Un partenariat intelligent pour des bâtiments intelligents
Jeune acteur Un capteur qui reconnaît les appareils Un bouton pour tout éteindre Donnez-leur une chance 5 conseils aux entreprises qui veulent se lancer dans l'innovation ouverteLa domotique est un segment en croissance de l'offre de Niko Group. Le rêve d'avenir : des bâtiments intelligents qui reconnaissent les comportements et prennent leurs propres décisions. Crunch Analytics - jeune, lean et axée sur les analyses de données – a participé au développement de ce segment au travers de conseils et d’un accompagnement. Un bel exemple d’innovation ouverte : les produits et les brevets restent chez un seul acteur qui injecte toutefois les connaissances d'un partenaire externe dans son processus d'innovation.
Dans le hall industriel, une exposition consacrée au centenaire de l’entreprise est en cours d'élaboration. En effet, le groupe Niko a vu le jour dès 1919, lorsque la bakélite était encore à la pointe de la technologie. En Belgique, cette entreprise est synonyme d'interrupteurs et de prises de courant. Ce que l'on sait moins, c'est que l'entreprise se développe également à l'étranger et investit fortement dans l’innovation.
Jan Verhulst (R&D Manager Niko Group) : « Actuellement, nous avons déjà des produits qui vous permettent de commander l'éclairage, le chauffage, la ventilation, les stores et les pare-soleil, et suivre votre consommation énergétique grâce à une app ou un écran tactile. La question de l'avenir porte sur la smart home energy (l'énergie domestique intelligente) ou comment rendre la consommation d'énergie transparente, la réguler de manière optimale et la réduire. »
« Dans de nombreux secteurs, l'évolution technologique est tellement rapide que vous ne plus vous en sortir seuls avec votre propre département R&D. Donnez aux jeunes entreprises une chance de compléter ces connaissances. » Johan Verhulst, R&D Manager Niko Group
Jeune acteur
Afin de répondre à cette question, Niko s’est lancée dans l'analyse de données. Après un an et demi, l’entreprise s'est interrogée : faisait-elle du bon travail ? Disposait-elle de la bonne plate-forme pour les applications du futur ? Selon les principes de l'innovation ouverte, Niko n’a pas tenté de développer les connaissances nécessaires en interne, mais a sollicité la contribution d’un partenaire externe. C’est Crunch Analytics qui les lui a apportées. Jusqu'il y a peu, ce jeune acteur de Gand était en résidence à Co.Station, un incubateur et un espace de co-working dont BNP Paribas Fortis est partenaire.
Jan Verhulst : « Nous avons sondé deux grands et deux petits acteurs. Notre choix s’est porté sur Crunch Analytics. Les grands acteurs sont souvent des sociétés de conseil ; elle sont actives dans de nombreux domaines et se lancent aujourd’hui dans l'analyse des données, car elles y voient une opportunité. Chez Crunch Analytics, l’analyse des données est leur core business. L’entreprise ne nous a pas présenté de rapports classiques ni tenté de placer leurs propres collaborateurs au sein de nos équipes. Par contre, ils se sont démarqués par leur travail rapide, leur approche structurée et pragmatique orientée vers le résultat final. »
Louis-Philippe Kerkhove (Co-fondateur et CTO/COO Crunch Analytics) : « La collaboration a duré neuf mois. Après un examen des outils, nous avons conçu un nouveau plan directeur pour l'architecture des données. Ce qui permet à Niko Group de concevoir rapidement des prototypes pour de nouvelles applications et de les intégrer ensuite dans ses produits. Nous avons également accompagné la migration vers cette nouvelle architecture, y compris les algorithmes existants. Au cours des trois derniers mois de la collaboration, nous avons contribué à accélérer le processus d'innovation en développant de nouveaux algorithmes. »
Un capteur qui reconnaît les appareils
Où en est Niko aujourd'hui en matière de smart home energy ? Et que lui réserve l’avenir ?
Jan Verhulst : « Actuellement, vous pouvez déjà recevoir des recommandations en tant qu’occupant d’une habitation. Par exemple : le réfrigérateur est ouvert ou le four est allumé depuis très longtemps. La surveillance se fait à l'aide de capteurs qui mesurent la quantité d'énergie que consomment les appareils. »
Louis-Philippe Kerkhove : « Mais, si vous ne savez pas à quel appareil vous avez affaire, vous ne pouvez pas recommander beaucoup de choses sensées. Les capteurs utilisés à cette fin sont provisoirement contenus dans des fiches intelligentes, de petits dispositifs placés entre la fiche et la prise. Plus tard, Niko les intégrera dans la prise-même. Les algorithmes que nous avons mis au point permettent à Niko de reconnaître un appareil en fonction de son schéma de consommation énergétique spécifique. »
Louis-Philippe Kerkhove : « Mais si vous ne savez pas à quel appareil vous avez affaire, vous ne pouvez pas recommander beaucoup de choses sensées. Nous avons donc aidé Niko dans la reconnaissance des appareils. Les capteurs utilisés à cette fin sont provisoirement contenus dans des fiches intelligentes, de petits dispositifs placés entre la fiche et la prise. Plus tard, ils seront intégrés dans la prise-même. Les algorithmes que nous avons mis au point permettent à Niko de reconnaître un appareil en fonction de son schéma de consommation énergétique spécifique. »
Un bouton pour tout éteindre
À eux seuls, les capteurs ne rendent pas une maison intelligente. Jan Verhulst : « Ce qui est important ici est de combiner les information collectées par les capteurs afin de créer de la valeur ajoutée, comme par exemple a détection de présence. Le but est le même : le bâtiment apprend à reconnaître ses occupants et leurs actes. Sur cette base, il prendra lui-même des décisions ou les contrera. »
Ce qui présente plusieurs avantages : la sécurité, mais aussi le confort. Si chaque soir à 18h l’occupant d’une habitation s’installe dans le canapé devant la TV et tamise alors les lumières, le système l’intégrera et commencera à le faire à sa place.
Jan Verhulst : « Le contrôle énergétique constitue un autre atout majeur. Dans le cadre d'un projet pilote mené en Suède, nous avons équipé des chambres d'étudiants de produits home control. Nous avons testé deux options. La première était un simple bouton-poussoir qui permettait de mettre la pièce en position neutre : extinction des lumières, baisse du chauffage, etc. Dans la deuxième option, les étudiants recevaient des notifications comme : « Votre fenêtre est encore ouverte. » Cette dernière fut un échec, contrairement au bouton unique. Cette solution a permis de réaliser des économies d'énergie de l’ordre de 30 %. »
Louis-Philippe Kerkhove : « À l'avenir, il sera presque indispensable de rendre son habitation intelligente. Le prix de l'énergie fluctuera de plus en plus. Une habitation intelligente fera alors fonctionner la machine à laver aux heures où l’énergie est la moins chère. Pour ma part, je crois profondément dans les solutions développées par Niko, avant tout parce qu’elles peuvent être installées dans presque toutes les pièces de l’habitation. De nombreuses données peuvent ainsi être collectées et combinées à un puissant algorithme, offrant par-là plus de possibilités qu'un one-trick pony comme le thermostat intelligent. »
Donnez-leur une chance
Niko est une entreprise centenaire et rassemble sept cents collaborateurs, tandis que Crunch Analytics existe depuis trois ans et en compte quinze. Cela a-t-il causé des problèmes dans le partenariat ?
Jan Verhulst : « La seule pierre d'achoppement était en fait la crédibilité. J'étais convaincu de leurs capacités, mais certains collègues avaient quelques doutes. Car c'est un petit acteur. »
Louis-Philippe Kerkhove : « En tant que jeune entreprise, nous ne pouvons pas nous prévaloir d’un long historique. En revanche, l'image de scale-up peut être un avantage dans un marché comme celui de la Data Science, où les entreprises recherchent consciemment de nouvelles innovations. Egalement, les collaborations avec des entreprises établies comme Niko nous ouvrent immanquablement des portes. »
Jan Verhulst : « Mon conseil pour les entreprises qui veulent innover ? Dans de nombreux secteurs, l'évolution technologique est tellement rapide que vous ne pouvez plus vous en sortir seuls avec votre propre département R&D. Donnez aux jeunes entreprises une chance de compléter ces connaissances. Elles proposent des solutions sur mesure alors que les grands acteurs veulent parfois imposer une approche standard. »
5 conseils aux entreprises qui veulent se lancer dans l'innovation ouverte
Voici ses cinq conseils pour ceux qui veulent se lancer dans l'innovation ouverte.
1. Soyez ouvert à l’innovation
« On l'a toujours fait comme ça. » Ce n'est pas une bonne raison pour rejeter l'innovation.
Geert Jacobs : « Par nature, la plupart des gens veulent grandir et tenter de nouvelles choses. Cependant, ils sont souvent réticents à y consacrer beaucoup de temps et d'efforts ou à modifier le système existant. Prenez conscience de cette résistance et débarrassez-vous d'elle. »
2. Sortez de la phase de déni
De nombreuses entreprises doivent gérer les problèmes qui se posent au quotidien. Elles ont peu de temps à consacrer à l'innovation, et encore moins à l'innovation ouverte. Sans ajustement, elles foncent droit dans le précipice.
Geert Jacobs : « Ces entreprises ne sont pas encore suffisamment conscientes des menaces que comporte l'économie globale. Certes, elles apprennent, mais de façon linéaire. Alors que les connaissances technologiques se développent de manière exponentielle. L'innovation ouverte vous permet de trouver des connaissances ailleurs et de combler l’écart. »
3. Regardez par-dessus le mur
Vous pouvez vous rendre aux États-Unis ou en Chine pour vous familiariser avec la concurrence. Mais il y a aussi beaucoup à apprendre près de chez nous.
Geert Jacobs : « Savez-vous ce que vos voisins font dans la zone industrielle où vous êtes installé ? Comment fonctionne leur processus de production ? Il ne faut pas toujours chercher loin pour trouver des idées inspirantes. »
4. Développez des réseaux
De nombreuses entreprises attendent simplement de leurs fournisseurs qu’elles leur livrent leurs marchandises, de préférence au meilleur prix possible. Vous pouvez faire mieux.
Geert Jacobs : « L'innovation ouverte, c'est développer un réseau de partenaires qui ont tous quelque chose à gagner. Ces partenaires peuvent aussi être des fournisseurs ou des clients, voire même des concurrents. Prenez deux entreprises qui fabriquent un produit similaire pour des marchés différents. Elles peuvent convenir d'utiliser la ligne de production l'une de l'autre en cas de panne ou de pic de travail. »
5. Prenez des accords clairs en temps utile
Les entreprises qui veulent collaborer conviennent de préférence à l'avance de leurs objectifs communs et de ce qu'elles attendent les unes des autres.
Geert Jacobs : « Restez simple. Souvent, un sous-bock suffit. Dites ce que vous voulez et ce que vous ne souhaitez pas. Convenez également de la façon de régler les aspects de propriété intellectuelle, les finances et les risques. »