La blockchain et le secteur logistique sont faits pour s’entendre. Dans certains cas, la chaîne peut même s’étendre jusqu’au caddie du consommateur.

IBM qualifie la blockchain de technologie clé. L’ingénieur belge Sophie Vandebroek codirige le groupe de recherche de 3 000 personnes du géant technologique américain. Dans une récente interview donnée au Tijd, elle déclare qu’IBM a déjà mis en œuvre plusieurs réseaux basés sur la blockchain. L’idée est de permettre aux entreprises et à leurs fournisseurs de collaborer en toute transparence. « Nous avons créé une joint-venture avec Maersk, grand armateur spécialisé dans le transport par conteneurs. Objectif : tracer ses millions de conteneurs tout au long de leur trajet. Ce type d’opération implique de nombreux tiers. La blockchain aide à fiabiliser et à sécuriser les flux logistiques. Si une cargaison est bloquée quelque part dans un port, elle est immédiatement repérée. »
La blockchain semble être faite pour la logistique. Cette technologie devrait permettre d’économiser énormément d’argent et de temps, Koen De Leus, économiste en chef au sein de BNP Paribas Fortis, en est aussi convaincu.
Koen De Leus : « Le transport par conteneurs est un très bon exemple. Ce mode est relativement peu coûteux en soi. C’est principalement l’administration qui fait grimper les coûts. Créer un journal de bord au moyen de la blockchain éviterait toute cette paperasserie. À l'arrivée, l’enregistrement des conteneurs serait alors automatisé. Ce qui, combiné avec l’Internet des objets et l’échange de données par Internet, peut donner naissance à de nouveaux produits & services et des business models innovants.. »
Contrôle de température
L’industrie alimentaire pourrait aussi en tirer profit. La nourriture doit généralement être transportée sous une température donnée. En impliquant la blockchain, le suivi du trajet entier pourrait être automatisé.
Koen De Leus : « Des capteurs surveillent la température et envoient les données vers la blockchain à des moments et à des endroits bien précis. Du fournisseur au sous-traitant en passant par le transporteur et le distributeur jusqu’au commerce de détail, tout est répertorié. Le consommateur a ainsi la certitude que ses légumes et sa viande arrivent dans les rayons selon les règles convenues. Et il connait ainsi l’origine de chaque produit. »
Les règles en question sont formulées par les utilisateurs de la blockchain dans un « smart contrat ». Le terme smart, ou intelligent, porte sur le fait que la technologie vérifie si le contrat est respecté. Dans l’exemple du contrôle de la chaîne du froid, le destinataire n’acceptera la livraison que si la température a été respectée à toutes les étapes. Le contrat intelligent n’a pas été respecté tout au long de la blockchain ? La cargaison est tout simplement refusée. Dans notre exemple, ce sera le cas si la température dépasse à un moment donné la limite autorisée.
Jean-Luc Verhelst, auteur et consultant spécialisé en blockchain : « Toute infraction éventuelle peut même être signalée en temps réel via un système d’alarme qui permet d’intervenir directement. Le « smart contract » peut même contenir une clause d’assurance et générer automatiquement, en cas de défaut de température, un remboursement par la compagnie d'assurances. »
La nécessité des audits
Tout cela semble très prometteur, mais la réalité est généralement moins idyllique. La connexion entre le monde physique et le monde numérique demeure un défi majeur. Les deux univers doivent être parfaitement cloisonnés.
Jean-Luc Verhelst : « Il serait assez simple de tricher avec les capteurs de chaleur. Exemple : un transporteur malveillant fraude le mécanisme de contrôle en attachant un sac de glace au capteur. Il faut par conséquent pouvoir faire confiance à chaque maillon de la chaîne d’approvisionnement. Voilà une hypothèse assez ambitieuse… Cependant, les gens se méfieront avant de falsifier les données car une telle manipulation laissera toujours une trace dans la blockchain. Mais transparence ne veut pas tout à fait dire totale étanchéité du système. Les audits demeurent indispensables. »
Des œufs ou des diamants ?
D’un point de vue logistique, certains produits se prêtent mieux aux applications basées sur la blockchain. Par exemple, prenons le cas des œufs. Ils peuvent certes être facilement tracés. Mais que ce soit chez le pâtissier ou à l’usine, ils finissent par se retrouver dans des tartes ou autres préparations. Alors, comment savoir si votre gâteau contient des œufs en provenance d’un fournisseur belge ou néerlandais ? La réponse à cette question demeure extrêmement compliquée.
Jean-Luc Verhelst : « D’autres produits sont nettement plus propices à la technologie de la blockchain. Un diamant, par exemple, est unique. Chaque pierre est identifiable sur base de plusieurs dizaines de données. Introduisez cette empreinte dans une blockchain et vous saurez à 100% d’où il vient et qui en est le propriétaire à ce moment-là. »
16.08.2018
Des paiements internationaux en toute transparence…La fin de la boîte noire ?
Vous effectuez un virement vers le Mexique et en quelques secondes, un “Muchísimas gracias!”vous signale que l’argent est sur le compte ! Adieu la boîte noire des paiements internationaux et merci la blockchain ?
C’est en général sans trop d’accrocs que se déroulent les paiements internationaux en euros dans la zone SEPA (tous les États membres de l’Union européenne ainsi que la Norvège, l’Islande, le Liechtenstein, la Suisse et Monaco). En dehors de cette zone, le trafic est nettement moins fluide. Un problème survient en général, tous les 200 paiements. Soit l’argent arrive en retard, soit le paiement est tout simplement bloqué. Ou son exécution soulève d’autres questions ou demande à corriger quelques imprécisions. Le sentiment amer des entreprises : elles bloquent un montant donné dans le système et ce n’est qu’après un certain temps que l’argent finit par arriver à destination. Mais que se passe-t-il entre les deux ? Mystère… Par contre, cela engendre des frais, dont certains sont inattendus.
Une expérience client peu satisfaisante, en résumé. . Pour SWIFT (Society for Worldwide Financial Communication), le réseau créé par des organisations financières du monde entier, les paiements internationaux ont une vraie boîte noire et il est temps qu’elle dévoile ce qu’elle a dans le ventre. SWIFT gpi (Global Payments Innovation) devrait devenir la nouvelle norme mondiale pour les paiements internationaux. Une ambition de taille. Si les fuseaux horaires le permettent, l’argent interbancaire devrait se trouver sur le compte le jour même. . Le but est d’arriver à une transparence totale des coûts et d’assurer un suivi d’un bout à l’autre de la chaine... Avantage pour le client : il sera en mesure de suivre son paiement en temps réel, étape par étape. BNP Paribas était l'une des 21 banques pilotes dans ce projet. Deux ans plus tard, plus de 60 banques à travers le monde utilisent SWIFT gpi et plus de 50 millions de transactions SWIFT gpi ont déjà été effectuées.
À en croire SWIFT, la blockchain aura son rôle à jouer dans le cadre de cette norme SWIFT gpi. Rien de surprenant, car cette technologie permet d’effectuer des transactions financières de manière sécurisée et transparente sans recourir aux institutions financières. Le rôle d’intermédiaire pourrait certes disparaître. Les paiements internationaux pourront-ils bientôt se passer de SWIFT ? Ou carrément des banques ? Auteur et consultant spécialisé dans la blockchain, Jean-Luc Verhelst estime que cela prendra encore du temps.
Jean-Luc Verhelst : « Les entreprises sont déjà en mesure d’effectuer des paiements internationaux avec des cryptomonnaies. Mais la technologie n’est pas encore suffisamment mature pour des transactions à grande échelle. À titre d’exemple, le réseau bitcoin ne peut actuellement traiter plus de 1 MB de transactions toutes les 10 minutes, cela représente de 7 à de quelques dizaines de transactions par seconde. Visa en réalise 24 000 à la seconde. Le réseau Lightning est une solution possible dans. Ce protocole est en cours de déploiement et grâce aux “atomic swaps” traiter une transaction pourra se faire rapidement. Le réseau bitcoin rivalisera alors avec des réseaux comme Visa, et ce, à peu de des frais. »
Le deuxième obstacle est d’ordre légal. Les transferts via blockchain sont possibles en cryptomonnaie, mais en euros ou en dollars pas encore.
Jean-Luc Verhelst : « Il n’y a toujours pas de cadre légal en la matière. La vraie question à se poser, c’est combien de temps il faudra attendre avant que les banques centrales ne commencent à émettre une partie de leur monnaie sur une blockchain. Avec cette étape, la blockchain deviendra plus accessible aux entreprises. »
09.08.2018
Levée de fonds via cryptomonnaies : effet de mode ou réalité ?
Des centaines de projets ont permis de lever des milliards de dollars par le biais de l’ICO (Initial Coin Offering). Juste un effet de mode ? Même si la plupart de ces projets échoueront, l’ICO a du potentiel.

L’ICO, c’est la collecte de fonds en cryptomonnaie : une tendance en ce moment. Pensez au projet le plus fou que vous ayez eu en tête, vous pouvez être certain que quelqu’un l’a déjà financé au cours des six derniers mois par le biais d’une ICO. Les projets sont extrêmement variés : du stockage décentralisé dans le cloud (FileCoin) à la publicité numérique (adToken) en passant par les plateformes pour dentistes (DentaCoin) et la marijuana médicinale (Potcoin).
Tous ces projets possèdent un dénominateur commun : Initial Coin Offering. L’ICO est une méthode de financement alternative qui collecte des fonds en monnaie numérique. Concrètement : l’entreprise émet des tokens (des jetons virtuels) et reçoit en échange un montant en bitcoin, en Ethereum ou dans une autre cryptomonnaie. Le crypto-investisseur s’engage dans un projet spécifique. En échange, il reçoit des actifs numériques, accède à la blockchain, peut utiliser le service proposé et encaisse une partie des bénéfices générés. Toutes les opérations sont basées sur la technologie de la blockchain.
Les investisseurs se bousculent au portillon
A l’heure actuelle, la plupart des projets ICO se situent dans la sphère technologique. Selon la légende, tous les whizz-kids débuteraient dans le garage de papa et maman. En réalité, les start-up technologiques financées par l’ICO peuvent déjà se permettre des bureaux en bonne et due forme. Les montants en question sont plus que respectables. Par exemple, Filecoin, une plateforme américaine pour le stockage de données basées sur la blockchain, a levé 250 millions de dollars. L’application de chat Telegram était encore plus ambitieuse. Son objectif est de créer une plateforme qui permet des transactions blockchain plus rapides. Telegram veut aussi développer sa propre devise qui permettrait de payer via Messenger. L’opération lui a déjà permis de lever plus d’un milliard de dollars.
Les investisseurs ne veulent pas louper le coche et ne demandent qu’à se débarrasser de leur argent. Les choses vont vite, très vite même ! Gnosis, la plateforme néerlandaise pour les marchés prédictifs décentralisés, a levé 12,5 millions de dollars… en 15 minutes. Pour Brave, la start-up qui développe un nouveau navigateur web, la collecte de fonds fut même encore plus rapide. Jean-Luc Verhelst, auteur et consultant spécialisé dans la blockchain, a pu le constater en personne.
Jean-Luc Verhelst : « Brave est un navigateur web open source qui bloque les publicités et les actions des trackers. Un des bailleurs de fonds derrière cette opération n’est autre que Brendan Eich, cofondateur de Mozilla et inventeur du langage JavaScript. Un projet sérieux, qui me motivait à investir un peu d’argent. Ils avaient pour objectif de lever 37 millions de dollars. J’étais prêt devant mon écran, mais je n’ai tout simplement pas eu le temps de réagir. L’ICO a été clôturée en un rien de temps. Apparemment, 100 millions de dollars étaient prêts à être investis. »
Le Far-West
Comment ça marche ? On pourrait qualifier l’ICO d’un mélange d’IPO (Initial Public Offering, où une société introduit ses actions sur les marchés boursiers) et de collecte de fonds par le financement participatif (crowdfunding). Le point de départ est généralement un livre blanc (white paper). Il contient les lignes directrices du projet et donne une explication de la technologie sous-jacente. La société propose généralement elle-même sa cryptomonnaie, détermine la durée et les autres modalités de l’ICO. Enfin, elle fixe la valeur de ses tokens. Toute personne possédant de l’argent virtuel a la possibilité de participer. Il n’y a aucune émission d’actions ni de participation. Tout se déroule par conséquent de manière très simple, sans intermédiaires et sans régulation. Les ICO ont la cote pour l’instant chez les investisseurs friands d’argent rapidement gagné : elles sont très liquides et la forte volatilité des cours peut assurer un rendement ou un retour sur investissement rapides. Mais ce sont précisément ces caractéristiques qui en préoccupent certains.
Koen De Leus, économiste en chef BNP Paribas Fortis : « Une ICO démarre d’un livre blanc. Ce dernier n’est pas soumis aux mêmes contrôles qu’une IPO, une introduction en Bourse. En tant qu’investisseur, vous ne savez pas dans quelle mesure le projet est véritablement sérieux ou prometteur. Le risque est bien réel que la start-up ne démarre jamais. En outre, il faut tenir compte de la volatilité des cryptomonnaies. Personne ne sait ce qu’elles vaudront à l’avenir. Voilà donc quelques incertitudes. »
Jean-Luc Verhelst : « Les ICO ont un parfum de Far-West de jadis. Les personnes qui veulent collecter de l’argent ne comprennent pas forcément ce qu’est la blockchain ou n’ont même pas la réelle volonté de réussir dans un projet. Si vous récoltiez 20 millions d’euros demain, que feriez-vous en premier lieu ? Personnellement, je pense que je prendrais quelques semaines de vacances (rires). Et c’est ce qui se passe aujourd’hui. Les gens reçoivent à l’avance leur argent mais ils n’ont encore rien : pas de business plan, pas de projet et encore moins une équipe pour le mener à bien… Un investisseur qui voit le mot blockchain en perd toute notion de bon sens, et son argent par la même occasion ! J'estime que 98 % de toutes les ICO vont échouer. »
Les entreprises traditionnelles sont aussi concernées
Les ICO ont également un avenir pour les entreprises traditionnelles. Prenons une société pharmaceutique qui souhaite mener des recherches sur un médicament. Celle-ci pourrait contourner les méthodes et les intermédiaires classiques et lever des fonds auprès de patients et d’organisations concernés avec une ICO.
Jean-Luc Verhelst : « Il faudrait d’abord éliminer les risques actuellement liés aux ICO. Une gouvernance décentralisée pourrait être une piste. Exemple, vous levez 20 millions d'euros. Au départ, vous ne pouvez utiliser qu’un seul million. La tranche suivante ne sera libérée que lorsque vous aurez convenablement élaboré votre projet. Une autre tranche quand vous aurez réuni une équipe. Les investisseurs jugeront quand vous serez prêt pour l’injection financière suivante. C’est une manière de lever suffisamment d’argent pour mener à bien votre projet, tout en devant prouver étape par étape que vous êtes capable de réaliser vos promesses. Les investisseurs estiment que ce n’est pas le cas ? Ils pourront récupérer le montant restant. Techniquement, ce n’est pas si difficile à réaliser. Il suffit de coder le paramètre dans la blockchain. Votre ICO devient alors une DAICO : une decentralised autonomous initial coin offering. Il s’agit ici aussi d’un smart contract, ou contrat intelligent, mais dans lequel les investisseurs obtiennent le droit de vote. »
Dans un avenir pas si lointain que ça, l’ICO constituera donc une réelle option pour les entreprises existantes. Mais tout le monde ne parviendra pas à lever un million d’euros du jour au lendemain. Soigner son marketing sera nécessaire pour faire appel à une ICO.
Jean-Luc Verhelst : « Une PME belge aura probablement plus de chance au niveau régional de lever de l’argent via une ICO. De leur côté, les grandes entreprises devront investir dans du marketing mondial. Elles devront passer par des petites entreprises spécialisées qui leur donneront accès à de grands groupes de presse à travers le monde. »
02.08.2018
Comment fonctionne la blockchain (et pourquoi va-t-elle changer le monde) ?
Les cryptomonnaies ont fait couler beaucoup d’encre ces dernières années. La blockchain, la technologie derrière, entre autres, le bitcoin, pourrait bien se transformer en véritable raz-de-marée susceptible de faire trembler le monde.
Comment ça marche ?
La blockchain est comme un grand livre public capable d’inscrire des transactions numériques de manière irréfutable. Ces transactions ne sont pas enregistrées et conservées à un seul endroit, mais de manière décentralisée, dans des milliers, voire des millions d’ordinateurs. Ordinateurs qui, en permanence, vérifient les données des uns et des autres. Impossible dans ce contexte d’effectuer des contrefaçons ou de se rendre coupable de fraude.
Koen De Leus, économiste en chef de BNP Paribas Fortis : « La blockchain simplifie et optimalise de nombreux processus. Tout se fait grâce à une base de données partagée et décentralisée. Une transparence totale en découle instantanément : toutes les parties concernées accèdent aux mêmes données et peuvent les consulter à tout moment. Les adaptations ne sont approuvées que par voie de consensus. Sans même se connaitre, les parties sont ainsi en mesure de collaborer en toute sécurité et en toute confiance. Vous pouvez mener votre business et conclure vos contrats avec vos partenaires sans qu’un intermédiaire, type notaire ou autorité ne doive certifier vos identités. »
La blockchain ou l’argent fluide
La blockchain peut aider les entreprises et les organisations à économiser du temps et de l’argent, à alléger leur administration, à enregistrer et à partager de l’informations de manière plus sécurisée et à commercialiser de nouveaux produits à des vitesses sans précédent. Le digital, les applications mobiles et le cloud ont bouleversé les activités: des entreprises bien établies dans de nombreuses industries - finance, énergie, santé, alimentation… - en ont fait l’expérience Nouvelle tendance qu’elles ne veulent pas laisser passer.
Jean-Luc Verhelst, auteur d’un ouvrage sur la blockchain et éminent consultant en la matière : « La blockchain a le potentiel de changer le monde, comme Internet l’a déjà fait. Par le passé, vous lisiez le journal ou vous regardiez le JT pour vous informer. L’information y était centralisée et filtrée. Depuis l’Internet, nous nous envoyons de l’information en une fraction de seconde. Cette explosion d’informations a fait place à des media alternatifs. La blockchain fera de même avec l’argent. Aujourd'hui, nous avons besoin des banques pour le faire circuler. Avec la blockchain, l’argent circule sans intermédiaire ni délai. Vous regarderez une émission sur votre téléviseur qui enverra directement de l’argent au producteur. Ce dernier utilisera cet agent pour rétribuer, de manière tout aussi automatique, son caméraman et son ingénieur du son. Avec l’Internet, l’information circule, avec la blockchain, l’argent coule ! »
06.09.2023
Nouvelle mobilité : l’atout technologie
La technologie est-elle un atout pour aller vers une mobilité plus durable des entreprises ? Voici ce qu’en pense Philippe Kahn, Mobility Solutions Expert.

Aujourd’hui plus que jamais, les entreprises doivent repenser leur mobilité pour qu’elle s’inscrive dans l’indispensable transition durable de nos sociétés. Depuis le 1er juillet 2023, la réglementation prévoyant à l’horizon 2026 la fin de la déductibilité fiscale pour les véhicules d’entreprise thermiques produit ses premiers effets. Dans le même temps, le budget fédéral de mobilité et ses récentes évolutions rendent cette (r)évolution bien plus concrète et praticable. Et une chose est sûre : les outils technologiques, en particulier les applications, ont un rôle clé à jouer. Mobility Solutions Expert chez Arval BNP Paribas Group, Philippe Kahn nous explique pourquoi.
1er juillet 2023 : une date clé
« Pendant les quelques semaines qui ont suivi le moment charnière du 1er juillet 2023, nous avons déjà constaté un changement dans les besoins exprimés par nos entreprises clientes », explique Philippe Kahn. « Certaines d’entre elles avaient déjà fait des pas concrets vers la transition durable. Mais aujourd’hui, elles sont d’autant plus nombreuses à devoir aussi répondre aux questions et préoccupations concrètes de leurs employés. Comment vais-je pouvoir utiliser une voiture électrique alors que j’habite en ville et que je n’ai pas de bornes de recharge à disposition ? Ai-je envie de chercher tous les deux jours un endroit fiable pour effectuer cette recharge ? Et suis-je prêt·e à repenser fondamentalement ma mobilité ? Donner une réponse satisfaisante à ces interrogations est forcément une priorité pour les employeurs. Au-delà de la gestion de A à Z d’un véhicule électrique de société, donc y compris la question de sa recharge, de plus en plus d’entreprises commencent à repenser leur politique de mobilité globale, en analysant toutes les alternatives existantes, notamment celles multimodales. Et c’est une excellente nouvelle, car c’est un passage obligé pour l’avenir. Je pense donc que la demande pour de telles solutions va devenir de plus en plus importante. Pour y répondre de manière fluide, la technologie et notamment les applications sont un atout de poids. »
Anticiper pour mieux servir
Si la question est en train d’émerger au sein des entreprises, elle est depuis des années une priorité pour Arval, BNP Paribas Fortis et Philippe Kahn. « Cela fait plus de cinq ans que nous anticipons les changements en cours, avec pour objectif d’avoir une vision de la mobilité et une expertise bien plus larges que le seul leasing. Aujourd’hui, nous disposons d’ailleurs d’un département complet qui s’en occupe exclusivement. Grâce à cette expertise, nous répondons et même devançons les besoins des entreprises qui n’ont pas l’expérience de ces questions, et qui se sentent parfois un peu perdues par rapport à cette révolution de la mobilité. »
Une expérience simplifiée et plus fluide grâce à la technologie
Mais pourquoi et comment la technologie joue-t-elle un rôle important dans cette transition vers une mobilité plus durable des entreprises ? « Pour rendre l’expérience de cette nouvelle mobilité plus simple et fluide pour ses utilisateurs. Et c’est dans ce sens que vont les derniers développements du marché », répond Philippe Kahn. « C’est d’ailleurs aussi à ça que servent les nouvelles applications dédiées à la mobilité que nous proposons désormais à nos entreprises clientes. Pour les employeurs, elles facilitent la gestion du budget mobilité mis en place par les autorités fédérales. Ce budget, ses trois piliers et ses récentes évolutions sont un facteur crucial pour repenser la mobilité. Mais il s’accompagne aussi d’une certaine complexité réglementaire. C’est pour faciliter cette gestion que nous avons initié il y a cinq ans déjà le développement de toute une série d’outils technologiques. Par exemple pour permettre à nos clients de gérer très facilement le choix combiné d’une voiture électrique et d’un vélo dans le cadre de ce budget mobilité. Dans cette logique d’innovation ciblant l’expérience utilisateur, nos applications intègrent très concrètement toutes les facettes de la nouvelle mobilité professionnelle, accessibles depuis un smartphone. Utilisation de transports publics, mobilité de partage, taxi, et même le parking alors qu’il n’est pas repris dans le budget mobilité : tout s’y retrouve en un seul endroit. Cela facilite aussi la gestion des transactions : les achats mobilité d’un faible montant, comme celui d’un ticket de bus, sont automatiquement pris en compte et validés. Il n’y a dès lors plus de vérification manuelle nécessaire. Dans la même logique, il ne faut plus avancer ni rembourser quoi que ce soit… ni donc conserver et gérer des preuves d’achat. En résumé, les app simplifient le budget mobilité, en proposant de manière conviviale tous ses composants importants : voiture, vélo, scooter, multimodalité, transports publics, mobilité partagée… »
La technologie, un accélérateur de stratégie
L’exemple du trajet d’innovation tracé par Arval Belgique illustre parfaitement pourquoi la technologie est un accélérateur important pour implémenter de nouvelles stratégies de mobilité. Et bien évidemment, ce qui existe aujourd’hui est appelé à évoluer très rapidement, pour aller vers une expérience utilisateur toujours plus riche. Philippe Kahn : «Beaucoup d’outils innovants existent déjà. Mais l’un des défis, lié à la complexité belge, est d’arriver à fédérer tous les acteurs concernés sous le même étendard, pour que le résultat de ce travail collaboratif se retrouve dans une seule et même app « magique ». Ce qui existe aujourd’hui en Belgique a souvent une portée locale. C’est une limitation qui n’existe par exemple pas aux Pays-Bas grâce à la carte OV. La réalité urbanistique de notre pays est aussi un challenge. Car en dehors des grands centres urbains, la mise en place de Hubs de mobilité où toutes les moyens de déplacement sont accessibles est moins aisée. »
Une chose est sûre : la transition vers la nouvelle mobilité des entreprises est sur les rails. Et la nouvelle app d’Arval Belgique est un outil précieux pour nos entreprises. « Cette innovation technologique permet dès maintenant d’atténuer la complexité réglementaire pour les employeurs et de fluidifier très concrètement pour les employés et employées leur expérience de la multimodalité », conclut Philippe Kahn.
Arval Belgium SA, Ikaroslaan 99, 1930 Zaventem – RPM Bruxelles – TVA BE 0436.781.102, intermédiaire en assurances à titre accessoire, inscrit auprès de la FSMA sous le numéro 047238 A. Sous réserve d’acceptation de votre demande.
Arval Belgium S.A. est une filiale de BNP Paribas Fortis
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