pour cette solution afin de financer la construction de routes, d'une zone industrielle, d'un hall sportif... Cette pratique a quasi disparu au fil du temps, précisément en raison du rôle de plus en plus prépondérant pris par les banques traditionnelles. Ce type de financement ne convient toutefois pas à toutes les autorités publiques : il faut avoir une taille suffisante, car une telle opération engendre des coûts. À moins de s’associer avec d’autres émetteurs, ce qui est possible également.»

Quoi qu'il en soit, le financement via les marchés des capitaux semble être une bonne solution pour toutes les parties. D'une part, les pouvoirs publics et les organisations non marchandes disposent d'une alternative, parfois même moins coûteuse, au crédit bancaire. D’autre part, les fonds de pension, assureurs et autres investisseurs institutionnels montrent de plus en plus d'intérêt pour les titres de créance émis par les pouvoirs publics.

Selon Katherine Dior, Head of Primary Markets chez BNP Paribas Fortis, ces derniers sont ‘naturellement’ mieux positionnés que les banques pour prendre des engagements sur le très long terme :

« Les assureurs sont, par exemple, capables d'évaluer avec précision les montants qu’ils devront débourser sur un certain nombre d'années. Combiner leurs dépenses avec des investissements à long terme leur permet de gérer les risques de manière optimale. »

La littérature spécialisée distingue souvent trois formes de financement via les marchés de capitaux : les obligations institutionnelles, les obligations retail et les placements privés :

  • L'émission d'obligations institutionnelles est réservée aux grandes organisations qui jouissent d'une bonne réputation (cotées ou non) et aux montants élevés.
  • Pour les organisations de plus petite taille, les obligations retail peuvent se révéler intéressantes. Ce type d'obligation s'adresse aux investisseurs particuliers, avec des coupures de 1 000 euros.
  • Dans le cadre du placement privé, l'emprunt est proposé à un nombre limité d'investisseurs institutionnels et/ou d'investisseurs particuliers fortunés.

Katherine Dior aborde les choses sous un autre angle :

« Il s'agit, dans tous les cas, d'un emprunt. Vous choisissez simplement un certain type d'investisseur qui convienne plus particulièrement à la structure du financement. Il va de soi, par exemple, que vous ne proposerez pas aux petits épargnants un placement peu documenté et risqué, qui court sur plus de vingt ans. A l'heure actuelle, compte tenu du faible niveau des taux d'intérêt, les émissions d'obligations retail sont moins nombreuses que celles des obligations institutionnelles ou que les placements privés. Voici comment le petit épargnant raisonne : si je dois immobiliser mon argent pendant sept ans à un taux de 1,5 %, mieux vaut opter pour un livret d'épargne. Avec la prime de fidélité, ce dernier pourra peut-être espérer un rendement de 1,1 %. Le long terme, typique aux investissements publics, s'adresse plutôt aux investisseurs institutionnels ou aux particuliers fortunés. »

Si les pouvoirs publics et les autres organisations passent directement par les marchés des capitaux pour financer leurs investissements, cela signifie-t-il que la banque ne joue plus son rôle d'intermédiaire ? C'est parfois déjà le cas et cela pourrait l’être encore plus à l'avenir, à condition que le marché se perfectionne. Mais cela ne signifie pas que la banque disparaitra complètement du circuit. Katherine Dior cite trois raisons pour lesquelles les banques auront encore un rôle d'intermédiaire à jouer :

« La première raison a trait à la nécessité de travailler sur le marché secondaire : elle est liée à la liquidité de l'emprunt. Lorsqu'un investisseur achète des titres de créance, il est possible qu'il veuille les revendre après un certain temps. Or, aujourd'hui, les obligations ne sont que très rarement négociées en Bourse. On a donc besoin d'opérateurs pour échanger ces titres de gré à gré (« over the counter »), sans passer par une plate-forme boursière. Les banques peuvent jouer ce rôle. »

Les deux autres raisons touchent au rôle de conseiller, comme l'explique Katherine Dior :

« Tout d'abord, la banque peut émettre des conseils en matière de structure. Celle-ci va dépendre de l'émetteur, de l'investisseur, du montant, de la durée... Dans certains cas, un simple contrat qui définit les modalités entre les deux parties suffit. Dans d'autres, il faut procéder à une introduction en Bourse (listing) et publier un prospectus de plusieurs centaines de pages qui réponde aux exigences de la directive européenne en matière d’information. Il va de soi que cette dernière option engendre plus de frais que la première. Ces frais fixes restent toutefois acceptables pour autant que le montant de l'émission soit suffisamment élevé.

Outre ces éléments structurels, la banque peut également donner des conseils sur la tarification. Supposons que les autorités publiques décident d'émettre du papier et que l'investisseur exige un taux de 5 % sur une durée de cinq ans. Comment savoir s'il s'agit d'une bonne opération ? Que propose la concurrence ? »

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02.05.2016

Se financer via crédit bancaire ou marché des capitaux ?

Quelle est la formule la moins onéreuse ? La réponse est loin d’être évidente.

Luc Zuallaert, Director Public Banking BNP Paribas Fortis :

« Auparavant, on partait du principe que le marché des capitaux était plus cher que les crédits bancaires. Mais ces dernières années, c’est plutôt le contraire que l’on entend. Cela dépend en grande partie des frais engendrés par une opération sur le marché des capitaux, telle que l’édition d’un prospectus. Ces frais sont d’autant plus pesants que les montants sont faibles. Lorsque je compare nos tarifs de ces dernières années pour des emprunts classiques et obligataires, je constate qu’une option est parfois plus intéressante que l'autre et inversement.»

Retour prudent

Pour l'instant, le financement via les marchés des capitaux ne représente qu'une part modeste du total. Cela changera-t-il à l'avenir ? Les crédits bancaires classiques seront-ils remplacés par des emprunts obligataires ? Sans doute que cela finira par se stabiliser, pense Luc Zuallaert :

« Les esprits ont réellement mûri au cours des cinq dernières années : les institutions des secteurs public et non marchand comprennent désormais le besoin de diversification. Une banque peut toujours rencontrer un problème et il est intéressant de découvrir d'autres sources financières. La part du marché des capitaux augmentera donc encore.

Par ailleurs, depuis peu, on observe un retour prudent du crédit bancaire. On a longtemps craint que le secteur public n’éprouve de plus en plus de difficultés à se financer auprès des banques. Aujourd'hui, ce secteur peut à nouveau s'adresser à celles-ci plus facilement pour des crédits bilatéraux. Les banques ont en effet connu une légère accalmie au cours de l'année écoulée. Elles disposent davantage de liquidités. A nouveau, elles osent réfléchir et investir à plus long terme.

Et puis, le risque public est à nouveau mieux perçu car les dettes publiques diminuent lentement. Le très long terme pourrait devenir de l’histoire ancienne. En Wallonie surtout, on demande encore toujours des durées de trente ans et plus. Les banques ne les accordent pas volontiers et ces emprunts sont onéreux. Lorsque c'est possible, nous conseillons aux clients d'emprunter sur dix ans. Nous examinons ensuite la meilleure option  pour refinancer, par exemple. Le taux d’un crédit sur dix ans et la prime de liquidité que le client doit payer sont bien plus faibles que pour vingt ou trente ans. Toute l'histoire des crédits bancaires irréalisables ou impayables était entièrement vraie il y a quelques années, mais aujourd'hui, la situation s’est tout de même modifiée. »

Entre-temps, les pouvoirs publics et les organisations non marchandes ont redécouvert le marché des capitaux.

  • Il s'agit généralement de programmes communs : des villes et communes peuvent émettre des emprunts obligataires à long terme. Ceci dit, Malines et Zaventem ont de petits emprunts obligataires d'environ un million d'euros.
  • En Flandre, une trentaine de communes entrent directement sur les marchés des capitaux via des titres de créance. Il s'agit de villes comme Gand et Hasselt, mais également de communes telles que Zaventem.
  • En Wallonie, des villes comme Liège, Seraing et Namur se hasardent aussi sur le marché des capitaux.

Attention aux bullets !

Le financement de marché est dans la tendance, c’est vrai, mais il n’est pas sans risque. Dans neuf cas sur dix, il s'agit d'emprunts ‘bullet’, qui ont la préférence des investisseurs. Contrairement à un emprunt classique, il ne faut payer que les intérêts. Ce n'est qu'à la fin de la durée que le montant principal doit être remboursé ou refinancé.

Wim Moesen, Professeur Emérite à la KULeuven : « Vous risquez de ne pas pouvoir rembourser cet argent, de ne pas obtenir un nouveau crédit ou encore que les taux d'intérêt aient, entre-temps, fortement augmenté. Les pouvoirs publics ont donc tout intérêt à être prudents lorsqu’ils contractent des emprunts bullet. Reporter des dettes sur les législatures suivantes peut être tentant, naturellement. »

Luc Zuallaert : « En Flandre, ces emprunts bullet sont légalement admis mais le parlement flamand a reçu beaucoup de questions à leur sujet. Les responsables politiques s’inquiètent de la solvabilité des communes et du report éventuel de dettes. Il ne faut pas tomber dans des extrêmes. »

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02.05.2016

La puissance collective via le financement participatif

Pour un crédit bancaire ou un financement de marché, seul le ratio compte. Dans un financement participatif, le rendement social joue davantage.

Il y a quelques années, le philosophe bruxellois Philippe Van Parijs lance un appel singulier dans le journal. Il appelle les fonctionnaires et diplomates européens à créer un « Piazza Schuman Fonds », qui s’alimenterait par un système de financement participatif. L'argent servirait à rénover le rond-point Robert Schuman (à côté du bâtiment Berlaymont) dans le quartier européen de Bruxelles.

Comme l'écrit joliment Romano Prodi, le président de la Commission européenne, en 2001 : « Ce rond-point doit être un lieu de rencontre pour l'Europe, une ‘piazza’ pour le continent. Les Européens doivent avoir le sentiment qu'ils sont au cœur de l'Europe. » Le trafic est quant à lui appelé à disparaître dans un tunnel.

Au terme de multiples plans, études et concours d'architecture, le rond-point Robert Schuman est resté le même lieu bruyant et désagréable. Il est temps de remplacer l'approche top-down par une approche bottom-up, pense Philippe Van Parijs (professeur aux universités de Louvain-la-Neuve, Leuven et Oxford). Celui-ci trouve son inspiration chez les riches Bruxellois qui, voilà un siècle, devaient payer peu d'impôts. Pour réussir tout de même à financer des travaux d'embellissement de cet espace public, la ville fait appel à des « adjudications ». En d’autres termes, ce sont les nantis qui utilisent leurs fonds propres et rassemblent de l'argent pour donner plus d'allure à leur ville.

« Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer’ ».

Selon le philosophe, la situation des Bruxellois européens est similaire à celle des notables du dix-neuvième siècle : ils sont fortunés, mais peu imposés. Que ceux qui en éprouvent quelque honte se montrent donc ouverts à son appel, c’est ce qu’espère Philippe Van Parijs. Via le fonds, les Bruxellois européens pourraient ainsi contribuer à l’embellissement de la capitale européenne. Van Parijs propose donc de se rassembler pour un pique-nique à côté du rond-point, auquel il compte participer vêtu d'une cape orange en souvenir du plus grand Bruxellois de tous les temps : Guillaume d'Orange qui avait pour devise :

Au-delà du ratio

Contrairement à la morale de cette devise, quasi plus rien n’est entrepris depuis en faveur de cette initiative. Cela ne veut pas dire pour autant que le financement participatif n'a pas d'avenir, comme le pense Aymeric Olibet (business development chez BNP Paribas Fortis) :

« Le financement participatif permet à un grand nombre de personnes d’investir une somme modeste dans une cause qui les concerne. Un capital de départ peut ainsi être dégagé pour lancer et développer des projets. »

Le crédit bancaire et le financement de dettes via le marché privé s’inscrivent dans une logique de taux (risque, rendement). C’est le royaume du ‘bankable business’ : des projets présentant un risque acceptable et un rendement raisonnable. Il y a une logique là-derrière, le monde financier travaille avec de l'épargne et celle-ci doit être gérée en bon père de famille. Aymeric Olibet :

« Ce ratio prend tant d'importance que tout le marché des crédits semble s’effondrer, du moins c’est ce que l’on ressent. Tout doit être décortiqué dans les moindres détails pour éviter de prendre le moindre risque. Rien d’étonnant à ce que des initiatives générant un rendement social plutôt qu'économique, aient tant de mal à se financer. Le financement participatif va au-delà de la logique de ratio. Probablement que votre mise ne rapportera rien ou peu, mais vous aiderez à réaliser des projets qui vous tiennent à cœur. Imaginez que les pouvoirs publics ne veuillent ou ne puissent pas investir dans une garderie dans votre quartier. Si plusieurs centaines d'habitants allouent un petit montant via le financement participatif pour en fonder une nouvelle, celle-ci a des chances d’ouvrir un jour ses portes. »

Ce sont surtout les histoires à succès du monde industriel qui ont contribué à la notoriété du financement participatif. A l'origine, le système est utilisé pour financer des films, des livres et de nouvelles applications. Entretemps, plusieurs projets liés à l'espace public se développent. Ils s'inscrivent dans une double tendance. Les pouvoirs publics se mettent en retrait et à côté de ceci, l’on voit apparaître un nouveau phénomène : des citoyens responsables s’investissent pour façonner eux-mêmes leur environnement.

Un mélange de passion et d'aventure

Exemple bien connu aux Pays-Bas : le Luchtsingel de Rotterdam. C’est un pont en bois, piétonnier, qui mesure 390 mètres de long et relie des quartiers séparés par des artères routières. Les citoyens et les entreprises participent au projet : pour fabriquer le pont, ils achètent des planches qui portent leur nom. L'investissement varie de 25 à 1 250 euros. New York a aussi son High Line Park : un ancien viaduc ferroviaire de deux kilomètres, situé à l'est de Manhattan, converti en parc par un groupe d'habitants du quartier. Le plus souvent, dans une initiative de ce type, seule une partie des fonds (nécessaires aux études de faisabilité ou à une partie des travaux) est récoltée via le financement participatif. Les pouvoirs publics apportent le reste. Les habitants du quartier profitent réellement de leur investissement : la vie dans leur quartier en est améliorée, et souvent leur habitation prend de la valeur.

Aymeric Olibet : « Je crois fermement à la valeur du financement participatif. La passion et la solidarité avec les générations suivantes pèsent plus lourd que les critères rationnels. C’est ainsi que l’on peut parvenir à soutenir des projets innovants présentant certains risques, mais dont l'économie européenne a besoin pour assurer la poursuite de sa croissance. Autre avantage du financement participatif, les risques ne sont pas repris dans le bilan de la banque. Il n'est donc pas question de risque systémique. Pour l'investisseur, le risque reste limité : il n'investit qu'un petit montant et sait à quoi sert son argent. »

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07.11.2024

BNP Paribas Fortis Factor : l’oxygène de votre croissance

Le Factoring joue un rôle de plus en plus important dans la croissance des entreprises belges et internationales. BNP Paribas Fortis Factor leur apporte l’oxygène nécessaire.

Vous voulez faire grandir et prospérer votre entreprise. Toute aide et tout accompagnement sont les bienvenus. Car ce soutien, c’est de l’énergie en plus pour votre esprit d’entreprise et plus d’oxygène pour réaliser vos plans de croissance innovants.

BNP Paribas Fortis Factor, filiale de BNP Paribas Fortis, a un service dont c’est la mission : vous soulager et vous encourager, tout en favorisant votre croissance. Dans cet entretien, Jef Ramaekers, Head Factoring Benelux chez BNP Paribas Fortis Factor, et Audrey Bourguet, Working Capital Advisor pour Corporate Banking chez BNP Paribas Fortis, abordent ensemble une même question : le Factoring et son rôle moteur pour les entreprises belges et leurs entités étrangères.

Présenter le Factoring en quelques mots ? Ce n’est pas si simple. Jef Ramaekers, Head Factoring Benelux chez BNP Paribas Fortis Factor, explique : « Précisons d’emblée que le Factoring est un moyen et non une fin. Pour les chefs d’entreprise et les CFO, c’est un outil d’optimisation du fonds de roulement. Car tous les responsables financiers, quelle que soit l’entreprise, se posent à un moment donné la même question : qui dois-je payer et quand, et comment puis-je régler la facture avec les moyens dont je dispose ? Concrètement, le Factoring permet entre autres aux entreprises de payer leurs fournisseurs sans devoir attendre l’argent des clients. Nous finançons leurs factures en les convertissant en argent. »

Et ça permettre de réduire les inquiétudes et les sources de stress, pour que les chefs d’entreprise puissent se concentrer sur leur cœur de métier : l’entrepreneuriat. Jet Ramaekers : « Nous appelons cela ‘donner de l’oxygène à la croissance’. Mais on peut clairement parler d’une forme de soulagement. Lorsque vous offrez à un chef d’entreprise ou à un CFO la marge nécessaire pour se concentrer sur son cœur de métier, en le déchargeant dans votre rôle de spécialiste financier d’une partie importante du volet financier, vous lui donnez plus de temps et d’opportunités... et oui, moins de soucis aussi ! »

Positif

Pour Jef Ramaekers, la connotation négative parfois rattachée au concept du Factoring appartient au passé : « Auparavant, de nombreux dirigeants d’entreprise considéraient le Factoring comme un prêteur en dernier ressort, une manière d’obtenir un crédit bancaire adossé à leurs actifs, leurs créances ou les factures aux clients. La bouée de sauvetage d’une entreprise, en quelque sorte. Heureusement, cette époque est depuis longtemps révolue. Nous sommes passés à une attitude très ouverte vis-à-vis du Factoring, ce qui a fait de notre branche un véritable prestataire de services. Le besoin de base principal de nos clients reste le financement à court terme. À ce jour, une facture sur cinq dans notre pays passe par le Factoring. C’est un marché très important qui représente plus de 100 milliards d’euros par an. Et BNP Paribas Fortis Factor en détient 41%, soit 55 milliards d’euros fin 2023. »

Croissance

Du point de vue de la banque aussi, le Factoring a connu une croissance remarquable. Audrey Bourguet, Working Capital Advisor pour Transaction Banking chez BNP Paribas Fortis, s’en réjouit : « Aujourd’hui, le Factoring est le produit financier par excellence pour bien s’adapter à la croissance du chiffre d’affaires de nos entreprises. C’est une solution pratique pour le fonds de roulement, qui s’inscrit dans un vaste portefeuille de services Transaction Banking qui comprend Global Trade Solutions, Cash Management, Fixed Income et Working Capital Advisory. Tous ces services ont un objectif commun : répondre au mieux aux besoins financiers de nos clients. En tant que banque, nous sommes à leurs côtés dans tous les cas de figure où ils peuvent avoir besoin de notre accompagnement. »

Pour la banque, la croissance positive du Factoring est en rupture totale avec son image d’antan. Audrey Bourguet : « Cela se voit à la manière dont nous intégrons le Factoring dans notre banque et dans le groupe, mais aussi à la façon dont nous proposons ce service aux chefs d’entreprise de tous les secteurs et aux entreprises, quelle que soit leur taille. Nous collaborons avec de nombreuses entreprises de l’économie belge, ce qui nous montre clairement que ce sont ces entreprises-là qui parviennent à optimiser le financement de leur fonds de roulement, notamment en faisant appel à nos services de Factoring. Cela nous renforce dans notre conviction que c’est un parcours réussi : il s’agit d’une forme de financement parfaitement adaptée à la croissance de toutes les entreprises, qu’elles soient petites ou grandes. »

Évolution naturelle

Le Factoring s’adresse aux entreprises de toutes tailles, qu’elles soient petites, moyennes ou grandes. Jef Ramaekers : « Ce qui nous rend vraiment uniques sur ce marché, c’est notre volonté d’offrir aux entreprises une solution tout au long de leur cycle de vie. Cela signifie que nous sommes aux côtés des starters, des PME et des multinationales, ainsi que de toutes les entreprises intermédiaires. Avec Easy2Cash, nous sommes d’ailleurs le seul acteur du marché à proposer une solution digitale pour les petites entreprises. Cette digitalisation garantit non seulement un coût attrayant avec des marges très compétitives, mais aussi une connexion fiable, particulièrement rapide et à jour avec nos clients et leur comptabilité. Cela passe par une plateforme digitale, mais également par une approche personnelle et humaine. Car Easy2Cash a beau être digital, la relation avec une personne de contact dédiée fait partie intégrante du service. C’est ce qui rend la solution personnelle et accessible. Pour donner l’exemple des starters : souvent, il n’est pas facile pour eux d’accéder à des crédits. Pour ces besoins de crédit modestes et à court terme, nous proposons une solution en concertation avec le banquier chez BNP Paribas Fortis. Nous permettons ainsi aux starters de poursuivre leur développement, sans être entravés par leurs besoins croissants en matière de financement, d’automatisation, de comptabilité, etc. Le Factoring leur offre des moyens supplémentaires d’y répondre. » Pour Jef Ramaekers, la croissance progressive de ces jeunes entreprises entraîne aussi une adaptation des services financiers : « C’est une évolution naturelle, la rencontre entre deux partenaires. Votre entreprise grandit ? Nous grandissons avec vous. C’est aussi simple que cela. Pour tous ces moments charnière de la croissance, quand les chefs d’entreprise commencent à envisager le recrutement de personnel supplémentaire ou l’exportation, le Factoring évolue avec eux. Et bien entendu, nous travaillons main dans la main avec la banque, car le groupe gère ces solutions comme une seule équipe. Et notez bien ceci : même lors des moments plus difficiles, nous sommes présents. Nous avons bien conscience que le parcours d’une entreprise n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Car c’est pendant ces ces moments-là qu’on peut évaluer toute la valeur de notre savoir-faire et de l’accompagnement que nous offrons. » Et quand une start-up grandit jusqu’à prendre des allures de multinationale, le Factoring devient encore plus important. Jef Ramaekers : « Parmi les très grandes entreprises de Belgique, qui réalisent un chiffre d’affaires de plus d’un milliard d’euros, plus de 65% ont recours aux services de Factoring. La moitié d’entre elles sont clientes chez nous. Le Factoring génère souvent des économies d’échelle supplémentaires, surtout pour les grandes entreprises. Par exemple, nous finançons des créances qui n’ont pas d’impact sur le taux d’endettement. En combinant le préfinancement de factures avec des assurances crédit, avec l’accord du réviseur, les entreprises ont la possibilité de ne pas inscrire de dettes au bilan. C’est une question technique, mais elle réunit de nombreux ingrédients financiers qui font du Factoring une solution à la fois efficace, performante et précieuse pour beaucoup d’entreprises. »

Tissu économique

Jef Ramaekers et Audrey Bourguet s’accordent sur la valeur du Factoring pour le renforcement du tissu économique. Audrey Bourguet : « Cet effet est en partie dû au fait que le Factoring est un service financier totalement transparent. Dans la pratique, seules les créances effectives peuvent être financées. » Jef Ramaekers : « Exactement. En outre, le Factoring s’inscrit au cœur de la chaîne de valeur, pour ainsi dire dans la trame du tissu économique. Nous collaborons avec nos clients, avec leurs clients (débiteurs), avec la banque,… et bien d’autres parties prenantes. Cela fait de nous un coordinateur et un facilitateur qui est solidement implanté sur le terrain économique, souvent au profit de tous nos clients. Par exemple, lorsque nous parvenons à réduire le délai de paiement des factures pour une entreprise, nous avons à chaque fois un impact non seulement sur cette entreprise-là, mais aussi sur le bon déroulement de l’ensemble du processus économique. Je suis donc convaincu que nous jouons un rôle important dans l’écosystème économique, souvent beaucoup plus qu’on ne l’imagine en général. »

Dans ce domaine de la finance aussi, les opportunités et un vrai accompagnement jouent aussi un rôle crucial. Jef Ramaekers : « Chez Factor, nous cherchons la meilleure solution à chaque demande en menant des entretiens transparents avec notre banque et les clients. Cela signifie que nous repérons et signalons souvent des opportunités. En même temps, nous sommes un partenaire loyal et proactif. La discussion, l’analyse et la critique constructive sont les clés du succès. » Audrey Bourguet renchérit : « Oui, tout à fait ! Avec un service comme le Factoring, nous sommes au cœur de l’activité économique de nos clients, c’est-à-dire les chefs d’entreprise qui font appel à nous. C’est pourquoi nous portons un regard aussi exhaustif que possible sur chaque dossier, en ne nous limitant pas à un seul produit bancaire ou une seule solution. C’est ce qui rend l’approche de BNP Paribas Fortis si puissante : nous intervenons en tant qu’équipe, avec des spécialistes de Factor et de la banque. Tous ces intervenants viennent de différentes entités coordonnées entre elles, ce qui se traduit par une approche globale pour les chefs d’entreprise et les entreprises, y compris pour des dossiers complexes. C’est dans ces moments-là que notre expertise interne prend toute son importance. Des années d’expérience, des collaborateurs chevronnés, des chiffres économiques fiables valables dans de nombreux scénarios : ce sont ces atouts qui nous permettent non seulement d’orienter les entreprises dans la bonne direction, mais entre autres aussi de les accompagner financièrement d’une manière loyale, sûre et saine. »

Tournés vers le futur

Tout comme la banque, BNP Paribas Fortis Factor est tourné vers l’avenir. Pour un fournisseur de services de pointe, il est bien sûr important de porter un regard innovant sur la fourniture de services financiers. Jef Ramaekers : « Je viens de parler de notre solution digitale, Easy2Cash. Je trouve que nous pouvons en être fiers, car ça préfigure déjà les services de demain. Indépendamment de cela, la manière dont nous proposons nos services est tournée vers l’avenir d’une manière très organique : nous nous efforçons sans cesse de rendre nos solutions accessibles à toujours plus de clients dans la sphère économique. De plus, nous sommes très investis dans les questions de durabilité. »

Audrey Bourguet : « Ce dernier point est parfaitement en phase avec ce que nous faisons au quotidien au sein de la banque. Notre engagement en matière de durabilité s’étend bien entendu au Factoring : nous incitons et motivons nos clients à nous rejoindre sur cette voie de la durabilité. »

Nos deux interlocuteurs sont aussi sur la même longueur d’ondes lorsqu’il est question du développement de nouveaux services. Jef Ramaekers : « Nous assistons à une évolution remarquable dans le secteur commercial. De nombreux webshops proposent maintenant des délais de paiement de 30 jours, par exemple. Cette pratique s’étend aussi sur le marché B2B. Le Factoring peut y contribuer d’une manière innovante. Pour nous, c’est donc un domaine d’avenir que nous sommes en train de développer. Au niveau européen aussi, des nouveautés s’annoncent : pour n’en citer qu’une seule, l’e-facturation sera bientôt obligatoire pour toutes les entreprises. C’est à la fois un défi et une opportunité en termes de services et de conseil. Nous sommes en train d’en tracer les contours avec la banque. » Audrey Bourguet : « Nos intérêts respectifs sont parfaitement en phase. C’est agréable non seulement pour nous, mais aussi pour nos clients. Tout en nous positionnant au cœur du marché économique, nous réfléchissons d’avance aux plateformes et aux produits pionniers qui façonneront son évolution. »

En savoir plus : https://factor.bnpparibasfortis.be/

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