Cours indicatifs 09:19

Pour son dernier discours à la tête de la BCE, Mario Draghi a dû défendre le bilan de ses huit ans de présidence, dont l’histoire retiendra d’une part qu’il est le seul président à n’avoir pas une seule fois remonté un taux d’intérêt pendant son mandat et d’autre part pour avoir fait découvrir à la zone euro les taux d’intérêts négatifs. Alors que le niveau actuel des taux fait l’objet de critiques, il aura argumenté jusqu’au bout le bilan positif de ses taux extrêmement bas qui, selon lui, ont soutenu l’économie en favorisant le crédit et l’emploi. Il s’est d’autre part employé à minimiser les dissensions au sein de l’institution, jugeant que les désaccords font partie du débat et des discussions en cours. Il n’en reste pas moins que l’inflation est aussi faible à la fin de son mandat qu’à son début. Il a annoncé que les taux resteraient à leurs niveaux actuels tant que les perspectives d’inflation ne convergeraient pas de façon durable vers l’objectif de la BCE situé légèrement sous les 2 %. Il a d’autre part confirmé que les rachats d’actifs recommenceraient en novembre à concurrence de 20 milliards d’euro par mois. Voilà qui ne laisse pas beaucoup de marge de manœuvre à Christine Lagarde pour ses débuts à la tête de l’institution.

Sur le plan économique, et au passif du bilan de Mario Draghi, les indices PMI n’ont pas signalé d’amélioration dans la Zone euro en octobre. Ou plutôt, à l’instar des mois précédents, les PMI progressent en France alors qu’ils s’affaiblissent en Allemagne. En France, tant le PMI manufacturier que celui des services est en zone d’expansion, au-delà des prévisions, tandis qu’en Allemagne, le PMI des services, bien que toujours en expansion, recule l’a où l’on attendait plus haut, et le PMI manufacturier, toujours largement en contraction, sous les 42 points, progressent légèrement, mais moins que ce qu’espéraient les analystes. Pour l’ensemble de la Zone euro, le PMI manufacturier stagne en large contraction à 45.7, alors que le PMI des services progresse de deux minuscules points à 51.8. Aux Etats-Unis, les deux secteurs progressent légèrement, toujours en phase d’expansion.

L’écart de santé entre les économies américaine et européenne justifient l’affaiblissement de l’euro face au billet vert hier en fin d’après-midi, pour glisser momentanément sous la barre de 1.11, à 1.1091 (EURUSD). Quant à la sterling, l’éventualité de l’organisation d’élections le 12 décembre, perçue par les marchés comme une menace dans le dénouement du Brexit, lui fait légèrement accuser le coup. Elle recule d’une trentaine de points à 0.8650 (EURGBP).

Bon week-end

Jean-Luc Célis

Commentaire technique

• EUR/USD:
  • Resistance: 1.1234 1.1280
  • Support: 1.1097 1.1050
• EUR/JPY:
  • Resistance: 121.42 122.14
  • Support: 119.91 118.78
• EUR/GBP:
  • Resistance: 0.8656 0.8726
  • Support: 0.8550 0.8505

Indicateurs économiques

• Germany : German Ifo Business Climate

(Source : Global Markets, Bruxelles)

Cours indicatifs 09:30

Journée historique aujourd’hui, qui, pour une fois, n’avait rien à voir avec le Brexit. Mario Draghi, président de la BCE, préside ce jour la dernière réunion sur les taux d'intérêt de son mandat. Le 1er novembre, Christine Lagarde, ancienne présidente du FMI, lui succèdera. Peut-on s'attendre à un coup d’éclat de Super Mario?

Les marchés ne le pensent pas, après les mesures importantes annoncées le 12 septembre. À cette époque, non seulement le taux de dépôt avait été réduit de -0,40 % à -0,50 %, mais un nouveau programme d'assouplissement quantitatif avait également été annoncé. À partir de décembre, la BCE achètera 20 milliards d'euros par mois en obligations d'État, un programme dont la date de fin est inconnue. Enfin, un système de hiérarchisation tant attendu a été annoncé en septembre, ce qui devrait atténuer la pénalisation des taux d’intérêt négatifs pour les banques.

Avec ces mesures déjà annoncées, il pourrait donc s'agir d'une réunion plutôt calme pour les taux d'intérêt. Les analystes parlent même d'une réunion à caractère cérémoniel. Nous pourrions néanmoins apprendre plus de détails sur le nouveau programme QE. La BCE va-t-elle ajuster ses règles maintenant qu’elle ne peut presque plus acheter les obligations de l’État allemand en vertu des quotas actuels? Des indices sur le scénario à venir de taux d'intérêt? Le marché n'attribue que 11 % de probabilité à un scénario de réduction supplémentaire des taux d'intérêt avant la fin de cette année. Cela nous semble logique, et Draghi ne devrait pas changer beaucoup ces attentes.

Le plus important est peut-être les dissensions au sein de la BCE. L’Allemande Isabel Schnagel succède à Sabine Lautenschläger, qui a démissionné pour protester contre la politique monétaire, trop souple de la BCE selon elle. Huit autres gouverneurs seraient dans son cas, cinq seraient neutres et les douze autres appuieraient Draghi dans sa politique. Tant qu'il (ou son successeur) conserve la majorité, ce n'est pas un problème en soi, mais c’est loin d’être confortable. L'Italien accordera peut-être une dernière faveur à ses adversaires aujourd'hui.

Bonne journée

Mattias Demets

Commentaire technique

• EUR/USD:
  • Resistance: 1.1234 1.1280
  • Support: 1.1097 1.1050
• EUR/JPY:
  • Resistance: 121.42 122.14
  • Support: 119.91 118.78
• EUR/GBP:
  • Resistance: 0.8656 0.8726
  • Support: 0.8550 0.8505

Indicateurs économiques

• US and EU : Flash manufacturing and services PMI

(Source : Global Markets, Bruxelles)

Cours indicatifs 09:16

Pas de défaite écrasante pour Johnson hier, mais qu’en est-il de son timing serré ? Sa promesse de réaliser ce Brexit avant le 31 octobre a été quelque peu mise à mal par les députés britanniques. Quoique... son accord est loin d'avoir été balayé du revers de la main et il peut encore être approuvé par le Parlement avec un certain retard. Tout dépend de la durée du report de l'échéance, qui est en grande partie entre les mains de l'UE. S'il y a un retard de quelques semaines seulement, Johnson essaiera probablement de faire aboutir son projet.  Avec un délai plus long, jusqu'au 31 janvier, par exemple, le premier ministre choisira probablement de déclencher de nouvelles élections... et ensuite quoi ?

Les marchés des changes ne savaient manifestement pas vraiment quoi faire de cette info. Compte tenu du chaos et de la résistance qu'a suscité l'accord de Johnson, la rechute de la livre sterling aurait pu être plus grave. Mais dans le même temps, son accord est toujours sur la table, et il n'est pas fait mention d'un Brexit dur le 31 octobre. En outre, le scénario de base des marchés se basait déjà sur un retard. Ce n'est donc pas vraiment une surprise non plus. Dans l'ensemble, les marchés ont décidé de garder la tête froide. La livre sterling ouvre autour de 0.8645 (EURGBP) ce matin.

La ministre américaine du Commerce, Wilbur Ross, a annoncé hier une bonne nouvelle. Dans une interview, il a déclaré que les négociations commerciales avec l'UE pourraient éviter l'augmentation prévue des tarifs d'importation sur le secteur automobile européen le mois prochain. Ce serait en tout cas un scénario très favorable pour l'Union européenne. Vendredi dernier, les importations américaines en provenance de l'UE s'élevaient à 7,5 milliards de dollars. L'accent a été mis sur les produits alimentaires tels que les fromages espagnols, les olives, le parmesan, le whisky et, pire encore, les vins français. Douloureux pour les papilles américaines, mais plus clair pour l’UE.

Quoi qu'il en soit, le message de Wilbur Ross ne pouvait plus pousser l'euro plus haut hier. Bien sûr, le Brexit joue un rôle, même si une légère correction semblait également saine compte tenu du fort mouvement qui a eu lieu ce mois-ci. En ce qui concerne les chiffres économiques, l’agenda est encore modérément rempli, mais tant pis. Une nouvelle réunion de la BCE sur les taux d'intérêt est prévue pour demain. Le dernier de M. "Whatever it takes", Mario Draghi.

Salutations,

Mattias Demets

Commentaire technique

• EUR/USD:
  • Resistance: 1.1167 1.1200
  • Support: 1.050 1.1097
• EUR/JPY:
  • Resistance: 121.42 122.14
  • Support: 119.34 119.91
• EUR/GBP:
  • Resistance: 0.8656 0.8726
  • Support: 0.8550 0.8600

Indicateurs économiques

• Eurozone: Consumer Confidence Flash (16:00)

(Source : Global Markets, Bruxelles)

Cours indicatifs 10:48

Le nombre de lois et d'amendements soumis au vote aujourd'hui ne peut se compter sur les doigts de la main. Le plus important est sans doute qu’aucun nouveau « vote significatif » n'aura lieu aujourd'hui. Cela nous donne le temps de prendre du recul.

Car qui sont les gagnants et les perdants du récent optimisme envers le Brexit? La livre sterling sort pour l’instant perdante. L'indice dollar, bien que tierce partie, est un autre perdant logique. Depuis l’accord Johnson-UE, le billet vert a perdu 1,50 % du terrain contre un panier de pièces. L'euro sort gagnant contre la plupart des autres devises, telles le franc suisse et la couronne norvégienne. Cela ne devrait pas nous surprendre. Un certain nombre de pays de la zone euro sont de grands exportateurs vers le Royaume-Uni. L'Allemagne constitue à elle seule 15 % des importations britanniques, les Pays-Bas, la France et la Belgique, respectivement 7,6 %, 5,8 % et 5,3 %.

Et pourtant, il existe une autre devise européenne qui a davantage profité de l'optimisme du Brexit que l'euro lui-même. Ce n'est pas un hasard si c'est la monnaie d'un pays qui entretient d'importantes relations commerciales avec le Royaume-Uni, la Pologne. Au moins 6,2 % des exportations polonaises (16 milliards de dollars) sont destinées au Royaume-Uni, et l'excédent bilatéral est supérieur à celui de tout autre pays. La demande britannique en zlotys polonais est donc élevée, une demande qui peut diminuer en cas de Brexit difficile. Ajoutez à cela le fait que le Royaume-Uni est un investisseur majeur dans l'économie polonaise. Globalement, il n’est pas surprenant que le zloty ait augmenté de plus de 1 % par rapport à l’euro depuis l’accord.

Le calendrier économique n'est aujourd'hui que modérément rempli, ce qui signifie que si grands mouvements il y a, ils devront avoir une origine politique. Qui sait, ils pourraient pousser l'euro-dollar vers 1.1200, parce que, voyez-vous, l'euro a grimpé au cours de 12 des 15 sessions de ce mois d’octobre. Une belle moyenne dont on se demande où elle se terminera.

Bonne Journée

Mattias Demets

Commentaire technique

• EUR/USD:
  • Resistance: 1.1234 1.1280
  • Support: 1.1136 1.1097
• EUR/JPY:
  • Resistance: 121.42 122.14
  • Support: 119.91 118.78
• EUR/GBP:
  • Resistance: 0.8656 0.8800
  • Support: 0.8550 0.8505

Indicateurs économiques

(Source : Global Markets, Bruxelles)

Cours indicatifs 10:34

Ceux qui pensaient que le vote au Parlement ce samedi serait le point d’orgue de la saga du Brexit doivent déchanter. Les Parlementaires britanniques ont réussi à reporter leur vote sur l’accord que Boris Johnson avait réussi à extorquer à des Européens blasés, contraignant le Premier ministre à solliciter un report de la date de sortie de l’UE auprès du président du Conseil européen. Ce qu’il a fait contre son gré, poussant cependant le zèle jusqu’à envoyer trois missives. L’une reproduisant le modèle de la demande de report que la loi Benn lui imposait, mais non signée par lui, une autre où il explique pourquoi le report serait une erreur et une troisième, signée par l’Ambassadeur britannique auprès de l’UE, expliquant que le report n’est sollicité que pour satisfaire à la loi. Bruxelles attend maintenant des clarifications de Londres, où tout est encore possible : resoumettre l’accord au vote, l’obtenir ou risquer qu’un referendum de confirmation de l’accord ne soit exigé, voire de nouvelles élections. Ou peut-être un refus de l’UE d’étendre de 3 mois le report. Bref, tout et son contraire reste possible. La sterling a réagi positivement aux derniers développements, gagnant une trentaine de points face à l’euro, à 0.8620 (EURGBP).

Tandis que le Brexit monopolisent l’attention en Europe, le monde continue à tourner, mal parfois, notamment en Chine où le PIB a ralenti au troisième trimestre à 6 % en base annuelle ; c’est son plus mauvais score depuis 1992. Ce qui fait dire au gouverneur de la Banque populaire de Chine que le niveau de yuan est approprié, compte tenu des fondamentaux économiques. Nul doute qu’il faisait également référence aux accusations de manipulation du yuan formulées par les Américains l’été dernier.

Sur le front obligataire, les rendements continuent à progresser lentement mais surement, insensibles aux remous Outre-Manche. Le 10 ans allemand atteint -0.34 % alors que le 10 ans américain s’approche de 1.80 %

Bonne journée

Jean-Luc Célis

Commentaire technique

• EUR/USD:
  • Resistance: 1.1167 1.1234
  • Support: 1.1097 1.1050
• EUR/JPY:
  • Resistance: 121.79 122.14
  • Support: 120.44 119.91
• EUR/GBP:
  • Resistance: 0.8726 0.8800
  • Support: 0.8550 0.8505

Indicateurs économiques

(Source : Global Markets, Bruxelles)