Le Japon et l’UE ont signé un accord historique, qui va donner naissance à la plus grande zone de libre-échange au monde. Un acte fort, face aux tentations protectionnistes des États-Unis…
Un an après le Canada (avec le CETA), l’Union européenne signe un vaste accord économique et commercial avec le Japon : le JEFTA (Japan-EU Free Trade Agreement). Cinq ans après l’ouverture officielle des discussions, les deux partenaires se sont donc mis d’accord sur un texte, qui devrait entrer en vigueur en 2019. Contrairement au CETA — que le gouvernement italien semble toujours refuser d’entériner —, ce nouveau traité ne devra pas être ratifié par chaque Parlement national, puisqu’il exclut la question de la protection des investissements et des règlements des conflits (systèmes d’arbitrage). Une absence de débat au sein des États membres qui n’a pas manqué de soulever quelques critiques…
Un accord économique majeur
Celui-ci porte sur près d’un tiers du PIB mondial, 40 % des échanges mondiaux et une « zone » de 600 millions de consommateurs potentiels… Le JEFTA est le plus important pacte jamais négocié par l’UE. Troisième partenaire économique de l’Europe, derrière les États-Unis et la Chine, le Japon renforce ainsi ces liens avec le Vieux Continent. Les relations commerciales sont d’ailleurs déjà au beau fixe avec Berlin, puisque l’Allemagne est le premier exportateur européen vers le pays du Soleil-Levant. Du côté de la Belgique, les exportations vers l’archipel nippon sont en hausse ces dernières années, plaçant notre pays à la 5e place du classement européen. Dans l’autre sens, la Belgique figure au 4e rang des importations japonaises en Europe. Soulignons aussi que 74.000 entreprises européennes (dont 78 % de PME) exporteraient vers le Japon. Ces échanges sont également responsables de 600.000 emplois directs au sein de l’UE. Selon les experts, les ventes vers l’archipel nippon devraient augmenter de 16 à 24 %.
Au programme ? L’intensification des échanges !
Qui dit accord, dit bénéfices pour l’économie européenne ! Grâce à la réduction des tarifs douaniers nippons, le traité ouvrira le marché local — soit près de 127 millions de consommateurs — aux principaux (85 %) produits agroalimentaires de l’Union, tels que le chocolat, le vin ou les pâtes. Alors qu’actuellement, une entreprise européenne qui souhaite vendre du chocolat à Tokyo doit payer des droits de douane de 30 %. Du côté du lait et des fromages, les discussions n’ont pas été simples, aboutissant à l’élimination des taxes (très élevés), mais sur une période de transition pouvant aller jusqu’à 15 ans. Pour les viandes de bœuf et de porc, la réduction se fera aussi progressivement. Certains produits non alimentaires, comme les chaussures, bénéficient également de cet assouplissement des barrières. Selon les experts, les entreprises européennes pourraient économiser jusqu’à un milliard d’euros de droits de douane…
L’automobile japonaise passe la deuxième !
En outre, Tokyo s’est aussi engagé à assurer le même niveau de protection qu’en Europe à plus de 200 « appellations européennes », dont le Jambon d’Ardenne. Soulignons que, tant le sucre que le riz, produit symbolique et largement subventionné localement, sont exclus du pacte. Mais, qui dit accord, dit aussi contreparties ! L’accord prévoit donc la suppression des tarifs douaniers européens sur les voitures nippones, qui s’élevaient jusqu’à présent à 10 %. Un processus qui se fera également progressivement (sur une période de 7 ans). Les pièces automobiles (actuellement taxées à hauteur de 3 %) profiteront des mêmes avantages, mais dès l’entrée en vigueur du traité.
Pas que des heureux…
Comme pour le CETA (et le TAFTA), l’accord avec le Japon a suscité son lot de critiques et de craintes. Si l’aspect « secret » des discussions a posé question, la levée de boucliers porte davantage sur la « collaboration réglementaire » prévue dans le JEFTA, qui viserait à « éliminer les dernières barrières non tarifaires au commerce (à savoir les différences de normes et de réglementation). Autre élément sensible : le caractère non contraignant du volet consacré au développement durable… Certaines ONG environnementales vont plus loin et soulignent la contradiction entre les engagements en matière de lutte contre le réchauffement climatique et l’intensification des échanges commerciaux qui découle de l’accord !
30.07.2019
Les PME boostent l’emploi, mais pas (encore) les salaires…
Si les PME restent l’un des moteurs en matière d’emploi en Belgique, le niveau des salaires ne suit généralement pas. Ils seraient 20 % plus faibles que ceux des grandes entreprises…
Le nombre de PME n’a cessé de croître en Belgique au cours de la dernière décennie. En effet, comme le montre le rapport publié par Graydon, en collaboration avec l’UCM et l’UNIZO, celles-ci ont augmenté de 23,2 % entre 2008 et 2017, soit plus d’un million de PME actives fin 2017. Nul doute que, constituant 99 % du tissu économique national, elles jouent un rôle crucial pour notre économie, notamment en termes de création d’emplois…
L’évolution de l’emploi ? Au beau fixe
La tendance est à la hausse depuis plusieurs années. Cela s’est confirmé au premier trimestre 2019 avec une augmentation de 0,9 % des emplois créés au sein des entreprises de moins de 100 travailleurs. Dans ce panorama positif, ce sont les plus petites PME (moins de 20 travailleurs) qui tirent encore mieux leur épingle du jeu. Un constat en parfaite syntonie avec le dernier rapport de l’OCDE sur le sujet à l’échelle européenne (« Perspectives de l’OCDE sur les PME et l’entrepreneuriat »). Ainsi les taux de création de postes seraient supérieurs à ceux des plus grandes entreprises. Une situation favorable qui ne doit pas occulter les freins au développement des PME, entre autres pour se financer, conquérir de nouveaux marchés ou encore nouer des partenariats. Sans oublier les difficultés rencontrées pour recruter et former du personnel compétent. Ces obstacles ont évidemment un impact sur leur productivité, mais aussi sur leur compétitivité salariale…
Des salaires « en berne »
20 % : c’est le différentiel, mis en lumière par le rapport de l’OCDE, entre les rémunérations offertes par les PME et celles des grandes entreprises, à l’échelle européenne. La Belgique n’échappe pas à cette tendance. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation : les difficultés liées à leur taille, notamment pour accéder aux ressources stratégiques (compétences, financements, etc.). De plus, bon nombre des PME sont encore « jeunes » : 24,3 % ont moins de cinq ans et 44,1 % d’entre elles moins de dix ans. Plus dépendantes de l’écosystème économique et de « l’action publique », elles doivent également jongler entre leur stabilité financière (qui s’améliore) et une rentabilité encore souvent stagnante. Un contexte qui ne favorise pas la hausse des salaires…
Des solutions existent !
Malgré ce contexte, nombre de PME prennent le taureau par les cornes afin d’améliorer le quotidien de leurs travailleurs, attirer et conserver leurs meilleurs éléments. Un impératif en période de « guerre des talents ». Même si l’augmentation du salaire n’est pas toujours une option envisageable, des alternatives existent pour tenter d’intégrer des profils compétents, notamment à travers un contexte de travail dynamique et motivant pour le collaborateur, mais aussi grâce aux avantages extralégaux ou des modèles de rémunération flexible : plans bonus liés aux résultats, pension complémentaire ou encore assurance hospitalisation. Sans oublier le succès grandissant de la « prime bénéficiaire ». Ce n’est donc pas un hasard si un quart des PME belges prévoient d’introduire ces mécanismes au cours de l’année 2019. Des systèmes qui présentent l’avantage d’être aisés à mettre en place et d’offrir une fiscalité avantageuse à la fois aux travailleurs et aux employeurs. Mais cela ne suffit pas toujours…
L’action des pouvoirs publics…
Comme le souligne le rapport de l’OCDE, dans un contexte d’extrême concurrence et de mutation technologique, les autorités publiques doivent également s’activer pour continuer à appuyer la croissance des PME. Comment ? En agissant sur les facteurs qui favorisent la croissance et en levant un certain nombre de freins en matière de recrutement, de financement et d’innovation. L’enjeu est également de permettre d’accélérer la diffusion des innovations et de veiller à ce que les PME puissent suivre le rythme de la transformation numérique. De plus, les États ont tout intérêt à créer un climat plus favorable à l’embauche et à la formation continue du personnel. Cela passe notamment par la levée des contraintes administratives ou encore l’allégement des charges fiscales. Un coup de pouce indispensable pour les PME, susceptible de leur permettre d’atteindre une meilleure rentabilité et de booster les salaires…
16.06.2019
Jacques Crahay: « Nous sommes à la croisée des chemins! »
À peine élue capitale verte d’Europe, Oslo accueillait des entreprises belges pour une visite d’étude sur la décarbonisation. Jacques Crahay, CEO de Cosucra, acteur de l’industrie alimentaire, était du voyage…
Du 5 au 7 février dernier, BNP Paribas Fortis Corporate Banking invitait 80 de ses clients à Oslo afin de découvrir diverses initiatives en faveur de la décarbonisation. Une occasion unique pour ces entreprises de réfléchir autour de cette thématique, mais aussi de s’inspirer et éventuellement d’accélérer leur propre transition énergétique. Parmi les participants, Jacques Crahay, CEO de Cosucra, poids lourd de la production d’ingrédients « santé » issus de racines de chicorée et de graines de pois secs, mais aussi Président de l’Union wallonne des Entreprises. La société de Warcoing, ancienne sucrerie familiale (fondée en 1852), est un exemple d’organisation capable de se réinventer sans cesse : de la betterave à la chicorée, avant un important virage, pris dans les années 2000 par l’actuel patron, afin de miser sur les petits pois. Une success-story qui place l’entreprise wallonne comme le leader mondial des protéines végétales.
Un challenge de taille…
Élue capitale verte de l’Europe, Oslo s’érige comme un lieu incontournable d’échange et de partage autour des questions environnementales et en particulier de la décarbonisation. « La Norvège, qui est (un peu) bénie des Dieux car 100% de son électricité est d'origine hydroélectrique, a certainement de l’avance par rapport à la Belgique, notamment au niveau de la conscience de ces enjeux et des moyens mobilisés », souligne Jacques Crahay. « Mais les résultats observés sont-ils réellement probants ? Je n’en suis pas si sûr et je n’en ai pas eu une démonstration. Ce qui confirme l’une de mes réflexions majeures : le défi de décarbonisation est immense ! » Un constat qui semble partagé par l’un des « clous » de la visite scandinave… « Nous avons eu le privilège de rencontrer Jørgen Randers (ndlr un universitaire norvégien, véritable sommité en matière de climat, et coauteur entre autres du célèbre rapport Meadows présenté par le Club de Rome en 1972). Bien qu’un brin trop courte (malheureusement !), son intervention allait dans le même sens. Malgré ses nombreux efforts, la Norvège peine malgré tout à réduire son impact écologique… »
L’électrique au cœur des échanges
Mais le combat n’est pas pour autant vain. Bien au contraire ! Plusieurs visites et conférences organisées au cours du voyage ont ainsi suscité l’intérêt du CEO de Cosucra… « C’était assez riche, notamment sur la question du parc automobile et des transports en commun électriques. Mon avis ? Cela m’a ouvert encore plus les yeux sur certaines impossibilités : remplacer l’ensemble des véhicules à énergie fossile par de l’électrique n’est pas une solution viable. La réflexion doit être globale et prendre en compte nos modes de déplacement. » Rappelons que la Norvège est souvent présentée comme le royaume de l’électrique (plus de la moitié des voitures vendues en Norvège en 2018) et que ses objectifs sont ambitieux : mettre fin à la commercialisation des véhicules équipés de moteurs thermiques d’ici à 2025.
Chez Cosucra ? Un axe stratégique majeur
L’ambition de ce voyage était également de sensibiliser les CEO belges à leur propre transition énergétique : où en est Cosucra en matière de décarbonisation ?
« Nous ne faisons pas beaucoup plus que les autres entreprises, affirme humblement Jacques Crahay, c’est-à-dire augmenter l’efficience de notre utilisation d’énergie fossile. »
Et pour cause, la société est engagée depuis ses débuts dans les Accords de branche et s’est fixée l’ambitieux objectif d’améliorer drastiquement son efficacité énergétique par rapport à 2004. « Mais on doit aller encore plus loin si l’on veut respecter les Accords de Paris. Le challenge? On ne pourra pas les atteindre sans repenser de façon brutale nos modèles économiques. Ou alors on devrait pouvoir recourir à des alternatives… qui n’existent pas encore. En clair : le problème est posé et nous sommes face à lui. Impossible de le nier. C’est pourquoi cela fait partie intégrante de nos réflexions quotidiennes en termes de stratégie d’entreprise au sein de Cosucra. »
La durabilité ? Aussi une histoire humaine
L’action en faveur du climat ne peut pas se résumer au CO2. Outre l’innovation technique, l’entreprise de Warcoing a donc également misé sur la « libération » de ses employés. « Notre structure doit être dynamique et favoriser l’expression des talents pour faire face à cet avenir complexe. C’est pourquoi nous avons abandonné le modèle d’organisation pyramidale pour un système managérial qui fait converger les choix individuels, les compétences et les besoins de l’entreprise. Pour que chacun se sente motivé par son travail et puisse lui donner du sens… » Un sens qui se niche aussi dans la dimension « durable » des activités de Cosucra. « Dans un secteur tel que l’industrie alimentaire, ces questions sont incontournables : d’où viennent nos produits ? Comment répondre aux exigences croissantes de nos clients ? Nos procédés sont-ils efficients ? Quelle est notre “empreinte eau” ? Notre réflexion a donc sa place à tous les niveaux : au sein de la Direction et dans nos équipes, que ce soit en termes stratégiques, mais aussi opérationnels. Nous sentons que nous vivons une période charnière : nous sommes collectivement à la croisée des chemins ! »
Un retour à Oslo ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’expérience nordique n’a pas laissé Jacques Crahay indifférent… « L’initiative était très chouette et le programme bien ficelé. Sans oublier le choix des participants : éclectique et intéressant. » Et si c’était à refaire ? « Oui, sans aucun doute ! C’était très riche. D’ailleurs, pour une prochaine fois, nous pourrions prévoir encore plus de moments d’échanges et de partage pour nourrir les réflexions au sein du groupe. Autre suggestion : pourquoi ne pas organiser des séances de speed dating pour renforcer les liens ? Nous avons tant à mettre en commun et à discuter ensemble. Or, l’avantage de ce type d’initiatives, c’est que nous avons le temps. Alors, autant en profiter pour se rencontrer davantage ! »
Et il n’est pas le seul à avoir exprimer ce besoin de continuer à échanger sur la décarbonisation et sur les autres aspects de la transition environnementale des entreprises. Les Sustainable Business Ateliers organisés à travers tout le pays sont une première réponse à ce besoin. Le concept est simple, après une courte introduction, les participants se retrouvent autour d’une table pour échanger sur leur propres expériences afin de se nourrir mutuellement de bonnes pratiques, de pièges à éviter ou échanger des contacts fructueux. Un seul objectif, diminuer l’impact négatif de leur activité et augmenter leur impact positif pour la société et la planète. Une initiative très appréciée de nos clients...
Découvrez comment notre Sustainable Business Competence Centre peut vous aider à vous engager sur la voie de la durabilité !
01.03.2019
Oslo, capitale verte européenne
La métropole norvégienne a été sacrée « capitale verte de l’Europe » pour l’année 2019, succédant à la ville hollandaise de Nimègue. Un prix accordé par la Commission européenne qui épingle la démarche holistique d’Oslo en matière de développement durable, incluant à la fois les questions de mobilité, de cohésion sociale, de santé publique, de citoyenneté, de biodiversité ou encore d’émissions de gaz à effet de serre.
Un ambassadeur du développement urbain durable
Officiellement désignée « capitale verte européenne » de 2019, Oslo — près de 675.000 habitants et étendue sur 450 km2 — s’inscrit, depuis plusieurs années, parmi les métropoles les plus actives en matière de développement durable. Parfaitement intégrée dans la nature environnante, l’ancienne « Christiania » prend son avenir en main face aux enjeux climatiques et environnementaux qui pèsent sur la planète. Ce prix, décerné par la Commission européenne, sur base d’une série de critères, permet de mettre en lumière les villes « références » en matière de respect de l’environnement.
C’est l’occasion pour la capitale norvégienne de mobiliser encore davantage ses concitoyens et ses entreprises, mais aussi de diffuser ses politiques exemplaires, ses bonnes pratiques et connaissances environnementales, afin d’inspirer et motiver les autres États membres à passer « au vert ». Véritable ambassadeur du développement urbain durable, quel est son programme pour l’année à venir ? Près de 200 partenaires s’activeront pour organiser pas moins de 350 événements en tous genres, aussi bien des conférences internationales que des réunions de quartier, ayant à cœur de toucher au plus près les habitants.
Oslo, future ville zéro carbone…
C’est son approche globale qui a été récompensée. Alors que la Norvège est connue pour la richesse de ses ressources énergétiques, sa capitale est pleinement engagée sur la voie de la transition durable. En effet, Oslo vise à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 36 % d’ici 2020 et à devenir une ville neutre en carbone à l’horizon 2050.
Ce sont ces innovations en matière de décarbonisation que 80 entrepreneurs clients de BNP Paribas Fortis ont pu découvrir lors d’un voyage d’étude organisé par Corporate Banking début du mois de février. C’est le troisième du genre : les visites de Berlin et Paris avaient mis en avant deux autres thèmes, l'économie circulaire et la 'smart city', dans la lignée des quatre piliers de la stratégie que Corporate Banking s’est fixée.
Place à la mobilité douce
Non seulement, Oslo est la métropole sur le globe qui compte le plus grand nombre de voitures électriques par habitant, mais en plus son centre est désormais interdit aux véhicules à moteur… Ces dernières années, elle a fait d’importants efforts pour réduire le trafic automobile au sein de l’agglomération, faisant la part belle à la mobilité douce, entre autres via une infrastructure complète pour stimuler l’utilisation du vélo. Ainsi la circulation de véhicules a baissé de 10 % entre 2005 et 2012, alors que l’utilisation des transports publics a augmenté de 50 % depuis 2007. Sans oublier qu’une bonne partie de ses bus et de ses camions de collecte de déchets sont alimentés au biogaz, consommant ainsi ses propres biodéchets et ses eaux urbaines usées.
Urbanisme « vert »
La ville, qui compte 3000 mètres de cours d’eau, riches en biodiversité, a aussi entrepris un grand projet de restauration de ses voies navigables. En effet, par le passé, nombre de rivières et ruisseaux avaient été fermés pour absorber l’expansion urbaine… Depuis lors, une nouvelle approche a permis de rouvrir les cours d’eau dans le but de les rendre accessibles au public, de faciliter la préservation des écosystèmes et de contribuer à la gestion efficace des eaux pluviales. Du côté de la rénovation urbaine, l’exemple du quartier Vulkan, niché sur un ancien site industriel, est une belle illustration de projet respectueux de l’environnement. Cet éco-district, que nos 80 clients entrepreneurs ont pu visiter, est une sorte de 'ville dans la ville' complètement autonome où chaque immeuble est producteur d'énergie. Toute la chaleur produite y est centralisée et redistribuée.
Citoyens et entreprises
Par ailleurs, Oslo a fait de la participation citoyenne l’un de ses leviers, adoptant une méthodologie active et innovante. L’idée ? Établir et renforcer les liens avec ses citoyens pour les inclure toujours plus dans l’action publique. Du côté des entreprises, un réseau « Business for Climate » a été mis en place pour favoriser la coopération entre la ville et le monde des affaires, mais aussi avec les autres parties prenantes : société civile, ONG, etc. L’objectif est clair : réfléchir ensemble aux conséquences des opérations commerciales sur l’environnement. Une conscientisation entrepreneuriale qui se traduit aussi à travers des projets, tels que la ferme communautaire de Losæter ou le projet Landbrukskvartalet.
Des ambitions pour le futur
Mais la capitale norvégienne n’est pas au bout de ses idées et projette, par exemple, de créer un quartier vert à partir de son aéroport : le projet Oslo Airport City. Il s’agira d’une cité intelligente, connectée et 100 % écologique basée sur le concept de l’aérotropolis, une « ville-aéroport ». Sur quatre millions de km2, l’ensemble des bâtiments seront connectés à un système énergétique alimenté en énergies renouvelables. Édifices publics, habitations, écoles, routes intelligentes, voire même des voyages à bord d’avions 100 % électriques (dès 2025). Un futur vert et novateur, c’est déjà pour… demain !
15.02.2019
Les biotechs attirent une foule d’investisseurs
Tout le monde en parle : les biotechs sont le nouveau chocolat belge. Le secteur se porte à merveille et recèle d’excellentes opportunités d’investissements… Mais miser sur la prochaine pépite biotechnologique est loin d’être sans risque !
Ablynx, Argenx, Asit, Bone Therapeutics, Biocartis, Celyad, Galapagos, MDXHealth, Mithra, Tigenix et Oxurion, voilà leurs noms. Avec une petite douzaine d’entreprises cotées à la bourse de Bruxelles, les biotechs belges séduisent bon nombre d’investisseurs individuels. D’ailleurs, elles ne sont pas les seules, d’autres biotechs européennes viennent également se faire coter sur Euronext Bruxelles. Mais, comme le souligne le journal L’Écho, les actions des sociétés actives dans les sciences de la vie répondent à une dynamique propre, conditionnée entre autres, par les phases de validation des produits.
Si le secteur est en plein boom et fait face à un marché au potentiel énorme, il comporte néanmoins certaines spécificités comme d’importants besoins en moyens financiers, la complexité des différents domaines d’activité ou encore l’incertitude liée aux innovations technologiques et aux phases de test. Sans compter qu’une actualité propre à la société peut faire basculer les cours. Dernier exemple en date ? Le cours d’Asit, spécialiste du traitement des allergies par l’immunothérapie, qui a perdu 70 % de sa valeur en l’espace d’un an !
Réservé aux audacieux ?
Ces raisons font que la volatilité des actions des sociétés de biotechnologie est assez importante. Même si les plus-values potentielles sont attractives, les déconfitures sont parfois au rendez-vous, comme l’ont, par exemple, connu les biotechs françaises fin 2015. Il est, plus que jamais, recommandé de diversifier ses investissements pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. D’autant plus qu’une biotech repose parfois sur un seul produit et donc… aucun plan B en cas d’échec ! Tout est une question de gestion des risques et de maîtrise de l’information…
L’importance des essais cliniques !
En effet, les biotechnologies ont un rythme particulier basé sur les différentes phases de tests. Le potentiel d’une technique ou d’une nouvelle molécule peut être important, mais ce sont les essais cliniques qui sont décisifs pour concrétiser… l’essai, que ce soit sur la sécurité ou l’efficacité du produit. Phase I, II, III ou phase IV, chacune de ces étapes de validation comporte des risques et des opportunités propres. Il faut « rentrer » au bon moment… Et l’attente des résultats est parfois longue.
Des conclusions mi-figue mi-raisin peuvent plomber les cours, alors que des essais non concluants peuvent carrément compromettre l’avenir de la biotech. Mais ce n’est pas tout, la simple gestion du calendrier, un retard ou un report des phases de test, peut également avoir un impact sur sa valeur de en bourse. Cela influence le délai de mise sur le marché, mais cela signifie aussi un éventuel besoin supplémentaire de ressources financières pour tenir le cap… Tous ces évènements font donc vaciller les cours, à charge pour l’investisseur de garder la tête froide.
Investir du temps…
Les biotechs ne sont pas un placement de bon père de famille… Impossible de se lancer dans l’aventure sans se pencher sur l’entreprise en question pour récolter un maximum d’informations. Il faut comprendre son historique, son domaine d’activité, les innovations et technologies développées, les produits dans le « pipeline » tout comme les débouchés commerciaux potentiels et les perspectives de croissance ainsi que la concurrence… Est-ce que cela suffit ? Pas forcément.
Difficile de devenir un spécialiste dans un secteur tel que celui-là ! L’idée est de suivre de près les tendances du secteur concerné, afin de pouvoir « anticiper » certains mouvements de fond. Il faut également regarder les données financières de l’entreprise, en particulier sa trésorerie, et jeter un œil du côté des investisseurs qui misent sur l’entreprise en question. Il n’est pas inutile non plus d’analyser les accords de licences ou de partenariats (déjà) signés (ou en cours) avec de grands laboratoires. Enfin, un suivi quotidien de l’actualité s’impose… Face à la complexité de l’information, l’investisseur a aussi la possibilité de se tourner vers la gestion collective.
Le saviez-vous ? Il existe des fonds spécifiquement dédiés aux biotechnologies, tels qu’Epimède.
Lancé en 2015, Epimède investit à long terme dans les entreprises technologiques de croissance établies à Bruxelles et en Wallonie. Six pépites du secteur ont déjà pu bénéficier de quelques 20 millions EUR. Ce fonds est détenu par des acteurs du private equity dont BNP Paribas Fortis Private Equity.