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20.08.2020

Les arbres, champions de la captation du carbone

Reboiser la planète pour contrer les effets du réchauffement climatique. C'est l'ambition concrétisée avec succès par WeForest et ses partenaires. Entretien avec Marie-Noëlle Keijzer, CEO et cofondatrice.

Cela fait dix ans que WeForest est sur le terrain pour lutter contre la déforestation. Comment voyez-vous l'évolution du rapport des entreprises aux enjeux écologiques?

Marie-Noëlle Keijzer: "À nos débuts, je devais aller frapper aux portes des CEO pour tenter de convaincre et de vendre notre modèle: des projets qui facilitent l'accès des entreprises à la reforestation au profit du climat. L'engouement est fort heureusement tout autre aujourd'hui: nous avons énormément de demandes de la part des entreprises et même venant d'associations similaires à la nôtre. C'est bon signe! Cela signifie qu'un nombre croissant d'acteurs commence à prendre conscience de l'urgence climatique. Mais rien n'est gagné… Il faut redoubler d'efforts."

 

Un véritable changement de paradigme?

MNK: "De gré ou de force, il existe un mouvement global dans ce sens. De nombreuses entreprises sont par exemple "obligées" de s'engager sous la "pression" des parties prenantes (investisseurs, clients, etc.). Certains groupes exigent la neutralité carbone chez leurs fournisseurs ou un engagement durable réel de la part de leurs différents partenaires. Sans oublier, l'obligation croissante de réaliser un reporting non financier… Par ailleurs, on constate que des entreprises, plus avancées dans leur implication environnementale, souhaitent aussi réparer les dégâts du passé. C'est encourageant…"

 

Quelle est la proposition de WeForest aux entreprises?

MNK: "La compensation carbone est un concept mainstream. Mais nous offrons plus que cela… Le CO2, c'est froid. Acheter des crédits "carbone", c'est abstrait et réducteur. Au contraire, contribuer à la restauration de la nature dans une zone géographique, c'est un projet ancré dans le réel. Un engagement fort. L'entreprise peut raconter une histoire à ses partenaires… Communiquer autour de son investissement pour la planète, en proposant par exemple de "planter un arbre à chaque vente de tel produit". Il y a de la vie derrière cette démarche."

 

Votre approche va donc plus loin que le "simple" reboisement…

MNK: "Tout à fait. Nos projets ne se réduisent pas à la plantation d'arbres… D'ailleurs, il vaut mieux protéger une vieille forêt que d'en planter une nouvelle. C'est pourquoi nous insistons sur la préservation et la restauration des forêts. Notre démarche s'inscrit dans la durée et la continuité… Il faut faire pousser les arbres, mais aussi les soigner et les protéger. Sans cela, ils seront par exemple coupés pour les besoins des populations locales. Nous travaillons donc avec elles pour les sensibiliser (les fermiers, par exemple) et leur proposer des alternatives. C'est toute la complexité de notre travail: nos projets se veulent durables dans toutes les dimensions (environnementale, socioéconomique, etc.)."

 

Comment cela se déroule-t-il sur le terrain?

MNK: "Nous n'avons pas toute la vie devant nous. Notre objectif est d'avoir un impact rapide, durable et efficace. C'est pourquoi nous collaborons avec des partenaires sur place. Des ONG qui possèdent déjà une pépinière ou encore des initiatives qui travaillent avec les populations locales. Nous les aidons à grandir, à se développer et à s'améliorer plus vite. Notre rôle est vraiment celui de coordinateur de projets: nous faisons du coaching, des formations, de la sensibilisation, etc. Le tout est de mettre les expertises en commun pour avancer ensemble!"

 

Et concrètement, pour les entreprises partenaires?

MNK: "Prenons une multinationale qui produit X milliers de tonnes de CO2 par an. Son objectif pourrait être de compenser ce volume d'émissions afin d'être neutre en carbone à l'horizon 2030. En fonction d'une série de paramètres et de calculs, nous lui proposons alors un projet sur-mesure susceptible de générer à terme des crédits "carbone". L'ensemble est certifié pour donner toutes les garanties à l'entreprise. D'autant plus qu'elle préfinance le projet de reforestation… Elle s'engage donc véritablement sur la durée. Une implication sur 20 ou 30 ans: c'est le temps nécessaire pour voir émerger une belle forêt diversifiée. Bien entendu, les projets sont variés et certaines entreprises préfèrent acheter immédiatement des crédits pour être tout de suite neutres… Mais nous privilégions les collaborations à long terme!" 

 

Quels types d'entreprises s'engagent à vos côtés?

MNK: "Des acteurs de toutes les tailles et issus de tous les secteurs: des GAFA aux pétroliers, en passant par les banques et de jeunes start-up très engagés. Mais nous veillons à la cohérence globale de leurs intentions pour éviter les démarches opportunistes. Il ne suffit pas de payer pour planter des arbres: l'engagement doit s'inscrire dans une stratégie plus large et la prise d'autres mesures durables. Nous commençons toujours par rappeler que le carbone est… néfaste! Il faut donc avant tout mesurer son empreinte et éviter les émissions de gaz à effets de serre. Ensuite, réduire autant que possible les rejets qui sont incompressibles… et seulement après, compenser le CO2 émis."

 

Parlez-nous de l'impact concret de vos différentes actions.

MNK: "En fin d'année dernière, nous avions planté près de 25 millions d'arbres sur un total de 23.000 hectares de forêt. Un arbre, c'est magique. C'est la meilleure technologie au monde de captation du carbone. Mais il ne s'agit pas simplement de planter des arbres: nous contribuons à restaurer la biodiversité et à transformer les paysages. C'est une ambition globale pour l'environnement et pour les populations locales. L'un ne va pas sans l'autre: retrouver l'intégrité écologique pour améliorer le bien-être humain et ainsi pouvoir garantir la protection des forêts à long terme. C'est pourquoi nous évaluons notre impact sur des régions entières. Ces bénéfices globaux atteignent plus de 180.000 hectares depuis 10 ans et nous visons 250.000 hectares d'ici 2021."

 

La pandémie actuelle frappe sévèrement la planète. Comment voyez-vous l'avenir dans ce contexte?

MNK: "D'abord, je pense que le coronavirus est une conséquence directe de la situation environnementale. La perte de biodiversité et la destruction des forêts sont à l'origine de nombreux dérèglements, notamment notre rapprochement d'espèces animales sauvages et porteuses de maladies contre lesquelles nous ne sommes pas immunisés. Une récession économique est annoncée… Il est probable qu'elle freine les initiatives environnementales. Mais nous n'avons d'autre choix que de continuer à nous engager pour répondre à l'urgence climatique. La conscience écologique est présente: nous devons la préserver pour relever ce défi et changer le monde."

 

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09.08.2020

Les gaz fluorés... jusqu'à 23 000 fois plus polluants que le CO2

Les émissions de dioxyde de carbone sont souvent pointées du doigt comme l'un des responsables du réchauffement climatique. Mais d'autres gaz — très utilisés — sont néfastes pour la planète: les HFC!

Depuis les années 90, les CFC et les HCFC ont progressivement été remplacés par les HFC* (F-gases en anglais) dans de nombreux secteurs. En tête? L'industrie du froid, puisque ces fluides sont essentiels dans le processus de réfrigération. Ces gaz fluorés d'origine synthétique sont composés d'atomes de carbone, de fluor et d'hydrogène et ont connu un grand succès à cause de propriétés très intéressantes: efficacité énergétique supérieure à celle des CFC, inflammabilité modérée, faible toxicité, etc. Autant d'atouts qui ont rendu les HFC incontournables dans de nombreuses applications industrielles. Sans oublier que, contrairement aux CFC, ils n'attaquaient pas directement la couche d'ozone. Mais il y a une ombre au tableau: leur impact sur la planète est loin d'être neutre. Raison pour laquelle ils sont à leur tour sur la sellette!

Dans le viseur? Les HFC à GWP élevé

L'interdiction des hydrocarbures fluorés se concrétise par une diminution progressive des versions les plus polluantes… Et pour cause: il existe de nombreux types de HFC. Chacun avec ses propriétés et ses applications, ainsi qu'un impact distinct sur la planète. Des différences mises en évidence grâce un indice clé: le GWP (global warming potential) ou potentiel de réchauffement global (PRG). Un outil qui permet de mesurer l'influence de ces gaz à effet de serre sur le système climatique, en tenant compte de leurs propriétés radiatives et de leur durée de vie. Cet instrument est construit en comparant le pouvoir réchauffant des HFC par rapport à un kilogramme de CO2, généralement sur une échelle de 100 ans. Ce sont donc les HFC à haut GWP qui sont dans le collimateur et voués à disparaître. Voyons ce que cela donne dans les faits…

Extrêmement polluants

Outre la problématique de la fin de vie des systèmes réfrigérés, les fuites de gaz sont l'un des enjeux environnementaux majeurs en matière de HFC. Prenons l'exemple d'un circuit contenant 100 kg d'un HFC courant. Si chaque année, l'installation laisse filer 5% de gaz fluorés, cela signifie une émission de 5 kg de HFC dans l'atmosphère… C'est une donnée abstraite! Voilà pourquoi l'indice GWP est intéressant: il permet d'utiliser le carbone comme étalon. Et pour cause: les HFC actuels affichent un GWP variant de 4 000 à… 23 000. Autrement dit? Le potentiel néfaste d'un HFC peut être jusqu'à 23 000 fois plus important que celui du CO2. Reprenons notre exemple: si le GWP du gaz fluoré est de 10 000, alors une fuite annuelle de 5 kg correspond à 50 tonnes de dioxyde de carbone relâchées dans l'air… soit l'équivalent d'une voiture faisant près de cinq fois le tour de la Terre! Notons également que, contrairement au CO2, il n'existe aucune solution de compensation ou de captation pour les gaz fluorés.

Une révolution en marche!

La baisse par palier de l'utilisation des HFC pourrait empêcher "jusqu'à 90 milliards de tonnes d'équivalents CO2 à l'horizon 2050", selon des chiffres de l'Institute for Governance and Sustainable Development. Cela reviendrait à éviter 0,1 degré de réchauffement en 2050 et 0,5 degré en 2100. Un effort global qui ne concerne pas que les fabricants d'installations de climatisation ou de réfrigération. Tous les secteurs sont visés et les échéances réglementaires approchent à grands pas! Sans un plan d'action à court terme, vous risquez de vous retrouver dos au mur. Et la pression ne sera pas exclusivement légale… Investisseurs, banques, consommateurs, clients et fournisseurs sont de plus en plus attentifs aux questions environnementales. Les entreprises, qui continueront de "polluer" sans prendre les mesures adéquates, verront petit à petit se fermer de nombreuses portes commerciales et financières. Ne tardez pas à vous mettre aux normes: d'autant plus que les alternatives existent déjà sur le marché!

Les alternatives aux HFC

  1. Le retour aux réfrigérants naturels: l'une des options est le recours à l'ammoniac, au propane, au dioxyde de carbone ou encore à l'isobutane. Des gaz que l'on trouve dans la nature et qui, dans les proportions utilisées dans les systèmes réfrigérants, ont un impact négligeable sur la planète. Mais ils ont également leurs défauts et ne sont pas adaptés à tous les besoins. C'est pourquoi les grands acteurs gaziers commencent à proposer de nouvelles formules.
  2. Une nouvelle génération de HFC: ceux-ci sont évidemment plus "écologiques" et présentent des valeurs de GWP inférieures. On peut ainsi passer d'un facteur polluant de 4 000 à 775 avec ce type de HFC. Mieux? Sans aucun doute. D'autant plus que le calendrier réglementaire actuel les tolère… Mais rien ne dit qu'ils ne seront pas interdits à l'avenir. Ce n'est donc pas la solution la plus optimale à long terme. Au moment de changer vos installations, autant vous diriger directement vers des options plus respectueuses de l'environnement et éviter ainsi le risque d'une future interdiction.
  3. D'autres alternatives chimiques: les HFO (hydrofluoroléfine), par exemple, sont déjà utilisés dans l'industrie automobile. Leur atout majeur? Un GWP très faible: de 2 à 8. Ce qui en fait une solution infiniment moins polluante en cas de fuite. De plus, les HFO sont peu inflammables, assez performants et peu coûteux.

 

*Qu'il s'agisse des hydrocarbures fluorés; des perfluorocarbones (PFC); de l'hexafluorure de soufre (SF6); ou du trifluorure d'azote (NF3).

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10.08.2020

Interdiction des HFC: tous concernés!

Les gaz fluorés sont omniprésents dans l'industrie du froid… mais cela ne signifie pas que les nouvelles normes réglementaires ne concernent que les professionnels du "frigo". Que disent vos installations?

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les gaz fluorés (F-gases en anglais) concernent la plupart des secteurs… de près ou de loin. Et pas seulement les installateurs. L'évolution du contexte réglementaire des HFC aura donc un impact important pour de nombreuses entreprises. Comment souvent: si vous attendez la dernière minute pour vous adapter aux nouvelles normes, vous risquez d'être pris au piège.

Ils sont… partout!

Les HFC ne sont pas seulement le quotidien des professionnels du "frigo". On retrouve ces gaz fluorés dans de nombreux systèmes et installations: de la climatisation à la réfrigération, en passant par la congélation, les groupes de froid et les pompes à chaleur.

  • Votre entreprise est active dans le verre? La transformation à chaud est l’une des étapes clés de la fabrication… Mais la zone de refroidissement joue un rôle clé.
  • Dans l'agroalimentaire? La chaîne du froid est fondamentale pour assurer en permanence le maintien des aliments réfrigérés ou surgelés à une température donnée. La rupture de la chaîne du froid implique des dommages et des risques importants.
  • Même topo du côté de l'industrie pharmaceutique où la chaîne frigorifique est un enjeu décisif.
  • Ou encore dans le secteur du bâtiment. Lorsque vient le moment de choisir les techniques installées dans les constructions (climatisation, ventilation, chauffage, etc.). D'autant plus que les normes en matière d'efficience énergétique imposent également de nouvelles contraintes aux constructeurs.
  • Mais ce n'est pas tout: les grandes surfaces, les sociétés biotechnologiques ou les acteurs du transport.
  • Sans oublier l'informatique pour réfrigérer les data center…

L'abandon des HFC a commencé…

Vous l'avez compris: la portée de la baisse graduelle de l'utilisation des HFC touche directement ou indirectement un grand nombre de secteurs et d'entreprises. La vôtre est peut-être également visée… Le phase out de ces gaz fluorés est en marche: vous n'y échapperez pas. L'objectif global? Une réduction de 79% des tonnages de HFC mis sur le marché en Europe d'ici 2030 ainsi qu'une baisse de 85% de l'utilisation des types les plus polluants à l'horizon 2036. Mais dans les faits… de nombreux HFC sont déjà bannis dans le domaine du chauffage, de la ventilation, du conditionnement d'air et de la réfrigération (CVCA-R). Raison pour laquelle ce n'est pas un enjeu pour demain, mais bien pour… aujourd'hui. Voici quelques échéances:

  • Les HFC ayant un GWP de plus de 2 500 sont d'ores et déjà interdits;
  • À partir de 2022? Seuls les gaz fluorés avec un GWP inférieur à 150 pourront être utilisés dans les systèmes de réfrigération centralisée à usage commercial (avec une puissance supérieure ou égale à 40 kW);
  • En 2030: tous les HFC avec un GWP supérieur à 150 seront bannis.

Demain? Il sera peut-être trop tard…

Quelles conséquences pèsent sur votre entreprise si vous ne vous prenez pas la question des HFC au sérieux dès maintenant?

  1. Premier impact? La hausse des prix

    Avec la disparition progressive des HFC, on assistera à une pénurie croissante des gaz fluorés actuellement utilisés dans les différents types d'installations. Avec une implication évidente: l'envolée des prix. La maintenance et l'approvisionnement coûteront donc beaucoup plus cher aux entreprises restées coincées dans les anciens standards.

  2. Les sanctions vont suivre

    Les contrôles et les exigences de monitoring vont augmenter pour accompagner la mise en œuvre réglementaire. Sans grande surprise: les amendes risquent donc de pleuvoir pour les entreprises qui hébergeront encore des installations non conformes. Résultat des courses? Toutes les entreprises qui auront repoussé ce chantier jusqu'à la dernière minute voudront s'équiper au même moment… Mais elles feront rapidement face à un la troisième conséquence!

  3. Un engorgement évident… donc prévisible!

    La demande d'installations aux normes va logiquement grimper avec l'approche des échéances. Mais la Belgique connaît déjà une pénurie de main-d'œuvre significative dans le secteur du froid. Et les frigoristes présents sur le marché aujourd'hui ne maîtrisent pas encore tous les gaz "du futur". Si vous attendez 2025 pour prendre un rendez-vous afin d'auditer ou changer vos installations… vous ne trouverez pas de place avant plusieurs mois! Vous ferez alors face à la hausse des coûts et aux sanctions.

Prêt à transformer vos systèmes réfrigérés?

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11.08.2020

Adapter ses installations techniques maintenant? Gagnant-gagnant-gagnant

Certains gaz fluorés très polluants ont leurs jours comptés. Vos systèmes de refroidissement ou de climatisation sont-ils aux normes? Faites le point et engagez-vous avant qu'il ne soit trop tard…

L'enjeu ne cesse de grandir à l'approche des échéances réglementaires menant à la disparition progressive de certains HFC. Des gaz fluorés très polluants et couramment utilisés dans l'industrie du froid. Un défi majeur — avec ses atouts et ses risques — qui touche un très grand nombre de secteurs et d'entreprises: pas seulement les professionnels du "froid", mais aussi l'alimentaire, le pharma, le transport et même l'informatique. Vous? Quoi qu'il en soit: il s'agit d'un véritable projet de transformation et de mise aux normes de vos installations et techniques… qu'il faut lancer dès que possible. Autrement dit? Ne pas attendre la dernière minute pour ne pas vous retrouver sur le fait accompli. Et pour cause: les premières restrictions sont sur le pas de la porte. Le but pour les entreprises est clair: se conformer aux nouvelles normes afin d'anticiper la hausse des prix et la pénurie de main-d'œuvre ou encore d'éviter les sanctions. Mais aussi pour faire un pas supplémentaire sur la voie de la transition durable et de l'efficacité énergétique. À vous de jouer!

Le bâton…

"Commençons par le moins agréable: les entreprises qui ne seront pas en règle devront faire face à des amendes salées", annonce Erik Vanberg, Sustainable business Developer au sein du Sustainable Business Competence Centre (SBCC) de BNP Paribas Fortis. "Mais ce n'est pas tout: si elles conservent des infrastructures non adaptées, les entreprises devront faire face à une hausse importante des dépenses de maintenance. Et pour cause: le prix des HFC non conformes va grimper et le coût de maintien des structures aux anciens standards suivra la même tendance." Un "bâton" financier qui fera mal à toutes les entreprises qui n'auront rien entrepris, mais aussi à celles qui voudront le faire… trop tard. En effet, l'approche des échéances va créer un goulot d'étranglement au niveau de la main-d'œuvre spécialisée. Le bon moment pour faire le point et vous engager est donc… maintenant!

… et la carotte!

Il existe également des avantages non négligeables à anticiper la transformation de vos infrastructures.

  • Concrétisez votre engagement durable

    "De nombreux grands groupes ont misé sur la neutralité carbone à l'horizon 2050", rappelle l'expert du SBCC. "Une tendance et des ambitions qui doivent impérativement se traduire par des actes. D'autant plus que les entreprises cotées sont soumises à l'obligation de présenter un reporting non financier: on y retrouvera tous les efforts menés en matière de durabilité, d'efficacité énergétique, d'émissions de gaz à effet de serre, etc." Nul doute que ce bilan en faveur de la planète sera scruté par toutes les parties prenantes: les consommateurs, vos clients, vos partenaires, les investisseurs ou encore votre banque. D’où l'importance de pouvoir présenter des résultats probants en la matière."Agir sur les frigos et les gaz fluorés, c'est un quick win", explique Erik Vanberg. "En effet, par l'intermédiaire de l'indice GWP, l'entreprise dispose d'un outil efficace pour démontrer clairement son engagement." Pour rappel: le GWP (Global warming potential) est l'indice qui mesure le potentiel de réchauffement climatique d'un gaz par rapport au carbone.

  • Limitez l'impact financier sur votre entreprise

    Comme expliqué plus avant: l'immobilisme pourra vous coûter cher. Mais qu'en est-il du financement d'un projet de transformation de vos installations? "C'est une question qui inquiète forcément l'entreprise soucieuse de se lancer dans l'aventure de nouveaux systèmes aux normes", indique Erik Vanberg. "Mais en réalité cela n'aura pas d'impact sur sa facture globale! Pour s'en convaincre, il faut regarder le projet dans son ensemble: dans une perspective de coût total de possession (TCO pour total cost of ownership)." C'est-à-dire la prise en compte des coûts directs et indirects générés par la possession et l'utilisation de l'installation, notamment la maintenance, facteur clé en la matière.

    Cette "neutralité financière" est entre autres rendue possible grâce à des solutions de financement émergentes, fondées sur les principes de l'économie servicielle. L'objectif? Permettre de se mettre en conformité sans devoir toucher au portefeuille. "Les installations non conformes vont commencer à coûter de plus en plus cher… jusqu'à être interdites. Avec un financement alternatif du type "cooling as a service", l'entreprise peut dès à présent allouer plus efficacement cette enveloppe… sans augmenter sa facture globale! Comment? Grâce à de nouveaux équipements adaptés et un contrat qui garantit un certain niveau de performances énergétiques. L'effort est donc compensé par les diverses économies générées ainsi que par le respect des normes et une meilleure maîtrise des risques." Une formule largement payante sur le long terme…

Vos premiers pas?

Vous l'avez compris: lancez-vous dès aujourd'hui. D'autant plus que les alternatives existent sur le marché et sont parfaitement maîtrisées. "Dans une stratégie de décarbonation, le frigo doit faire partie des premiers leviers à activer", explique l'expert du SBCC. "Au même titre que le recours aux LED, la mise en place de chaudières à haut rendement ou encore l'amélioration de l'isolation de bâtiments". Mais comment faire bouger vos "frigos"? "Il y a d'abord une série d'éléments obligatoires à ne pas négliger. Cela constitue une excellente première piste."

  1. Évitez l'achat de nouveaux équipements non conformes aux normes actuelles et futures;
  2. Mettez en place des systèmes de détection efficaces des fuites afin de contrer l'émission de HFC dans l'air;
  3. Organiser des audits complets de vos installations (performances énergétiques, HFC utilisés, maintenance, etc.)
  4. Tenez un registre relatif à l'ensemble de vos installations.

Une fois ces premières étapes réalisées, votre engagement devra passer par la mise en place d'infrastructures affichant un faible impact environnemental. Gardez en tête que votre parcours sera plus simple si vous êtes bien entouré: votre installateur et votre banquier sont vos deux interlocuteurs clés!

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12.08.2020

Le "cooling as a service": innovation et efficience

Financer la mise en conformité de vos installations sans faire grimper la facture? C'est l'ambition de cette formule. Une collaboration entre la banque et l'installateur: chacun son expertise à votre service!

Vous connaissez désormais le contexte: après avoir été une alternative aux CFC et aux HCF, les HFC (F-gases en anglais) se sont révélés être un problème pour l'environnement. Principalement, ceux dont l'indice GWP – à savoir le Global warming potential ou Potentiel de réchauffement global (PRG), un indicateur de la nocivité d'un gaz émis dans l'atmosphère – est très élevé: jusqu'à 23 000 fois plus néfastes que le carbone. Un calendrier réglementaire international et européen a donc été mis en œuvre. Le but? Réduire progressivement l'utilisation de gaz fluorés les plus polluants, très présents dans l'industrie du froid (climatisation, chauffage, systèmes de refroidissement, installations réfrigérées, etc.). L'objectif est clair: protéger la planète et mitiger le réchauffement climatique. Votre projet de transformation durable est sur la table… mais à qui vous adresser pour vous accompagner dans l'aventure?

Deux interlocuteurs incontournables

Le premier est évidemment votre frigoriste afin de vérifier la conformité de vos systèmes et d'entreprendre les démarches obligatoires. Mais vous avez aussi intérêt à prendre contact avec votre banquier. C'est lui qui vous accompagnera dans la construction du financement de vos nouvelles installations, notamment en ayant recours à des formules alternatives et innovantes telles que le "cooling as a service". C'est donc votre banque qui — en concert avec le professionnel des systèmes de refroidissement — sera en mesure de vous proposer une approche holistique: un projet qui tient à la fois compte des aspects techniques, juridiques et financiers.

L'économie servicielle appliquée au "froid"

Nous l'évoquions dans le contexte de l'efficience énergétique de vos bâtiments. Le "cooling as a service" se profile comme une formule de financement idéale pour remettre à neuf vos installations réfrigérées. Ce n'est pas un hasard si ce type de business model s'est déjà imposé dans d'autres activités… Le principe est celui de l'économie de la fonctionnalité (ou servicielle): une innovation stratégique dont l'objectif est de promouvoir la mise à disposition de solutions intégrées au lieu de la vente d’un bien ou d’un service. L'usage plutôt que la possession! Cela dans une perspective de développement durable et de réduction des externalités négatives environnementales et sociales.

Comment fonctionne le "cooling as a service"?

Concrètement? Vous ne devez pas mobiliser de fonds, puisque vous ne payez que pour l'usage des installations. Autrement dit? Vous "investissez" dans un contrat de service de performance énergétique plutôt que dans les infrastructures. Ces dernières sont achetées par un tiers: votre banque. C'est donc un nouveau paradigme qui suppose le passage de la possession passive d'actifs à l'usage efficient. Une "cocréation" rendue possible grâce à la collaboration d'un troisième intervenant: votre installateur professionnel. C'est lui qui s’engage à garantir un niveau d’efficacité énergétique et à assurer la maintenance des équipements. Les avantages? Nombreux! À la fois pour la planète et pour votre entreprise (sur plusieurs plans) ainsi que pour l'installateur partenaire. Gagnant-gagnant-gagnant!

Les bénéfices à la clé?

  • Pour la planète

    L'utilisation d'installations respectueuses de l'environnement, utilisant des gaz fluorés (HFC) moins polluants ou des alternatives, est un atout indéniable pour lutter contre le réchauffement climatique. En outre, compte tenu des intérêts communs des parties prenantes, la qualité et la performance des équipements auront également tendance à augmenter.

  • Pour votre entreprise

    Vous disposez d'installations et de techniques conformes aux normes en vigueur. D'autant plus que l'installateur sera encouragé à proposer les meilleurs équipements possible: c'est sur lui que retombe la responsabilité de la maintenance. Vous êtes donc aussi déchargé de ce poids!

    D'un point de vue financier? Vous préservez votre budget et vous pouvez mettre vos fonds dans d'autres investissements à valeur ajoutée. Ce modèle de financement permet aussi de considérer vos dépenses (liées aux installations) comme des charges opérationnelles. Un atout fiscal intéressant…

    Enfin, votre engagement durable sera "visible" pour vos partenaires et clients, puisque vos efforts seront clairement exprimés à travers l'indice GWP de vos équipements.

  • Pour l'installateur partenaire

    Comme la banque prend en charge la gestion du risque, les équipements ne se retrouvent pas non plus sur le bilan du professionnel du "froid"… De plus, celui-ci profite aussi des économies générées par le projet, puisque l'engagement se fait dans la durée. Ce qui n'est pas forcément le cas dans un schéma classique…

Un marché émergent… et des défis à relever!

Ce nouveau business model n'est pas encore monnaie courante… Et pour cause, il exige créativité, engagement et collaboration pour aboutir à une véritable proposition holistique: technique, financière et contractuelle. Ce dernier point est l'un des éléments clés de la formule. Les enjeux? Définir clairement les responsabilités et les devoirs de chaque partie. Mais aussi identifier explicitement les mesures de performances validées contractuellement. Un ensemble de paramètres qui doit être accordé de forme transparente pour tout le monde. Ce challenge rend le rôle de la banque prépondérant... Votre banque fait donc ce qu'elle sait faire de mieux — gérer les risques — et décharge les épaules de l'installateur pour lui permettre également de se concentrer sur son cœur de métier: l'expertise technique. Une complémentarité indispensable pour une performance élevée… à votre service!

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