Les enjeux environnementaux sont devenus incontournables, en particulier la question des émissions de gaz à effet de serre. Où en sont les entreprises sur la voie de la « décarbonisation » ?
Depuis le sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992, et l’adoption d’un cadre d’action de lutte contre le réchauffement climatique, les années ont passé... mais les résultats positifs restent mitigés. Depuis lors, les COP (Conférence des Parties) se sont succédées, avec plus ou moins d’engagements concrets, notamment de la part de certains grands pollueurs comme les États-Unis, qui ont fini par « sortir » de l’Accord de Paris. Revenons sur le contexte de ces dernières années…
Face à l’urgence climatique
L’Accord de Paris, acté lors de la COP21 en 2015, a eu le mérite d’engager les Nations autour d’une cause commune, sur la voie d’un avenir plus durable à faible intensité de carbone. Le plus dur restait à faire : concrétiser les modalités. Ce fut l’objectif des conférences suivantes, à Marrakech en 2016, à Bonn en 2017 et dernièrement à Katowice. Les attentes autour de la COP 24, dernière en date, étaient donc élevées, avec la double ambition de faire aboutir les négociations sur les règles de mise en œuvre de l’Accord de Paris et de donner une nouvelle impulsion pour renforcer encore davantage les visées environnementales.
Encore loin du but…
Selon le dernier rapport du PNUE (Programme des Nations-Unies pour l’environnement), sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions, les contributions nationales actuelles nous placent sur une trajectoire de réchauffement de 3,2 °C. On est donc loin des objectifs fixés à Paris, de maintenir la hausse des températures sous la barre des 1,5° C. Un objectif qui, selon le rapport spécial du GIEC, exigerait d’investir chaque année (entre 2016 et 2032) près de 2.400 milliards de dollars. Une somme astronomique, mais nécessaire pour transformer le modèle énergétique de la planète, mais aussi réduire de 45 % les émissions de CO2 d’ici à 2030 (par rapport à leur niveau de 2010) et atteindre la neutralité carbone avant 2050.
Mobiliser les acteurs privés
Face à cette urgence, l’action doit être globale. Si les États et les villes s’engagent de plus en plus, les acteurs privés, individuellement et sectoriellement, doivent impérativement contribuer à ce changement de paradigme. Et pour cause, les entreprises, de toutes les tailles, sont aux premières loges pour peser sur les enjeux environnementaux. Une mobilisation croissante des « acteurs non étatiques » visible récemment, lors du Sommet de San Francisco, en septembre 2018. Le rapport du PNUE soulignait, à cette occasion, que près de 6.000 entreprises, dont les revenus atteignent 36.000 milliards de dollars, s’étaient engagées à réduire leurs émissions, au même titre que 42 pays, 7.000 villes et 245 régions. Une avancée globale, mais du chemin reste encore à parcourir...
De la prise de conscience à l’action
Les entreprises doivent incontestablement faire partie de la solution, notamment en mesurant leur empreinte CO2 (sans oublier de tenir compte de leurs sous-traitants), en faisant la chasse aux gaspillages énergétiques, en « décarbonisant » leurs activités et leurs chaînes d’approvisionnement. D’autant plus que ces mesures peuvent également être synonymes de nouvelles opportunités ou de meilleures performances. Ou encore, signifier l’émergence de business models plus durables et innovants, inscrits, par exemple, dans une logique circulaire ou d’économie de la fonctionnalité. Mais des intentions à l’action, la route est souvent complexe. Certains outils stratégiques peuvent aider les entreprises à réussir leur transition « bas carbone » :
- Le « carbon pricing » : selon un rapport de CDP — une ONG qui étudie l’impact environnemental des principales entreprises mondiales —, seules 8 entreprises belges se sont emparées de ce levier de lutte contre le changement climatique au sein des organisations. Concrètement, il s’agit de mettre un prix sur ses propres émissions afin d’influer sur les décisions stratégiques, d’orienter les investissements ou d’analyser l’exposition de la structure aux risques liés aux évolutions réglementaires. Plus « séduisant » qu’un système de tarification du CO2, cet instrument pourrait bien s’imposer davantage au cours des prochaines années…
- La notion de « total cost ownership » : dans leurs décisions d’investissements ou de développement produit, les entreprises doivent plus que jamais intégrer la notion de durabilité au cœur de leurs analyses du coût sur le cycle de vie (TCO). Un moyen de mesurer l’impact du projet d’investissement ou du produit, tout au long de la durée de vie et en tenant compte de l’ensemble des « coûts » : qu’ils soient directs, mais aussi ceux qui ont un poids indirect, tels que les coûts associés aux aspects environnementaux, énergétiques et sociaux.
Réinventer votre entreprise n’est pas chose aisée
18.02.2019
Il est encore temps d’agir !
Les expert du GIEC tirent la sonnette d’alarme climatique ! Dans leur rapport, ils estiment pourtant qu’il est encore possible de limiter le réchauffement climatique si des actions fortes sont prises dans les prochaines années !
Depuis 1950, les quantités de dioxyde de carbone mesurées dans l’atmosphère n’ont cessé d’augmenter. Les niveaux atteints depuis lors n’ont jamais été observés sur terre. Les premières conséquences de ce dérèglement sont déjà bien connues du grand public : augmentation de la température sur terre, disparition de certaines espèces, élévation du niveau des océans,…
Un rapport ambitieux
Le GIEC, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, a publié un rapport montrant qu’il est encore possible de limiter les effets néfastes du réchauffement climatique si des mesures fortes sont prises en ce sens dans les prochaines années. Selon eux, l’Accord de Paris n’est malheureusement pas assez ambitieux pour y parvenir. Signé en 2015 lors de la COP21, cet accord prévoit de contenir d’ici 2100 le réchauffement climatique en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels. L’accord se veut même plus ambitieux car il propose de contenir le réchauffement à 1,5 °C. Alors, quelle est la différence entre un réchauffement climatique à 1,5 °C et 2 °C ? Et quelles sont les mesures à prendre afin de contenir le réchauffement climatique ? Le rapport du GIEC nous éclaire sur le sujet !
Quelles conséquences ?
Même si la terre s’est déjà réchauffée de 1 °C en moyenne par rapport aux niveaux préindustriels, le scénario des 1,5 °C engendra des différences significatives sur de nombreux plans, dont voici quelques exemples : des chaleurs extrêmes frapperont les régions habitées, de fortes précipitations tomberont sur la plupart des régions du globe, les risques de sécheresse seront accrus, etc. Dans le cas d’un réchauffement climatique à 2 °C, les risques liés à ces phénomènes augmenteraient de manière significative. Par exemple, passer le cap des 1,5 °C et se diriger vers ou dépasser les 2 °C pourrait engendrer une perte irréversible de la calotte glacière du Groenland et l’instabilité de la calotte glaciaire de l’Antarctique. Cette situation aurait pour conséquence une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres. Rien qu’à l’horizon 2100, l’élévation du niveau de la mer serait supérieure de 0,1 m en cas d’un réchauffement à 2 °C.
Que faire ?
Une chose est sûre, nos modes de vie vont radicalement changer. Si nous voulons limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, les experts estiment que nous devons réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45 % d’ici 2030 et atteindre la neutralité des émissions vers 2050. Ces objectifs nécessitent l’implication et la transition de toutes les couches de la société : des particuliers aux industries. En plus de la réduction des émissions, la capture du carbone sera également vitale afin d’atteindre ces objectifs. À l’heure actuelle, il existe de nombreuses technologies qui permettent de capturer le CO2 atmosphérique. Le déploiement à grande échelle est cependant sujet à diverses contraintes de faisabilité et de durabilité.
Les entreprises, un vecteur de changement
Quel que soit le scénario envisagé, les entreprises joueront un rôle primordial afin de montrer la voie à suivre. C’est pourquoi nous voulons accompagner les entreprises dans leur transition pour une société plus durable. Face à l'urgence climatique, face aux inégalités croissantes, nous nous devons d'aider les entreprises à changer de business model et de contribuer ainsi à une 'prospérité durable'. Dans notre Sustainable Business Competence Centre, nous proposons aux entreprises des solutions concrètes afin de financer leur transition durable. Nous proposons aux entrepreneurs de profiter de nos conseils et de notre expertise dans ce domaine. Nous finançons également des projets consacrés aux énergies renouvelables ou à la décarbonisation de la société. En tant que plus grande banque belge, nous sommes persuadés que nous avons un rôle à jouer afin d’éveiller les consciences des entrepreneurs belges sur ces thématiques.
11.01.2019
Développement durable, un levier encore à exploiter
En 2015, l’ONU adoptait un nouveau Programme de Développement durable. Trois ans plus tard, comment les entreprises se sont-elles saisies de ces opportunités de transformation et d’innovation ?
Lancés officiellement en 2015, les 17 objectifs de développement durable (ODD ou SDG en anglais), faisant partie de l’Agenda 2030 mis au point par les Nations Unies, visent à transformer la planète. Créer une société plus durable, tant sur le plan sociétal qu’environnemental et économique. Parmi ces sustainable development goals, on retrouve, entre autres, l’urgence de prendre des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions, notamment au sein des entreprises (ODD 13), la mise en place de moyens de production durables (ODD 12), la promotion d’une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous (ODD 8) ou encore la lutte pour l’égalité entre les sexes, notamment au sein de la vie économique (ODD 5).
L’heure d’un premier bilan
Le Programme de Développement durable de l’ONU porte des défis majeurs, mais aussi des opportunités uniques pour l’émergence de solutions alternatives, de visions innovantes et d’acteurs disrupteurs. Reste à savoir comment les acteurs économiques s’en sont saisis sur le terrain. Plusieurs pays se sont donc lancés dans une évaluation nationale. C’est le cas en France, où, malgré une mobilisation croissante pour appréhender et identifier ces enjeux mondiaux, les actions concrètes sont encore de faible ampleur. En Belgique ? Une collaboration entre l’Antwerp Management School, la Louvain School of Management et l’Université d’Anvers a permis de réaliser le premier baromètre (2018) sur la mise en œuvre des sustainable development goals, dont les résultats ont été présentés lors du SDG Forum belge en octobre dernier. Ceux-ci concernent, à la fois, les institutions publiques et les acteurs privés, dont 20 % d’entreprises familiales et 18 % de sociétés cotées.
Une prise de conscience importante
Principal constat de l’enquête : 61 % des organisations belges sont très attentives aux objectifs de développement durable et démontrent une ouverture pour les intégrer dans leurs stratégies. Si 36 % des interrogés signalent agir au sein de leur organisation, ils sont 27 % à se mobiliser en partenariat avec d’autres acteurs. Mais qu’est-ce qui les motive à s’intéresser à la durabilité ? Principalement la volonté d’innover, de se différencier et d’acquérir un avantage comparatif sur leur marché. Dans le même sens, l’adoption des ODD repose sur trois raisons majeurs : l’importance des enjeux mondiaux futurs, la conscience de l’épuisement des ressources naturelles ainsi que le fait que les ODD fassent partie d’un cadre international. Parmi les moteurs des organisations, notons la notoriété et les opportunités de marché. Enfin, les entreprises du BEL20 mettent l’accent sur les ODD8 (travail décent et croissance économique) et ODD13 (lutte contre les changements climatiques).
Encore une grande marge de progression
Malgré ces résultats encourageants (et d’autres initiatives positives), du chemin reste encore à parcourir. D’ailleurs, parmi les acteurs n’ayant pas adopté les ODD, nombreux sont ceux qui n’en perçoivent pas les opportunités commerciales, notamment à court terme. Notons aussi que les parties prenantes internes sont épinglées comme la principale barrière à l’intégration de ces objectifs. De plus, 24 % des interrogés indiquent ne pas disposer des compétences internes nécessaires ni d’un plan d’action clairement défini. Soulignons également que les organisations belges considèrent les ODD de façon isolée, accordant la priorité à certains et en délaissant d’autres, tels que l’objectif 1 de « faim zéro » ou ceux de « vie aquatique » (ODD 14) et « vie terrestre » (ODD 15). D’où l’importance de stimuler les processus d’apprentissage des sustainable development goals à travers des bonnes pratiques et des exemples de réussite, comme le recommande le baromètre.
17.01.2019
Un nouveau paradigme « durable » pour les entreprises ?
Face aux enjeux sociétaux, environnementaux et économiques, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à intégrer le développement durable dans leur stratégie. Mais il reste encore du chemin à parcourir… dans quelle direction ?
La question est aussi pertinente que difficile à répondre, tant le monde, sous toutes ses dimensions, est en mutation permanente et accélérée. Et personne ne dispose de boule de cristal… Dans un article très complet, Andrew J. Hoffman, professeur américain et spécialiste des questions environnementales et de l’entreprise durable, s’essaye à l’exercice et délivre sa vision du futur. Après plusieurs années d’adoption de pratiques et de méthodes plus durables, entre autres pour répondre à des attentes plus « responsables » du marché, certaines entreprises s’engageraient dans une ère nouvelle : celle de la transformation profonde du marché pour en faire un environnement de plus en plus sustainable.
En d’autres mots, essayer de mieux « jouer le jeu » ne suffit plus, il faut carrément en modifier les règles… Voire « changer de jeu » pour y intégrer les données (et les limites) de notre planète. Et quoi de plus « puissant » que le marché pour mener une telle révolution ? Selon Hoffman, cette transition se fera en deux grandes phases, avec les entreprises comme acteurs majeurs…
- Repenser ses stratégies de business
Le but ? Jouer un rôle moteur pour guider la transition durable au sein de leurs écosystèmes propres. Une étape fondée sur 4 axes majeurs :
L’adoption de l’économie circulaire : pour faire face aux contraintes, notamment en termes de ressources, les entreprises devront peu à peu abandonner leurs modèles linéaires pour une approche de plus en plus circulaire de leurs opérations, qui assure une utilisation et une valorisation maximales des produits, des composants, des matériaux, des déchets, etc.
Des partenariats plus étendus : les barrières sont de plus en plus faibles, qu’elles soient géographiques, entre secteurs, marchés, public-privé, etc. Un terreau pour de nouvelles formes de collaboration plus riches, innovantes et pertinentes.
Plus d’engagement en amont : compte tenu de l’ampleur des défis, les entreprises innovantes, en tant qu’experts du terrain, devront collaborer davantage avec les gouvernements afin de participer à la construction des politiques publiques.
La confiance au cœur de la transformation : c’est un élément clé, selon Hoffman. Un climat de confiance qui découle invariablement d’un accroissement de la transparence à tous les niveaux et de la part de tous les acteurs.
- Réinventer son business
Cette seconde phase, également cruciale, est encore plus radicale. Après avoir été au bout des possibilités existantes du marché, il faudra véritablement changer de paradigme : dépasser les formes traditionnelles de faire du commerce, faire émerger des business models plus innovants, concevoir l’entreprise autrement, etc. Ici aussi, plusieurs volets sont déterminants :
Une nouvelle « ambition » pour l’entreprise : celle de ne plus être conçue uniquement autour de la notion de « profit ». Une façon différente de définir ses objectifs et de mesurer le succès, afin de dépasser une vision court-termiste et pouvoir intégrer profondément des notions comme l’éthique et le bien-être social dans toute démarche entrepreneuriale.
L’inscription dans la « consommation durable » : c’est un autre défi décisif pour les entreprises du futur, qui consiste à « éduquer » et emmener les consommateurs vers un nouveau paradigme d’achat.
Des business models innovants : à nouveau, l’idée est de rompre avec le passé, pour approcher différemment le fonctionnement de l’entreprise, la place des employés, le marché, les besoins et les attentes des consommateurs ainsi que les façons de concevoir de la « valeur ».
13.12.2018
« Un signal très fort pour le secteur »
A l’occasion de la COP24, cinq grandes banques dont BNP Paribas se sont engagées à mesurer l’impact climatique de leur portefeuille de crédits et à œuvrer à une économie bas carbone. L'avis de Wilfried Remans, Head of CSR & Public Affairs, sur cet 'Engagement de Katowice'.
Via cet engagement, ING, BBVA, Société Générale, Standard Chartered et BNP Paribas soutiennent clairement l'un des objectifs de l'Accord de Paris, à savoir rendre les flux financiers compatibles avec un développement à faible émission de gaz à effet de serre et résilient aux changements climatiques. Pour ce faire, elles vont développer des outils communs pour mesurer et surveiller l’impact climatique de leur portefeuille de crédits, mais aussi 'activer leur bilans' pour les 'aligner progressivement' sur l'Accord de Paris et contribuer ainsi à l'objectif final de neutralité climatique.
Simple déclaration ou véritable impact?
"L'Engagement de Katowice est important à plusieurs égards", estime Wilfried Remans, Head of CSR & Public Affairs chez BNP Paribas Fortis. "D'abord parce qu'il est le fait d'acteurs de premier plan, qui affichent ensemble un portefeuille crédit de plus de 2,4 trillions d'euros. A terme, les flux financiers pouvant servir une économie bas carbone sont donc colossaux. C'est ensuite un signal très fort pour le secteur, et on peut raisonnablement espérer que d'autres banques s'associent à cet engagement international qui, pour la première fois, fait explicitement le lien entre les activités de crédit et les objectifs climatiques mondiaux. "
Accélération de la prise de conscience
Cet engagement intervient en effet dans un contexte marqué par une accélération de la prise de conscience par les banques de leurs responsabilités face au changement climatique. "Si des engagements internationaux ont déjà été pris il y a plusieurs années dans le secteur des investissements, ce sont aujourd'hui toutes les activités des banques qui sont mises en question. L'ONU a récemment lancé, avec 28 banques du monde entier, une consultation mondiale pour établir des 'Principles for Responsible Banking', qui concernent tous les produits et services bancaires, et que le Groupe soutient."
Accompagner la transition
Les banques signataires de l'Engagement de Katowice insistent sur la nécessité d'accompagner les clients dans leur transition. "L'exclusion n'est en effet à utiliser qu'en dernier recours", estime lui aussi Wilfried Remans. "Nous pouvons changer les pratiques de nos clients. Nous le faisons déjà au travers de nos politiques sectorielles, mais aussi grâce à la nouvelle approche de Corporate Banking, qui incite entreprises et institutionnels à remettre leur modèle en question. Le deal conclu il y a peu avec ORES l'illustre parfaitement. Autre exemple, dans le domaine des investissements cette fois: si Shell a récemment décidé de lier le salaire de ses dirigeants à la réduction de son empreinte carbone, c'est sous la pression du secteur financier, dont BNP Paribas Asset Management."