Plusieurs géants de la tech planifient la construction de leurs propres villes privées. Futuristes et numériques, elles accueilleront dans leurs murs un nombre important d'innovations. Ces projets pourraient permettre aux Smart Cities de voir le jour plus rapidement.
Que ce soit Bill Gates, qui a annoncé avoir mis en chantier Belmont, une ville numérique estampillée Microsoft en Arizona, ou Eric Schmidt, le patron d'Alphabet, qui a dévoilé récemment SideWalk Labs à Toronto, les principaux patrons du web semblent être pris d'une passion soudaine pour l'urbanisme.
Derrière ces projets, encore balbutiants, se cachent en fait de grands enjeux. La Smart City représente un formidable marché à venir, qui prendra racines partout sur la planète. En construisant leurs propres villes, et en y injectant des budgets considérables, ils peuvent ainsi expérimenter et innover en conditions réelles afin de concevoir, tester, labelliser et montrer au monde entier les technologies qui pourront équiper demain les plus grandes mégapoles. Mais en faisant cela, ils ne font que prendre le train en marche. D'autres villes privées existent déjà en Asie ou en Amérique, construites avec l'objectif d'être des démonstrateurs pour les villes du futur. Ces projets peuvent-ils réellement permettre à la ville intelligente de sortir plus rapidement de terre ? D'un point de vue strictement technologique, c'est certain.
La Smart City pour de vrai ?
En Corée du Sud, près de Séoul, la ville futuriste de Songdo a été bâtie intégralement avec des fonds privés pour un coût global de 35 milliards de dollars. Sur ses 610 hectares, bardés d'immeubles neufs intégralement numérisés, Songdo déploie le nec plus ultra de la technologie digitale et une impressionnante série de dispositifs écoresponsables. C'est une Smart City déjà entièrement opérationnelle, dans laquelle vivent 120 000 personnes, et qui possède plusieurs longueurs d'avance sur ses concurrentes. Les initiatives mises en œuvre par la municipalité permettent d'optimiser, grâce au numérique, le fonctionnement global de l'agglomération et la vie de ses habitants. Ainsi, la gestion du trafic automobile se fait grâce à un système avant-gardiste. La plaque d'immatriculation de chaque véhicule est scannée dès que celui-ci sort de son parking, puis les données sont envoyées à une plateforme de gestion qui calcule le nombre de conducteurs sur la route, ou qui sont sur le point de l'être, afin d'optimiser le trafic en temps réel. Dans la même logique, un arsenal de capteurs équipe le mobilier urbain pour transmettre à la plateforme de gestion, avec le concours de 500 caméras, des données sur le nombre de bus en service et sur leur localisation précise.
Le résultat est à la hauteur du dispositif déployé : plus d'embouteillages et des transports en commun qui ne sont jamais en retard et constamment sécurisés. En effet, derrière les capteurs et les caméras, les policiers ont eux aussi accès aux données recueillies et peuvent intervenir dès qu'un incident se produit. Sur le plan de l'éco-responsabilité, Songdo a également de quoi faire pâlir ses rivales : À Sondgo, 99 % des stationnements de la ville sont souterrains, les déchets domestiques sont directement captés des logements pour être envoyés via des canalisations, vers l'usine de recyclage. Le système de collecte et de filtration de l'eau de pluie est situé sous le terrain de golf et tous les immeubles sont dotés de panneaux solaires. En outre, la municipalité surveille de près la consommation énergétique de chaque bâtiment afin de limiter les dépenses et la pollution et redistribuer les surplus.
Si la ville coréenne peut s'enorgueillir d'être aujourd'hui en tête des Smart Cities en ayant démontré de façon éclatante sa capacité à apporter une réponse connectée aux problèmes urbains, son fonctionnement soulève malgré tout quelques questions. En tant que ville privée, aux mains d'un consortium d'investisseurs, elle peine à mettre en place les principes démocratiques liées à la digitalisation (notamment en matière de transparence quant aux données) et à favoriser le dialogue citoyen. Néanmoins, même si elle apparaît pour certains observateurs comme une ville sous surveillance, elle est technologiquement exemplaire et a pour but d'exporter son modèle dans toute l'Asie prochainement. Avec un petit bémol. Elle semble en effet démontrer qu'il est plus simple de construire une Smart City de toutes pièces plutôt que de transformer une ville déjà existante.
Tout bâtir en partant de zéro
Aux États-Unis, dans le sud de la Floride, Syd Kitson, un ancien champion de football américain devenu multi-millionnaire, a fait sortir de terre Babcock Ranch, une ville futuriste intégralement connectée et entièrement verte. Le réseau électrique fonctionne à 100% grâce à l'énergie solaire, alimenté par une usine située dans sa périphérie, et les rues sont bordées sur toute leur longueur de panneaux photovoltaïques. Chaque panneau alimente une maison. En tant que propriétaire de cette Smart City miniature de 370 kilomètres carrés, Syd Kitson a édicté un certain nombre de mesures pour renforcer l'éco-responsabilité de son projet. Les voitures à essence ne sont pas autorisées dans l'enceinte de Babcock Ranch, celles roulant à l'électrique sont tolérées mais avec des quotas.
L'idée est à la fois d'interdire les émissions de dioxyde de carbone et de garder un nombre stable de véhicules. L'économie circulaire est prioritaire via la production locale de fruits et légumes cultivés dans les champs avoisinants et qui viennent alimenter restaurants et magasins. Si le procédé peut paraître quelque peu « autoritaire », il s'explique par le fait que Syd Kitson est le seul propriétaire de sa ville. Mais les résultats sont là : la pollution est inexistante. En concevant et en bâtissant Babcock Ranch de A à Z et en mettant en place des règles strictes de fonctionnement, Syd Kitson obtient des résultats largement supérieurs à la moyenne et démontre que cette méthode fonctionne.
Dans un esprit similaire mais à une toute autre échelle, le groupe d'investissement immobilier de Bill Gates, Belmont Partners, s'apprête à mettre en chantier Belmont, une ville qui aura la technologie au cœur de son ADN. Belmont Partners vient de faire l'acquisition d'un vaste terrain en Arizona, à une centaine de kilomètres de Phoenix. Aussi grande que Paris, Belmont, véritable laboratoire d'expérimentations dédié à la Smart City, a pour but de tester les dernières technologies en matière de voitures autonomes, et de mettre en place toute une série d'innovations liées à l'intégration des espaces verts en ville, à l'énergie renouvelable et à l'alimentation circulaire.
Bill Gates souhaite aussi tracer une feuille de route de l'innovation digitale et écologique pour les villes intelligentes de demain. D'après lui, il est plus simple de tester et d'intégrer des technologies qui fonctionneront dans les Smart Cities en bâtissant une ville plutôt qu'en transformant une ville existante, qui a souvent derrière elle une longue histoire architecturale. C'est la théorie de la feuille blanche.
Même son de cloche du côté de Google. Sidewalk Labs, la filiale Smart City d'Alphabet, a annoncé un partenariat inédit avec la ville de Toronto pour construire une mini-ville intelligente entièrement axée sur la technologie. Au travers de ce projet, Google affiche clairement ses ambitions en matière de ville intelligente et souhaite constituer son propre centre d'expérimentations pour mettre au point des technologies qui seront opérationnelles et commercialisables.
Une articulation de plus en plus forte entre public et privé
Clairement , la Smart City n'est pas un projet strictement municipal. Pour prendre forme, elle doit nécessairement s'appuyer sur le secteur privé, fournisseur des technologies qui l'équiperont. Cette collusion public / privé est donc essentielle.
C'est ce que les géants du web ont bien compris. La Smart City, en tant que norme urbaine du XXIème siècle, est un enjeu économique capital. Gageons que ces villes bâties de toutes pièces, en accélérant l'innovation digitale, favoriseront l'émergence d'une Smart City réellement citoyenne. Car la technologie ne saurait être le seul marqueur de la ville de demain.
(Source : BNP Paribas – L’Atelier)
10.06.2024
La facturation électronique entre entreprises désormais obligatoire
Le projet de loi qui veut introduire cette obligation dans notre pays est actuellement en discussion au parlement fédéral. Après l’approbation du projet, la « facturation électronique B2B » sera obligatoire dès le 1er janvier 2026. Nos experts expliquent pourquoi la Belgique veut introduire ces nouvelles règles, quelles sont les conséquences pour votre entreprise et comment nous pouvons encore mieux vous accompagner.
« Il s’agit d’une réglementation européenne qui sera transposée au niveau belge dès le 1er janvier 2026, explique Emmanuel Bairiot, Responsable Produit chez BNP Paribas Fortis. Elle concerne tout assujetti à la TVA dans le cadre de relations commerciales, soit le B2B, au niveau national. Cela concernera également les relations commerciales au-delà de nos frontières à l’horizon 2028-2030 : la transmission de facture sera harmonisée au niveau européen, aves les mêmes règles d’envoi, de réception et de contenu d’information. »
« Cette régulation européenne vise notamment à limiter la fraude fiscale, complète Emmanuel Bairiot. De plus, les factures électroniques contiennent des données structurées très riches en informations pertinentes. C’est utile au niveau de la politique économique des États membres, qui peuvent ainsi prendre le pouls du tissu entrepreneurial du pays et savoir comment s’adapter et fournir des aides. Cela peut également aider les entreprises dans leur cycle « order to cash », car ce processus dématérialisé est entièrement automatisé, ce qui permet aux entreprises de gagner en efficacité et de réduire le temps entre les différentes étapes comme l’envoi, la réception, l’encaissement... »
Pas une révolution mais une évolution
« La nouvelle réglementation n'est pas tant une révolution qu'une évolution, complète Frédéric Fontaine, Head of Transaction Banking chez BNP Paribas Fortis. Ce changement réglementaire sera facilité par les solutions comptables, les softwares, par les sociétés assurant l’émission de factures électroniques.
En tant que banque et société de factoring, nous nous devons d’être présents. Dès 2026, tous les assujettis à la TVA seront interconnectés de manière digitale pour l’envoi et la réception de leurs factures. La banque doit se glisser dans ce canal pour aider nos entreprises à payer et à être payées, et aussi financer des factures sortantes si nécessaire via le factoring. Cela fait partie de notre ADN digital. Nous guiderons nos clients et clientes depuis la création et tout au long du développement et de la croissance de ce processus. Nous serons présents. »
Quel impact pour les entreprises ?
« L’e-invoicing sera obligatoire à très court terme, souligne Emmanuel Bairiot. 2026, c’est demain. Nous recommandons à nos clients professionnels de se mettre en contact avec leur fournisseur de service de facturation, afin de voir comment ils abordent ce changement au niveau du logiciel de facturation. Sera-t-il conforme aux nouvelles règles ? En tant que client, dois-je faire quelque chose en plus ? »
« Il faut anticiper, poursuit-il. Les logiciels sont en train de s’adapter, donc les choses devraient se passer assez naturellement. Mais nos clients peuvent aussi se poser la question pour leurs relations commerciales hors frontières, à moyen terme. C’est aussi l’occasion de réfléchir à son propre processus de facturation. Faut-il réorganiser certains aspects ? »
Prêts à encore mieux vous accompagner
« En tant que banque numéro 1, nous sommes toujours au fait des évolutions, se réjouit Emmanuel Bairiot. Notre ambition est d’être de plus en plus performants digitalement et d’offrir des services à portée de main à nos clients et clientes, par exemple avec des outils tels qu’Easy Banking Business. En termes stratégiques, il est donc normal que nous nous intéressions à l’e-invoicing. De plus, nous bénéficions de l’expertise du Groupe, de sa vision sur l’invoicing au niveau international. Nous pourrons donc profiter de la position du Groupe et de notre expérience dans les canaux digitaux pour accompagner notre clientèle. »
En savoir plus ?
Écoutez l’épisode sur la facturation électronique B2B.
16.05.2024
Kazidomi, webshop belge de produits sains
Un abonnement pour fidéliser sa clientèle, se réinventer en période de crise et acheter mieux : Emna Everard a vu juste pour lancer et pérenniser sa start-up bruxelloise.
Née dans une famille de médecins spécialisés en diététique, Emna Everard sait ce que signifie manger sainement. « À 12 ans, je décryptais déjà les étiquettes des emballages. Mon rêve était de réussir à ouvrir, un jour, un supermarché où on pourrait faire ses courses les yeux fermés » se souvient-elle.
Et puisqu'Emna Everard a l'entrepreneuriat dans le sang, c'est ce qu'elle a fait. En 2016, un peu avant la fin de ses études supérieures, elle lance le supermarché en ligne « le plus sain du marché » : Kazidomi. Ses exigences sont élevées, tant en matière de composition que de goût. Car Kazidomi trie ses produits sur le volet, permettant à sa clientèle d’acheter en toute confiance des produits sains, majoritairement bio et tournés vers le végétal.
Le programme de fidélisation
Six mois après son lancement, la croissance de Kazidomi s’accélère grâce au lancement de son programme de fidélité. Un abonnement à 59 euros qui offre des réductions de 20 à 50% sur l'ensemble des produits alimentaires, cosmétiques ou d'entretien disponibles en ligne. Rentabilisation et économies garanties.
S’en suit une première levée de fonds de 50.000 euros en 2017. Kazidomi grandit, étend la taille de son stock et développe son marketing. Emna Everard engage ses deux premiers collaborateurs. Le chiffre d’affaires augmente vite et explose littéralement pendant la crise du Covid. « Les consommateurs avaient soudain le temps de réfléchir à leur santé et à leur bien-être et faisaient l’essentiel de leurs achats en ligne » ajoute-t-elle.
Comment se réinventer ?
L’après crise constitue un tournant. « Kazidomi a dû se réinventer. Nous voulions trouver une stabilité financière et éviter toute dépendance à des moyens externes » poursuit Emna Everard. Avec ses équipes, elle mène une réflexion sur la structure des coûts, l’efficience opérationnelle et le marketing. L’objectif n’est plus la croissance à tout prix, mais bien la pérennité et la santé financière de l’entreprise, grâce à une réorganisation intelligente.
Deux acquisitions vont ensuite permettre à Kazidomi de relancer sa croissance, en créant des synergies porteuses : « Smart Fooding » en août 2022 et « Bébé au Naturel » quelques mois plus tard. Une entité spécialisée dans les produits sains pour les bébés et leurs parents. « Avec Bébé au Naturel, nous avons doublé le volume de colis envoyés » complète Emna Everard. « Cela nous a permis d’obtenir un meilleur tarif auprès de nos transporteurs et de réduire les coûts ».
Une banque réactive et à l’écoute
En tant que banquier de la start-up bruxelloise, BNP Paribas Fortis lui a accordé trois crédits à son lancement, entre 2016 et 2019. Un soutien qui coulait de source, les engagements de Kazidomi en matière d’objectifs ESG (Environnemental, Sociétal et Gouvernance) cadrant parfaitement avec la stratégie de la banque. « Nous avons intégré le programme Innovation Hub de BNP Paribas Fortis et notre chargé de relation - qui connaissait très bien le milieu des start-ups - s'est montré immédiatement enthousiaste et très à l'écoute. Il a cru en notre projet, l'a suivi de près, nous a conseillé de participer à une série d'événements pour rencontrer d'autres acteurs dont le parcours et le profil est intéressant pour nous », explique l’Entrepreneure de l’année 2019.
Mais le soutien ne s’est pas arrêté là. « En décembre 2022, c’est grâce à BNP Paribas Fortis, entre autres, que nous avons pu acquérir « Bébé au Naturel ». Des start-ups comme Kazidomi ont besoin d’une grande réactivité de la part de leur banque. Quand il y a une entreprise à racheter, une opportunité, les choses doivent aller vite. Analyse du dossier, mise à disposition des fonds : BNP Paribas Fortis a toujours été réactif et enthousiaste et nous a soutenu dans 99% de nos demandes » s’enthousiasme la CEO.
Huit ans après son lancement, Kazidomi livre 4.000 produits partout en Europe. La start up belge réalise 90% de ses ventes via son site web et 10% via des revendeurs externes, comme Delhaize. Kazidomi a également lancé sa propre marque «Kazidomi», qui propose 200 produits. «En travaillant en direct avec les producteurs, nous pouvons proposer les produits les plus qualitatifs possibles, au meilleur prix». |
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14.05.2024
Moins de CO2 et des aliments plus sains
Cosucra investit dans la décarbonation de ses processus de production. L’accent est mis sur les fibres & protéines végétales à base de chicorée et de pois, pour une alimentation saine et moins polluante.
L’entreprise hennuyère Cosucra existe depuis 1852. L’entreprise garde une taille relativement petite avec 365 employés, mais les activités ont changé au fil du temps. À partir des années 80, la transformation des betteraves sucrières a été remplacée par celle de chicorée et de pois jaunes. Le sucre a été remplacé par de l’inuline et de la protéine de pois.
« De nombreuses familles ont peu de temps pour préparer un repas frais chaque jour. Nos produits permettent à l’industrie de leur proposer des repas faciles, rapides et nutritifs » explique Eric Bosly, CEO de Cosucra. « Les nutritionnistes soulignent l’importance des fibres et des protéines végétales pour la santé, et un tel régime a aussi une influence positive sur notre empreinte écologique. »
Nouveaux investisseurs
Pour aller plus loin dans la décarbonation, l’entreprise a lancé en 2023 un plan d’investissement de sept ans d’un montant de 150 millions d’euros. « Nous nous sentons fort concernés par la crise climatique, et nous voulions donc accélérer cette transition » déclare Eric Bosly. « C’est pourquoi nous avons fait appel à trois investisseurs qui partagent nos valeurs et sont prêts à s’engager à long terme. »
Relation sur le long terme
Cosucra et BNP Paribas Fortis collaborent depuis longtemps. « BNP Paribas Fortis nous a soutenus dans notre expansion au Danemark et aux États-Unis. Il est très important d’avoir un seul et même interlocuteur pour la mise en place de la structure financière des filiales, l’ouverture de comptes à l’étranger, etc. Nous nous réunissons régulièrement, ce qui nous permet de compter sur l’expertise d’équipes spécialisées dans l’industrie alimentaire. Leur vision macro est un beau complément à celle des account managers locaux qui connaissent bien nos activités. »
Des conditions de marché identiques
Les efforts fournis par Cosucra permettront de réduire les émissions de CO2 de 55% d’ici trois ans. La décarbonation n’est qu’un de combats d’Eric Bosly. « Nous plaidons pour les mêmes conditions de marché que pour les protéines animales. Pourquoi, par exemple, une TVA de 20% est-elle appliquée au lait à base de pois alors que le lait de vache relève de la TVA à 6% ? Les produits d’origine végétale sont, en outre, plus chers, parce que vous ne pouvez pas réaliser d’économies d’échelle en raison des quantités plus faibles. Compte tenu de tous les « effets externes négatifs » des produits animaux, tant sur la santé que sur l’environnement, notre secteur mérite un soutien jusqu’à ce que nous atteignions une certaine ampleur. »
Changement de mentalité
Le chef d’entreprise déplore la façon dont le commerce de détail utilise la viande comme produit d’appel, en réduisant ses marges pour offrir un prix attractif aux consommateurs. « En période d’inflation, cette différence de prix est d’autant plus préjudiciable pour nous. Un changement de mentalité est donc vraiment nécessaire. Les nutritionnistes disent qu’une portion hebdomadaire de 200 à 250 grammes de viande suffit pour en tirer les bienfaits nutritionnels, sans les effets négatifs. Mais actuellement, la plupart des Belges consomment plutôt 200 grammes de viande par jour. »
Éric Bosly estime aussi que la concurrence des produits agricoles importés est un obstacle. « Le Pacte vert pour l'Europe vise à réduire de moitié les intrants, ce qui entraîne notamment l’interdiction de nombreux herbicides. Les agriculteurs devraient être accompagnés dans cette transition. Et une entreprise comme Cosucra, qui achète des chicorées et des pois dans un rayon de 200 kilomètres, ne joue pas à armes égales avec la forte concurrence chinoise. »
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13.05.2024
Brepols prépare son avenir
Née il y a plus de 2 siècles, Brepols crée depuis 1976 des agendas permettant de mieux organiser son temps. Via un groupe de projet interne, ils misent sur les personnes, la planète et la prospérité.
« C’est depuis Turnhout et notre succursale à Paris que nous créons avec nos 110 collaborateurs des outils permettant à nos clients de mieux gérer leur temps, au bénéfice de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée », explique Philippe Pissens, directeur financier de Brepols. « La qualité, le savoir-faire et la créativité sont au cœur de nos produits. Les agendas, calendriers et carnets Brepols ne sont pas des produits jetables, mais durent des années sans aucun problème. En outre, nous fabriquons des articles professionnels de maroquinerie sous la marque Maverick, et nous avons lancé une toute nouvelle collection de notebooks haut de gamme sous la marque « de KEMPEN ». Nous distribuons aussi les célèbres carnets Moleskine. Nous proposons par ailleurs des services de reliure », précise-t-il. Les principaux marchés de Brepols sont le Benelux et la France.
Les finances sur de bons rails
Depuis sa création en 1796, Brepols a vu passer de nombreuses tendances et évolutions. Ces dernières années ont été placées sous le signe de la croissance. C’est certainement aussi grâce au directeur financier, qui a rejoint l’entreprise en 2000. Avec un chiffre d’affaires de 17,4 millions d’euros en 2021, 19,6 millions en 2022 et 20,8 millions l’année dernière, l’entreprise est clairement sur la bonne voie financière. « Ces chiffres ne sont pas uniquement la conséquence de hausses de prix. Nous sommes une entreprise solide avec une solvabilité de 70%, ce qui signifie que nous ne nous finançons qu’avec 30% de fonds externes » précise-t-il.
Plus que planter des arbres
« Depuis 2009, nous utilisons exclusivement du papier labellisé FSC (Forest Stewardship Council). Pour chaque arbre qui meurt, un nouvel arbre est planté. Mais il est toujours possible de faire mieux. En 2022, nous avons mis en place un groupe de projet composé de personnes de tous les niveaux de l’entreprise. Nous l’avons baptisé P3 : nous nous concentrons sur les personnes, la planète et la prospérité. »
Le groupe de projet a analysé les forces et faiblesses de l’entreprise, avec l’organisation patronale Voka comme caisse de résonance. « Nous ne voulions surtout pas tomber dans le greenwashing » insiste Philippe Pissens. Concrètement, Brepols a dressé dix-huit points d’action qui lui ont permis de couvrir neuf des dix-sept objectifs de développement durable. Outre une charte, il s’agit par exemple d’un ‘code of conduct’ que les fournisseurs doivent signer et respecter. Parmi les autres initiatives, citons l’attention portée à la production locale, la limitation des déchets résiduels, la réduction de la consommation d’énergie et le développement d’une politique RH axée sur la diversité et l’inclusion. « L’objectif de ce groupe de projet est de susciter une adhésion en interne et en externe, et de communiquer clairement avec toutes nos parties prenantes. »
Un modèle d’organisation fluide
« Nous attachons une grande importance à l’honnêteté et à la transparence vis-à-vis de nos collaborateurs » poursuit Philippe Pissens. « Nous menons une concertation intensive avec eux, tant formellement qu’informellement. Nous optons délibérément pour un modèle d’organisation fluide et participatif, entre structure hiérarchique et autogestion. C’est essentiel, car un quart de nos collaborateurs prendront leur retraite au cours des trois prochaines années. Voilà pourquoi nous avons aussi acheté des cobots, ce qui rend le travail moins physiquement éprouvant pour eux. »
Communication claire
Philippe Pissens souligne l’importance d’une communication claire vers toutes les parties prenantes, y compris les partenaires financiers comme BNP Paribas Fortis. « Notre banque est devenue une figure clé dans notre gestion d’entreprise. Nous fournissons à notre chargé de relation des chiffres détaillés et l’informons de nos ambitions durables. Nos personnes de contact chez BNP Paribas Fortis nous fournissent non seulement des informations sur les produits financiers, mais aussi des conseils concrets, notamment sur la mesure de notre consommation d’énergie et les possibilités de subvention, par exemple pour installer des panneaux solaires. La communication se fait vraiment dans les deux sens ! Notre collaboration est devenue un véritable partenariat. Entreprendre en se souciant des aspects ESG (Environmental, Social, Governance) est au cœur de chacun de nos échanges », conclut Philippe Pissens.
Quote
« La banque est devenue une figure clé dans notre gestion »
Philippe Pissens, directeur financier Brepols
Brepols est prêt à changer le monde. Découvrez d’autres histoires fascinantes de chefs d’entreprise.