Une part de marché renforcée de câbles d’acier
Un rôle diversifié Préparation optimale Oser innover Persévérance et efficacité Le convertible bond à la loupeLe tréfileur Bekaert a levé 300 millions d’euros via l’émission d’obligations convertibles. Il a pu ainsi financer l’acquisition de la division steel-cord du fabricant italien de pneus Pirelli. Bruno Humblet, Chief Financial Officer (CFO) de Bekaert, revient sur ces deux choix stratégiques.
Cette acquisition était une étape logique dans la consolidation de notre position Bruno Humblet, Bekaert
Un rôle diversifié
Wim Vercruyssen gère la relation avec le Groupe Bekaert en duo avec Erik Puttemans. Ensemble, ils ont joué un rôle-clé dans l’opération de financement de l’acquisition des activités steel-cord de Pirelli en juillet 2014.
Wim Vercruyssen : « Nous figurons parmi les banquiers de référence du Groupe Bekaert depuis de longues années. Progressivement, la relation s’est diversifiée allant des facilités de crédit et émissions obligataires en Belgique, au soutien de son expansion internationale notamment en Asie, en passant par la mise en place d’un programme de factoring. »
Mais notre rôle ne se limite pas à répondre aux besoins ponctuels de notre client. Il consiste également à mieux appréhender les changements en cours dans son environnement et à réfléchir avec lui à la meilleure stratégie à adopter pour traduire ceux-ci en opportunités et bien sûr les concrétiser.
Préparation optimale
Wim Vercruyssen : « Si elle vise la croissance, une société a deux possibilités : développer ses activités existantes ou en acquérir de nouvelles. Depuis quelque temps déjà, nous pensions que Bekaert pourrait choisir cette seconde option. »
Au sein de BNP Paribas Fortis a alors débuté un important exercise de préparation afin d’être prêt au moment-clé. Dans notre jargon, nous parlons de debt capacity analyis. C’est-à-dire que nous analysons au moment dit, la capacité d’endettement d’une entreprise dans l’éventualité d’une acquisition et formulons les hypothèses de financement : crédit bancaire, émission de dette, émission d’actions, etc. que nous évaluons afin de déterminer la solution la plus adaptée.
Dans le cas de Bekaert, nous sommes arrivés à la conclusion que le groupe n’aurait pas de problèmes à financer une acquisition d’une taille importante et que parmi les formules de financement envisageables, le convertible bond semblait la plus appropriée. Nous étions donc parfaitement préparés.
Quand Bekaert s’est effectivement porté candidat-acquéreur des activités steel-cord de Pirelli, notre proposition était déjà ficelée. Celle-ci permettait à Bekaert de se focaliser totalement sur la finalisation de l’acquisition sans devoir se poser des questions sur le financement. Les discussions se sont enchaînées rapidement et nous avons pu d’emblée aller à l’essentiel. Une longueur d’avance qui a fait toute la différence.
Oser innover
Wim Vercruyssen : « Le convertible bond, non encore utilisé par le Groupe Bekaert, lui offrait de nombreux avantages. Tout d’abord, la liquidité du marché pour ce type de titre. Ensuite, cette solution lui permettait de diversifier ses sources de financement, élément particulièrement important pour toute entreprise depuis la crise. Le coupon offert était en outre inférieur au coupon d’un retail bond. Enfin, la base de capital de l’entreprise s’en trouvait renforcée. »
Le convertible bond se caractérise avant tout par la possibilité à l’échéance (ici, 4 ans) de convertir le titre en actions et donc d’augmenter le capital de la société tout en offrant une prime si le cours de l’action a progressé entre-temps. Dans le cas contraire, le titre n’est pas converti mais refinancé ou remboursé cash. Un mécanisme qui présente bon nombre d’atouts.
Comme chaque transaction dans les marchés des capitaux, le convertible bond présente un risque « réputationnel » potentiel. En effet, si l’obligation émise par Bekaert n’avait pas trouvé acquéreurs, l’image de la société aurait pu être ternie. Un risque toutefois maîtrisé si on travaille avec une banque de référence. Cependant, lorsque nous avons proposé cette solution à notre client, nos experts d’Equity Capital Markets, je le rappelle, avaient déjà analysé en profondeur son profil d’endettement et avaient évalué l’appétit des investisseurs pour l’entreprise. Les risques étaient donc mesurés. Par ailleurs, BNP Paribas Fortis n’en n’était pas à sa première opération de ce type. C’est aussi peut-être ce qui a poussé le Groupe Bekaert à se lancer dans cette transaction stratégique avec nous.
Persévérance et efficacité
Wim Vercuyssen : « Cette solution innovante a donné une dimension supplémentaire à la relation que nous entretenons avec notre client. Afin de faire face à ses besoins de financement futurs, le Groupe Bekaert dispose désormais d’une nouvelle corde à son arc. »
Une opération rondement menée grâce à notre persévérance, à notre modèle organisationnel et à la collaboration efficace entre nos différentes équipes. Dans le cadre de cette transaction, nous avons pu nous appuyer, au sein de notre banque et du Groupe BNP Paribas, sur de nombreux spécialistes dans de multiples domaines : Equity Capital Markets (pour les convertible bonds par exemple), Debt Capital Markets (pour les retail bonds, notamment), Corporate Acquisition Finance (pour d’éventuels debt capacity analysis, crédits-ponts etc.), … Le fait de pouvoir disposer in house de l’ensemble de ces expertises, nous permet de répondre au mieux aux besoins de nos clients et de leur donner les moyens de leurs ambitions.
Le convertible bond à la loupe
- Un convertible bond est une obligation assortie d'une option de rachat sur un nombre prédéterminé d'actions nouvelles ou existantes de la société émettrice.
- En règle générale, les obligations convertibles constituent une source de financement alternative bon marché bénéficiant d'un coupon moins élevé grâce à la monétisation de l'option incorporée.
- Cette option peut être exercée par le porteur du titre à tout moment pendant la durée de l'obligation convertible. Toutefois, étant donné la perte de la valeur temps de l'option, les conversions ont lieu habituellement à l'échéance de l'obligation.
- À l'échéance de l'obligation, les investisseurs introduisent une demande de :
- conversion, si les actions se négocient à un cours supérieur au prix de conversion ;
- rachat, si le cours des actions est inférieur au prix de conversion.
- Voici les principaux paramètres techniques dont il faut tenir compte pour la structuration d'une obligation convertible :
- le cours de l'action à l'émission et son potentiel haussier ;
- la volatilité du titre sous-jacent et son impact sur la valorisation de l'option ;
- la liquidité du titre sous-jacent et la disponibilité des titres 'empruntables' ;
- le rendement du titre sous-jacent et son impact sur la valorisation de l'option ;
- la solvabilité de la société émettrice.