La patience conduit au bon repreneur
Prodata Mobility Systems Suivi Profit rapide France et AllemagneProdata Mobility Systems est parvenue à trouver un repreneur de qualité à même de garantir la pérennité de l’entreprise. Même si l’exercice a exigé une bonne dose de patience, l’entreprise ICT peut à présent s’appuyer sur un groupe d’envergure mondiale. Interview de Luc Steppe, directeur financier d’une part et de son chargé de relation d’autre part.
Plutôt un véritable chef d’entreprise qu’une société d’investissement LUC STEPPE, PRODATA MOBILITY SYSTEMS
Prodata Mobility Systems
Si vous pouvez facilement acheter un ticket chaque fois que vous empruntez le bus ou le tram en Flandre, c’est grâce à Prodata Mobility Systems. L’entreprise basée à Zaventem est spécialisée depuis plusieurs décennies dans la conception et le développement de plateformes informatiques pour les sociétés de transport en commun. Elle réalise un chiffre d’affaires de 45 millions d’euros et emploie 185 personnes. A l’heure actuelle, Prodata Mobility Systems s’active à équiper les bus et les trams de De Lijn d’une nouvelle version de la plateforme informatique qu’elle avait installé en 1992.
Luc Steppe, directeur financier : « À l’époque, il s’agissait principalement d’un système de validation des tickets et d’imputation des prix des trajets sur les cartes de transport. Dorénavant, il sera possible de passer avec une carte à puce devant un appareil qui imputera automatiquement le prix du trajet sur la carte ».
Ce n’est pas la seule innovation technologique de Prodata Mobility Systems.
Luc Steppe : « Nous fournissons également la technologie par laquelle chaque bus ou tram peut être localisé via GPS, et les maintient en contact avec un dépôt central. Ce qui permet par conséquent une gestion plus efficace de la flotte : à tout moment, les gestionnaires de réseau disposent d’une vue claire sur le trafic. Si certaines lignes s’avèrent surchargées, ils peuvent dès lors décider rapidement d’y affecter des trams ou des bus supplémentaires ».
Ces données de trafic sont également envoyées vers les panneaux d’information dans les stations afin de tenir les voyageurs en attente informés en temps réel des retards éventuels. La technologie est tellement avancée que les écrans dans les véhicules peuvent afficher des messages des magasins devant lesquels passent les trams ou les bus .
Suivi
La technologie de Prodata Mobility Systems est entre-temps diffusée dans le monde entier. Le métro de Moscou ou de Manille, les bus de Johannesburg : tous sont équipés des systèmes développés par l’entreprise basée à Zaventem. Malgré ces succès internationaux, en 2012 l’entreprise s’est mise en quête d’un repreneur aidée par BNP Paribas Fortis.
Luc Steppe : « Le propriétaire, qui avait fondé l’entreprise en 1971, n’avait pas de successeur direct. Il fallait donc trouver un repreneur potentiel capable de garantir la pérennité de l’entreprise. La vente était également motivée par des considérations financières. Chaque année, nous investissons 10 à 11 millions d’euros dans la recherche et le développement. Cet investissement était bien trop lourd pour continuer à le supporter nous-mêmes. Les banques étaient naturellement prêtes à nous aider, mais le moment était venu d’étudier la possibilité de faire appel à un nouveau bailleur de fonds pour soutenir la poursuite de notre développement. »
Ce nouveau bailleur de fonds a finalement été trouvé en Autriche. En juillet 2014, Prodata Mobility Systems a été absorbée par le groupe informatique Kapsch Group.
Bernd Eder, CFO de Kapsch CarrierCom : « Notre stratégie vise à poursuivre l’extension de nos activités traditionnelles. Cette acquisition s’y inscrivait parfaitement ».
Car jusqu’à présent, l’entreprise autrichienne était surtout spécialisée dans l’implémentation de réseaux mobiles et le développement de systèmes de communication pour le secteur ferroviaire.
Bernd Eder : « Nous sommes donc familiers des transports en commun. Néanmoins, nous développons des réseaux de communication longue distance pour les trains, alors que Prodata Mobiliy Systems est plutôt spécialisée dans les systèmes pour transports en commun à l’échelle d’une ville ou d’une région. Nos activités étaient donc parfaitement complémentaires ».
Profit rapide
La quête d’un repreneur partageant la même vision de Prodata Mobility Systems n’a pas été facile. Elle a finalement pris près de deux ans.
Luc Steppe : « Plusieurs candidats se sont montrés intéressés, mais il s’agissait essentiellement de sociétés d’investissement qui nous considéraient uniquement comme un placement financier. Ce n’était pas la bonne option. Nous sommes actifs dans un marché de niche, et avions le sentiment que ces investisseurs ne comprenaient pas vraiment nos activités. Nous avons alors pris conscience de la nécessité de rechercher un partenaire à même de participer à nos réflexions sur le volet opérationnel ».
À présent qu’il a été trouvé, l’avenir de l’entreprise semble à nouveau assuré. « Généralement, un investisseur financier entre dans le capital d’une entreprise avec pour principal objectif d’en retirer un profit maximal après cinq ans, commente Ilse Velleman, chargé de relation chez BNP Paribas Fortis.
Bernd Eder : « Nous ne sommes pas un investisseur financier qui recherche le profit à court terme. Nous sommes animés par un véritable esprit d’entreprise. Le groupe existe depuis 1892 et le poste de CEO est toujours occupé par un membre de la famille Kapsch, preuve que nous privilégions une vision à long terme. »
France et Allemagne
Appartenir à un grand groupe offre de nombreux avantages à Prodata Mobility Systems. Non seulement l’entreprise informatique s’est engagée avec un partenaire financier robuste, mais elle peut également s’appuyer sur le savoir-faire des 30 autres implantations du groupe.
Luc Steppe : « De plus, celles-ci sont réparties dans le monde entier. Ce qui constitue un levier important pour notre déploiement international. Car quelle que soit la manière dont vous considérez les choses, une présence locale est indispensable si vous souhaitez développer vos activités dans des pays lointains. Pour autant, l’entreprise ne se focalise pas nécessairement sur les destinations les plus exotiques. Actuellement, nous sommes relativement bien présents aux Philippines, en Russie et en Afrique du Sud, mais beaucoup moins en France et en Allemagne. Deux marchés que nous comptons bien conquérir dans les années à venir même s’ils sont très chauvins et ne s’ouvrent pas facilement. »
Source : Echo Connect.