Cours indicatifs 08:29

C’était écrit dans les étoiles : à un moment donné, l’attention et l’inquiétude sur les marchés financiers allaient se déplacer des tarifs douaniers de Donald Trump, ou « tariffs », que le président américain lui-même a qualifié le plus beau du dictionnaire, vers un autre pilier de sa politique : les réductions d’impôts. 
Les inquiétudes et l’incertitude entourant les tarifs et les guerres commerciales n’ont pas encore disparu et sont plutôt « en attente », et les revenus américains qui en découlent sont donc toujours très incertains. Mais en attendant, le moment est venu : le plan budgétaire de Trump, qu’il décrit lui-même comme un « big beautiful bill » a été adopté hier avec 215 votes contre 214 par la Chambre des représentants. Il doit maintenant passer au Sénat, où les sénateurs républicains pourraient encore créer des obstacles. 

Le plan, qui prévoit principalement des réductions d’impôts, une augmentation des dépenses pour la défense et des économies sur les programmes de santé, augmenterait encore la montagne de dette gigantesque des États-Unis, qui s’élève déjà à 36.000 milliards de dollars! Pourtant, pendant la campagne, un équilibre budgétaire avait été promis, et le président démocrate Joe Biden avait souvent été critiqué pour sa gestion irresponsable du budget. 

Les taux d’intérêts des obligations d’États américaines ont grimpé en flèche après que les États-Unis aient perdu aussi leur dernière notation AAA chez Moody’s vendredi dernier. Cette nuit, les taux d’intérêt américains ont pu se calmer un peu, avec un taux à 10 ans autour de 4,51% en un taux à 30 ans autour de 5,01%, toujours au-dessus de 5% au moment de la rédaction de cet article. Le dollar américain réagit actuellement à l’inverse de la hausse des taux d’intérêt américains et est en route vers une première perte hebdomadaire face à l’euro en 5 semaines, avec un cours de 1,1325 EURUSD au moment de la rédaction de cet article. La vague « Sell America » du mois dernier est de retour et provoque une hausse des valeurs refuges telles que le yen japonais, le franc suisse et, oui, vous lisez bien, l’euro. 

Le Japon, deuxième plus grand débiteur du monde, voit également les taux d’intérêt augmenter. Les chiffres publiés cette nuit ont montré que l’inflation japonaise sous-jacente a accéléré en avril à 3,5% sur un an, contre une prévision de consensus de 3,4% chez Reuters. La pression sur la Banque du Japon pour augmenter les taux d’intérêt s’intensifie donc. 

Ce matin, le PIB de l’Allemagne a augmenté de 0,4% au premier trimestre par rapport au trimestre précédent, doublant le précédent chiffre de 0,2%. Hier, la confiance des entreprises allemandes a également semblé augmenter en mai pour le cinquième mois consécutif. En revanche, les premiers chiffres PMI allemands pour le mois de mai ont été décevants, avec une contraction plus importante que prévu dans le secteur des services et par conséquent, un indice PMI composite et une économie allemande en mode de contraction. 

Pour l’ensemble de la zone euro, le PMI de S&P Global est également passé sous la barre des 50 à 49,5, contre un consensus Reuters de 50,7. L’indice PMI des services a baissé à 48,9 contre une attente de 50,3. Pour l’industrie manufacturière, le chiffre est passé à 49,4, juste au-dessus du consensus de 49,3. Ces chiffres préliminaires laissent donc entrevoir une contraction inattendue de l’économie de la zone euro.

De l’autre côté de l’océan, le PMI pour le mois de mai a dépassé les attentes avec un chiffre de 52,1. Le secteur des services américain a fait mieux que prévu avec un chiffre de 52,3 contre une prévision de consensus de 50,8, mais l'industrie américaine a également contribué avec un indice PMI de 52,3 contre une prévision de consensus de 50,1.

Alors, l'exceptionnalisme américain n'est-il pas encore tout à fait terminé ? À suivre...

Bonne journée et bon weekend.
Geert Provoost

Indicateurs économiques

• EZ: ECB Negotiated Wages - Q1 (11:00)
• US: New Home Sales-Units - Apr (16:00)

BNP Paribas end-period FX Forecasts (last update: 22/05/25) 

(Source : Global Markets, Bruxelles)

Cours indicatifs 08:30

En raison de l’inquiétude croissante concernant les perspectives budgétaires américaines, l’EUR/USD a dépassé 1,13 et a atteint son plus haut niveau depuis le 6 mai. Au moment de la rédaction de ces lignes, la paire de devises est notée à 1,1325. Les discussions sur une proposition de réduction d’impôts aux États-Unis ont renforcé les craintes que le déficit budgétaire ne s’aggrave plus rapidement que prévu. 

En raison de l’augmentation des inquiétudes concernant la dette croissante du gouvernement américain et la faible demande pour les obligations de Trésor américain à 20 ans - mettant en évidence la faible demande d’actifs américains - les investisseurs se sont à nouveau tournés vers les actifs refuges et les prix de l’or ont atteint jeudi leur plus haut niveau depuis le 9 mai. Le prix de l’or a augmenté de 0,7% à 3.3356,43 dollars l’once. 

Selon les analystes, l’or semble reprendre sa tendance à long terme et il est attendu que l’or atteigne des sommets autour de 3.450 à 3.500 dollars l’once sur l’année à venir. 

Il est attendu que la Banque Centrale Européenne baisse à nouveau les taux d’intérêt en juin, mais la probabilité d’une pause par la suite augmente, dans la mesure où l’économie se porte mieux que prévu et qu’un problème d’inflation apparaît à l’horizon. 

La BCE a assoupli sa politique au cours de l’année écoulée suite à deux facteurs : l’inflation largement sous contrôle et l’attention générale qui observe une croissance économique plus faible chaque jour. Cet assouplissement et ces facteurs s'expliquent principalement par des conflits géopolitiques aggravés par une guerre commerciale mondiale, une politique américaine imprévisible et des inefficacités politiques observées sur différents sujets économiques. Mais dans les prochains mois, l’inflation pourrait encore baisser et même descendre en dessous de l’objectif de 2% de la BCE, ce qui rappelle la décennie pré-pandémique où la BCE a échoué à ramener l’inflation à son objectif. Les tarifs peuvent être déflationnistes à court terme, mais les analystes préviennent qu’une augmentation des dépenses publiques, la déglobalisation et les barrières commerciales pourraient exercer une pression à la hausse sur les prix à long terme. 

La question est donc de savoir si la BCE osera regarder au-delà de ces fluctuations à court terme et se concentrera sur le moyen terme. 

Aujourd’hui, nous attendons avec impatience la publication des indices PMI européens et américains. Malgré l’impact négatif des tarifs, Reuters s’attend à ce que l’indice PMI de la zone euro ait augmenté en mai, passant de 50,4 en avril à 50,7.Selon Reuters, l'indice de production devrait légèrement augmenter, passant de 49,0 à 49,3, et le secteur des services devrait récupérer une partie de la baisse du mois précédent, passant de 50,1 à 50,3.

La suite demain. 

Bonne journée,
Harold Croenen

Indicateurs économiques

• EZ: HCOB Mfg/Svcs/Comp Flash PMI (10:00)
• US: Initial Jobless Clm (14:30)
• US: S&P Global Mfg/Svcs/Comp PMI flash (15:45)

BNP Paribas end-period FX Forecasts (last update: 22/05/25) 

(Source : Global Markets, Bruxelles)

Cours indicatifs 07:43

L’appétit pour le risque est freiné par les rendements élevés des obligations souveraines américaines, les investisseurs restent préoccupés par la vaste réforme fiscale du président américain Donald Trump. Selon les analystes, elle pourrait alourdir la dette fédérale américaine de 3.000 milliards à 5.000 milliards de dollars.Les craintes concernant l’économie américaine, y compris l’impact de la politique commerciale de la Maison Blanche - à propos de laquelle les investisseurs attendent toujours des avancées - pèsent également sur le billet vert.

Les responsables de la Réserve fédérale américaine ont souligné hier que la hausse des prix était due à l’augmentation des droits de douane américains et ont conseillé de faire preuve de patience avant de prendre des décisions en matière de taux d’intérêt.

En Europe, les investisseurs viennent d'apprendre que l'inflation britannique a accéléré plus que prévu en avril pour atteindre 3,5% en glissement annuel, au cours d'un mois marqué par des augmentations des prix du gaz, de l'électricité et de l'eau, ainsi que des taxes patronales plus élevées.

En rythme mensuel, l’inflation a avancé de 1,2% en avril après 0,3% en mars contre un consensus de 1%.
L'inflation sous-jacente, qui ne prend pas en compte les éléments les plus volatils du panier de consommation, est ressortie à +3,8% sur un an et +1,4% sur un mois en avril après respectivement +3,4% et +0,5% en mars. Le consensus était respectivement de +3,6% et +1,2%.

La Banque d’Angleterre avait dit au début du mois qu'elle prévoyait que l’inflation atteindrait un pic de 3,5% en 2025.

Le chef économiste de la banque centrale britannique, Huw Pill, a déclaré mardi que le rythme des réductions des taux d'intérêt avait été trop rapide, compte tenu des pressions salariales encore fortes sur l'inflation, justifiant ainsi son choix d'opter pour la prudence lors de la dernière réunion de politique monétaire de l'institution.

Il n’y aura pas de données macro-économiques importantes ce jour, il faudra attendre demain pour avoir les publications des PMI européens et américain.

Bonne journée,
Etienne Cornet

Indicateurs économiques

• GB: CPI YY (08:00)
• GB: CPI Services YY (08:00)
• US: 20Y Bond Auc - TA (19:00)

BNP Paribas end-period FX Forecasts (last update: 28/04/25) 

(Source : Global Markets, Bruxelles)

Cours indicatifs 08:27

Les principales classes d’actifs américains ont rebondi après la dégradation de la note de crédit par Moody’s vendredi, justifiée par des préoccupations concernant le déficit. Les actions ont clôturé en légère hausse (SPX : +0,1 %) et les bons du Trésor ont progressé de 3 à 4 points de base sur l’ensemble de la courbe. Le dollar n’a toutefois pas présenté un rebond similaire passant de 1.1130 pour un euro vendredi au plus haut à 1.1285 hier au plus bas, 1.1250 au moment de vous adresser ces lignes. De même, les actions asiatiques sont dans le vert ce matin, dont le Nikkei en hausse de 0,5 %, le CSI300 de +0,7 % et le HSCEI de +1,3 %.

La dégradation de la qualité de la dette US n’est pas anodine et pourrait suggérer que le Congrès des Etats-Unis pourrait être plus réticent à accorder des mesures de relance budgétaires si le besoin s’en faisait sentir. Dans l’intervalle, les législateurs américains se rapprochent déjà de l’adoption d’un projet de loi qui devrait davantage creuser le déficit budgétaire du pays. Le projet de loi de Trump ajouterait 3 à 5 000 milliards de dollars à la dette, selon des analystes non partisans. L’explosion de la dette budgétaire, les frictions commerciales et l’affaiblissement de la confiance dans les États-Unis risquent de continuer à peser sur les actifs américains.

Pour autant que ce soit nécessaire, il est de bon aloi de souligner que les barrières douanières restent un sujet majeur que l’épisode Moody’s n’a pas occulté. Le président de la Réserve fédérale d’Atlanta, Raphaël Bostic, a déclaré lundi que la banque centrale américaine pourrait ne réduire les taux d’intérêt que de 0.25% sur le reste de l’année, et ce compte tenu des inquiétudes concernant la hausse de l’inflation, alimentée par la hausse des droits de douane.

Le chiffre final de l’IPCH pour la zone euro confirme l’estimation flash. Malgré des surprises dans les chiffres finaux de l’IPCH pour la France et l’Italie, le chiffre global de la zone euro sort inchangé, à 2.2% sur base annuelle et 0.6% par rapport au mois de mars. Quant à l’inflation sous-jacente, un examen approfondi révèle que l’inflation des services a été révisée à la hausse, passant de 3,93 % en glissement annuel à 3,98 %. La hausse significative de l’inflation des services peut être attribuée en partie à un « effet de Pâques », période propice aux loisirs et à la culture. 

La suite demain.

Bonne journée qui s’annonce ensoleillée,

Stéphane Christiaens.

Indicateurs économiques

• EZ: Consumer Confidence Flash - May (16:00)

BNP Paribas end-period FX Forecasts (last update: 28/04/25) 

(Source : Global Markets, Bruxelles)

Cours indicatifs 07:10

Vendredi, à la veille du weekend, les chiffres de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan ont été publiés aux États-Unis. Selon les estimations préliminaires, la confiance a fortement chuté à 50,8 en mai 2025, contre 52,2 en avril et bien en dessous des attentes du marché de 53,4, et avec cela la cinquième baisse mensuelle consécutive. 

Néanmoins, les bourses américaines et européennes ont clôturé la semaine sur une note positive, et ont pu engranger des gains importants sur la semaine, probablement soutenus par l’accord commercial temporaire entre les États-Unis et la Chine qui prend le dessus sur les chiffres de confiance qui, en effet, se dégradent.

À suivre dans les semaines à venir. 

L’euro/dollar s’échangeait à 1,1156 vendredi soir et se négocie actuellement à 1,1215.
Cette semaine, il faudra surveiller de près les marchés obligataires, maintenant que les États-Unis ont également perdu leur statut de « triple A ». Moody’s a abaissé vendredi soir la notation de crédit des États-Unis à Aa1. Le rendement américain à 10 ans était, vendredi soir, après l’annonce de Moody’s, à 4,484%, et aujourd’hui, au moment de la rédaction, en hausse, à 4,517%. Il est également très probable que le rendement à 30 ans dépasse à nouveau les 5% pour la première fois depuis des mois. 

Au menu cette semaine, des publications économiques : les données PMI flash jeudi pour la zone euro, où l’Allemagne et la France seront suivies de près. Il sera intéressant de voir comment ces chiffres évoluent dans le climat actuel du commerce mondial. On s’attend à ce que la production diminue légèrement et que le secteur des services augmente probablement légèrement. On s’attend également à ce que l’indice Ifo allemand du climat des affaires augmente pour le cinquième mois consécutif. De plus, les chiffres définitifs d’inflation de la zone euro seront publiés aujourd’hui. La BCE publiera également cette semaine le compte rendu de sa réunion de politique monétaire de mars dernier. Nous recevrons alors plus d’explications sur la politique monétaire après la baisse du taux d’intérêt de 25 points de base par la BCE en mars. 

Il fait relativement calme de l’autre côté de l’océan Atlantique, du moins en ce qui concerne les publications économiques. Les indices PMI S&P Global devraient montrer que l’activité manufacturière stagne et que la croissance du secteur des services ralentit encore en mai. De plus, les négociations commerciales resteront certainement d’actualité après l’annonce de Donald Trump selon laquelle les États-Unis tenteront unilatéralement d’imposer de nouveaux tarifs, pays par pays. 

Gardons un œil sur les chiffres et annonces de cette semaine. 

Bonne journée,
Christophe De Cock 

Indicateurs économiques

• EZ: HICP Final MM (11:00)
• EZ: HICP Final YY (11:00)

BNP Paribas end-period FX Forecasts (last update: 28/04/25) 

(Source : Global Markets, Bruxelles)