À présent que l’ambitieux projet du nouveau campus est sur les rails, ce sont des questions de construction qui occupent les responsables de la Haute école Karel de Grote d’Anvers. Le financement, quant à lui, a pu être bouclé grâce à un prêt sur mesure.
Bâtir un nouveau campus uniquement sur fonds propres? Impossible. VEERLE HENDRICKX ET PAUL DECKERS, HAUTE ECOLE KAREL DE GROTE
Haute école Karel de Grote d’Anvers
Pour l’instant, l’ancien site de la biscuiterie Parein, situé Troonplaats à Anvers, est encore un gigantesque chantier. Alors que la moitié des bâtiments ont été détruits l’été dernier, les ouvriers travaillent à présent aux fondations et aux caves du Campus Sud. Dans deux ans, il hébergera 500 collaborateurs et 5 500 étudiants – dont de futurs enseignants, infirmiers et pédagogues.
Veerle Hendrickx, directrice générale : « Aujourd’hui, les étudiants de notre haute école sont répartis sur 14 campus à Anvers. Dès que le Campus Sud sera terminé, il n’y en aura plus que trois ».
Ce projet n’est pas un luxe pour une haute école dont le nombre d’étudiants a explosé au cours des dix dernières années : de 6500 en 2003 à près de 12.000 aujourd’hui. Ce n’est cependant pas la seule raison pour laquelle le nouveau campus est si important.
Veerle Hendrickx : « L’enseignement dans notre pays fait face à plusieurs défis. Dans une grande ville comme Anvers, en particulier, il est important pour nous de trouver une façon adéquate d’aborder la diversité croissante de manière constructive. De plus, nous devons préparer nos étudiants à un monde de plus en plus complexe. Ils doivent dès lors plus que jamais apprendre à collaborer et à réfléchir de manière interdisciplinaire. Le nouveau campus nous aidera énormément en ce sens. »
Transparence
La haute école a opté pour un projet qui intègre totalement le nouveau campus à son environnement. Le site sera caractérisé par une grande transparence, grâce à la vaste agora centrale, des bâtiments modernes dotés de nombreuses surfaces vitrées et une terrasse en toiture qui offrira une vue magnifique sur la ville. Cette ouverture ne s’est pas limitée à l’architecture du bâtiment.
Veerle Hendrickx : « Nous prévoyons des horaires d’accès plus longs, afin que les étudiants qui connaissent une situation difficile chez eux puissent plus facilement travailler à la haute école. En fin de compte, il s’agit de créer une atmosphère d’apprentissage, de vie et de travail stimulante, afin de tirer le meilleur de chacun de nos étudiants ».
Le mégacampus comprendra 13 amphithéâtres, 100 locaux de cours polyvalents et 30 locaux pratiques.
Paul Deckers, directeur Infrastructure et ICT : « Les locaux polyvalents pourront se transformer en un clin d’œil d’un local de cours classique en un espace de brainstorming en fonction des besoins. Le nouveau campus doit ainsi faciliter les différentes formes d’enseignement. »
Veerle Hendrickx : « Les locaux de cours traditionnels ne correspondent plus à un projet pédagogique moderne ».
C’est pourquoi nous avons veillé avant tout à créer de très nombreux espaces de rencontre, afin de promouvoir les interactions entre étudiants et professeurs. « Une haute école n’est plus uniquement un lieu de transfert de connaissances au sens classique du terme. Dans le monde complexe qui est le nôtre, personne ne possède toutes les réponses. Pour y préparer nos étudiants, nous les incitons à collaborer autant que possible. »
Les standards observés en matière de développement durable sont également élevés. Ainsi, la Haute école Karel de Grote sera-t-elle la première institution d’enseignement supérieur en Flandre à obtenir le certificat Breaam 'Excellent'. Ce standard de durabilité tient non seulement compte de l’efficacité énergétique des bâtiments, mais aussi, notamment, du choix de l’emplacement, des matériaux utilisés et du traitement des déchets.
Prêt
Ce projet ambitieux coûtera 57 millions d’euros. Un financement autonome complet était impossible à l’heure où l’enseignement supérieur doit se serrer la ceinture.
Paul Deckers : « Nous avions, bien entendu, accumulé quelques fonds propres ces dernières années, mais ils étaient insuffisants pour financer l’ensemble du projet ».
Nous nous sommes donc adressé à plusieurs banques par le biais d’un marché public. Finalement, la haute école a emprunté un total de 45 millions d’euros auprès de deux grandes banques. BNP Paribas Fortis, qui a prêté de 21 millions d’euros à la haute école, a en tout cas été totalement séduite par ce projet innovant.
De nombreuses concertations ont accompagné la recherche de la structure la plus optimale pour la Haute école Karel de Grote.
Paul Deckers : « Nous attendons du banquier qu’il joue un rôle de conseiller et nous indique de manière proactive les risques inhérents à certains choix. Un dialogue permanent est donc extrêmement important ».
En raison des taux historiquement bas, le choix d’un emprunt classique a été rapide. Cependant, la haute école voulait limiter les charges financières au strict minimum. Le montage mis sur pied prévoit ainsi la libération immédiate de l’ensemble du montant emprunté, qui a ensuite été placé sur un compte à terme.
Paul Deckers : « De cette manière, nous pouvons recourir au montant emprunté chaque fois que c’est nécessaire, alors que le capital qui n’a pas encore été dépensé génère des revenus d’intérêts. Nous parvenons ainsi à maintenir les charges d’emprunt les plus basses possible, ce qui nous permettra de réaliser pleinement nos ambitions ».
Source : Echo Connect