Ulule, le partenaire français de Hello crowd!, est une plateforme d’origine française qui permet de financer de projets créatifs, innovants ou solidaires grâce à la participation des internautes.
Autrement dit, Ulule offre à toute personne intéressée la possibilité de participer à l’éclosion d’une belle idée, qu’elle soit portée par une entreprise, une association ou un particulier. Une approche assurément sympathique qui s’insère sans difficulté dans la chaîne de financement déjà existante : fonds propres, crédits, subventions, sponsoring etc. Interview d’Arnaud Burgot, CEO d’Ulule.
Quel est le modèle appliqué par Ulule ?
Arnaud Burgot (AB) :
« Techniquement, on parle d’un modèle ‘Reward based’. Le principe est simple : un entrepreneur présente son projet sur le site Internet d’Ulule. Il détaille le budget nécessaire à sa réalisation, la durée de la collecte de fonds et les récompenses exclusives qu’il offre en échange du soutien des internautes. Par exemple : un exemplaire du produit ou un DVD du court métrage réalisé avec l’aide des internautes qui ont accepté de participer à son financement. Au terme de la période de collecte des fonds, si l’objectif est atteint, le porteur du projet reçoit les fonds, réalise le projet et envoie la récompense convenue. Si le capital de départ n’est pas atteint, les internautes qui ont participé au financement du projet sont remboursés sans frais. »
A qui s’adresse ce type de financement ? Quels en sont les avantages ?
AB :
« C’est un mode de financement adapté aux projets B2C, puisque les investisseurs potentiels sont des internautes. Pour l’entrepreneur à la recherche de capitaux, c’est d’abord un mode de financement très souple qui établit un lien direct avec le public. Cela lui permet non seulement d’obtenir des capitaux, mais aussi de mesurer la réaction des consommateurs face à son projet. En quelque sorte, c’est un test ‘grandeur nature’.
Avantage important sur le plan financier, le financement est non dilutif : le porteur de projet conserve entièrement la propriété capitalistique et intellectuelle de son projet. Pour l’internaute, c’est d’abord une histoire de cœur, de passion, de séduction. Le mobile n’est jamais l’appât du gain puisque les contreparties financières sont interdites. C’est plutôt le plaisir de contribuer à la concrétisation d’une idée jugée séduisante, qu’elle soit créative, innovante, insolite ou solidaire. »
Quels sont les risques ?
AB :
« Pour le participant, ils sont très faibles. Historiquement, chez Ulule, on compte sur les doigts d’une main les projets qui ont atteint leur objectif mais n’ont pas donné lieu à la distribution de la récompense promise. Dans la mesure où un participant n’engage jamais un montant important, il s’agit surtout d’une rupture de confiance vis-à-vis du porteur du projet, ‘grillé’ pour l’avenir.
Pour lui, plus la peine d’espérer faire appel au crowdfunding plus tard s’il ne respecte pas ses engagements. Pour le porteur de projet, le risque est de perdre du temps si la campagne de crowdfunding ne marche pas. Il s’agit également d’un risque relatif : nous atteignons un taux de succès de 67 %. Nous accompagnons toujours les projets avant leur mise en ligne afin de maximiser leurs chances de succès. »
Dimension nationale ou internationale ?
AB :
« L’un et l’autre. D’une part, Ulule fonctionne en 6 langues (français, anglais, allemand, espagnol, italien et portugais), ce qui nous permet de proposer des projets à dimension internationale sur une seule et même plateforme couvrant chacun des pays ciblés. Le Benelux est l’un de nos marchés de développement prioritaires pour les 24 mois à venir. Nous avons un bureau en Belgique et à présent, c’est le tour des Pays-Bas. »
La législation est-elle adaptée à ce type de financement ?
AB :
« La plateforme Ulule étant située en France, nous sommes soumis au droit français. La législation française est en pleine évolution : il s’agit de faciliter le financement participatif sous forme de prêts et de prises de participation dans le capital des entreprises. C’est donc une bonne chose pour le crowdfunding en général, même si cela ne concerne pas directement Ulule puisque nous ne proposons pas ce type de service. Mais c’est assurément un signal positif. »
Quel est le sens d’un partenariat avec BNP Paribas ?
AB :
« Ulule est complémentaire aux types de financement proposé par les banques. Le financement participatif avec récompenses peut intervenir très tôt dans le processus entrepreneurial. Il permet de financer le lancement de l’ensemble ou d’une partie du projet, de vérifier sa pertinence et de le faire connaître. Autrement dit, il permet de ‘mettre le pied à l’étrier’. Mais, ensuite, c’est la vocation des banques d’accompagner les entrepreneurs. Ulule ne se substitue pas à une relation bancaire, ce n’est pas son rôle. »
Quels conseils donneriez-vous aux candidats ?
AB :
« Le plus important : s’appuyer sur son réseau personnel direct afin d’y trouver les premiers investisseurs et, surtout, les premiers ambassadeurs du projet. Le crowdfunding est un mode de financement social par effet boule de neige. Si une personne relaie votre projet vers son réseau personnel, cela démultiplie la force de communication autour de votre action et facilite énormément la recherche de financement.
En définitive, tout est affaire de séduction et de partage. Votre rêve doit devenir celui des autres afin qu’ils vous aident à le réaliser. Il faut vous mettre en avant, partager votre histoire en tant que créateur et celle de votre projet. Ulule étant basée sur le web, capitalisez sur les atouts d’Internet en termes d’images et de vidéos. Utilisez des visuels de qualité pour illustrer votre projet et donner envie. »
18.04.2016
Le fonctionnement du crowdfunding en pratique: MyMicroInvest
Fondée en 2012, MyMicroInvest est une plateforme de crowdfunding qui aide les entreprises à se financer en levant des fonds auprès d’investisseurs professionnels mais aussi auprès du grand public.
Entretien avec Guillaume Desclée, platform manager chez MyMicroInvest, qui nous parle de cette approche unique en son genre.
Pourquoi MyMicroInvest a-t-elle été créée ?
Guillaume Desclée (GD) :
« Nous voulions aider à la fois les entreprises à la recherche de financements et les épargnants à la recherche de rendements. MyMicroInvest a donc été lancée pour soutenir l’économie productive de notre pays en ‘connectant’ l’épargne disponible des Belges au besoin de financement des entreprises, créatrices de valeur.
Le constat est simple : plus de 70 % de la valeur ajoutée et de la création d’emplois en Europe proviennent des petites et moyennes entreprises. On connaît la difficulté de celles-ci à lever des capitaux pour financer leur développement. C’est à ce problème que nous nous attaquons en offrant la possibilité aux particuliers d’investir dans des entreprises en pleine croissance. »
Comment opère MyMicroInvest ?
GD :
« MyMicroInvest est une plateforme d’investissement qui permet au public de financer des entreprises innovantes en leur octroyant des prêts ou en prenant des participations dans leur capital. Nous combinons deux modes de financement : le crowdfunding - faisant appel au grand public - et l’investissement professionnel via des fonds d’investissement ou des business angels partenaires. Concrètement, le grand public s’associe au processus de sélection, d’analyse, d’investissement et d’accompagnement des professionnels. Toutes les parties collaborent pour augmenter les chances de succès de leurs investissements ».
Comment cela se passe-t-il en pratique ?
GD :
« Nous opérons en 3 phases. Les dossiers candidats au financement sont d’abord présélectionnés par le grand public. C’est donc le marché qui valide le potentiel des concepts proposés par les entreprises candidates au financement. Ensuite, c’est le tour de l’investisseur expérimenté’ : il analyse le dossier en se concentrant sur la validation financière du candidat. Si tous les feux sont au vert, l’entreprise peut lancer la procédure de levée de fonds sur notre plateforme.
Durant cette phase de sélection, chaque entreprise qui souhaite lever des fonds remet à nos équipes un ensemble de documents légaux et comptables. Une fois cette validation « due diligence » achevée, l’entreprise complète un formulaire qui nous fournit toute l’information nécessaire à la rédaction du mémorandum de placement ou au prospectus d’émission qui accompagne chaque opération.
Vient ensuite la phase de l’investissement proprement dit. Les entreprises listées sur MyMicroInvest sont financées par des investisseurs externes et par le crowd. Le financement externe peut intervenir avant ou après l’opération de crowdfunding mais il doit absolument se faire sur base des mêmes conditions financières que le crowd.
Pour le grand public, cette solution permet d’avoir accès à des opportunités d’investissements autrefois réservées à un nombre limité d’investisseurs (on peut donc parler d’une démocratisation du venture capital) tout en bénéficiant de la transparence et de l’expérience propres au crowdfunding. Pour l’entreprise, il s’agit d’une solution de financement simple qui lui offre les avantages du crowdfunding (force des communautés).
C’est au cours de la 3e phase que la magie du crowdfunding opère ! Lorsqu’une multitude d’investisseurs se transforme en un réseau d’ambassadeurs. Tout le monde devient partie prenante du succès de l’entreprise et se mobilise pour l’accompagner et la faire croître. C’est en ligne sur notre plateforme que les échanges entre l’entreprise et sa communauté d’investisseurs ont lieu, dans un espace sécurisé qui leur est réservé. L’entreprise communique régulièrement ses faits d’actualité à ses investisseurs. L’apport de la communauté se traduit quant à lui par des conseils stratégiques, un partage du réseau et une mise en avant du produit ou service vendu par l’entreprise. »
Accordez-vous une attention particulière à un certain type d’entreprises ?
GD :
« L’objectif de MyMicroInvest est de répondre au besoin de financement de toutes les entreprises qui souhaitent bénéficier des avantages du crowdfunding, quelle que soit leur taille. La forme du financement peut varier. Pour les entreprises plus matures, il s’agira de prêts tandis que nous opterons pour une prise de participation dans le cas d’entreprises plus jeunes ou de grosses opérations d’augmentation de capital.
La visibilité de notre plateforme étant encore relativement restreinte, notre capacité à lever des fonds ne dépasse pas quelques centaines de milliers d’euros par entreprise. Nous devons donc fixer des limites lors de la sélection des projets. En dehors des critères d’exclusion classiques, nous ne pratiquons pas de segmentation spécifique en termes de secteurs. Pour autant que la logique de co-investissement entre le crowd et les investisseurs professionnels soit suivie, puisque c’est notre marque de fabrique. Parmi les 17 entreprises qui ont fait appel à nous pour lever des fonds, nous trouvons des spin-offs universitaires, des entreprises actives dans le secteur de l’informatique, de l’agro-alimentaire, des médias, de la médecine nucléaire, etc. »
Votre formule présente-t-elle moins de risques qu’un investissement ‘traditionnel’ en venture capital ?
GD :
« Nous calquons notre procédure de sélection, d’analyse, d’investissement et d’accompagnement sur celle des fonds capital-risque traditionnels, sauf que nous lui ajoutons l’intervention du grand public car nous pensons qu’elle permettra d’augmenter les chances de succès des entreprises financées.
Ce qu’il ne faut pas perdre de vue, c’est que le risque et le retour sur investissement potentiel des investissements réalisés via MyMicroInvest sont liés à l’entreprise choisie par l’internaute (contrairement aux fonds d’investissement où le risque est réparti sur un portefeuille). C’est donc à l’investisseur de diversifier ses investissements sur MyMicroInvest selon la taille des entreprises, les secteurs d’activité et le type d’investissement (prêt ou prise de participation). »
Pendant combien de temps les investisseurs doivent-ils conserver leurs parts de l’entreprise ?
GD :
« La liquidité et le rendement sont tributaires du type d’investissement. S’il opte pour un investissement sous forme de prêt, le public (crowd) connaît l’échéance de son investissement et peut compter sur un rendement fixe et récurrent. S’il choisit plutôt une prise de participation dans le capital d’une entreprise, le rendement sera plus aléatoire et dépendra de la revente future de la participation. En règle générale, une revente s’effectue dans un délai de 3 à 6 ans en fonction de la taille de l’entreprise. Un investisseur a néanmoins le droit de céder son titre à un tiers avant cette échéance s’il le souhaite – même si MyMicroInvest n’organise pas de marché secondaire. D’un point de vue juridique, MyMicroInvest Finance S.A. (structure distincte qui regroupe l’ensemble des investisseurs crowd) exige qu’une clause de tag/drag along soit insérée dans le pacte d’associés de l’entreprise - si ce n’est pas encore fait . La revente de la participation détenue par MyMicroInvest Finance pour compte du grand public se fera alors au même moment et aux mêmes conditions que la revente des participations d’un investisseur externe. »
18.04.2016
Le financement participatif, bien plus que des fonds
Vous êtes en quête de financement pour un nouveau projet non dénué de risques ? Présentez-le au grand public et voyez comment les petits ruisseaux font les grandes rivières.
Le financement participatif (crowdfunding) consiste à rechercher un (grand) nombre de bailleurs de fonds potentiels. Il peut s'agir d'investisseurs professionnels ou de chefs d'entreprise, mais également de vos clients ou du grand public. Ils apporteront ainsi un financement à votre projet ou à votre entreprise, moyennant contrepartie.
Cette forme particulière de crowdsourcing ne date pas d'hier, comme en témoigne le financement de la construction de la Sagrada Família ou du socle de la statue de la Liberté à New York. C'est la manière dont se déroule le financement participatif qui a évolué, en passant désormais par des plateformes en ligne et en ayant souvent recours aux réseaux sociaux pour se faire connaître. La montée en puissance de ces derniers est sans doute l'une des raisons qui expliquent la popularité croissante du financement participatif, au même titre que la recherche de sources de financement alternatives, conséquence de la crise.
Bien plus qu'une simple source de financement
Si le financement participatif est longtemps resté l'apanage des initiatives à caractère culturel ou humanitaire, il s'ouvre toutefois depuis quelques années aux projets commerciaux ainsi qu'au financement des starters et des PME. Cette pratique présente en effet des avantages indéniables :
- Les entreprises y trouvent un moyen de financer des projets (souvent innovants) qui rendent frileux banquiers et investisseurs privés, en raison des nombreux risques qu’ils comportent ou parce qu’ils n'offrent pas un potentiel de croissance assez élevé, que les montants nécessaires sont trop importants ou que l'entreprise ne souhaite pas accueillir une partie externe dans son capital.
- Le financement n'est qu'un aspect des choses, en créant le « buzz » et en animant une communauté autour de votre projet, vous lui donnerez nettement plus de visibilité. Car il s’agit de penser en termes de marketing et d'étude de marché. Y a-t’ il une demande pour votre produit ou service ? Votre produit est-il attrayant ? Le proposez-vous de la bonne manière sur le marché ? Cette approche vous permet également d'apporter des modifications au produit pendant sa conception, ce qui réduit le risque d'échec lors de son lancement.
- En tenant compte de l'avis du grand public, vous nouez des liens très étroits avec vos clients, lesquels deviennent alors de véritables collaborateurs, admirateurs et ambassadeurs de votre entreprise.
18.04.2016
Le financement participatif sous toutes ses formes
Il existe plusieurs types de financement participatif, chacun a sa spécificité en termes de fonctionnement, de fournisseurs et de réglementation.
A chacune des quatre grandes formules, correspond un genre différent de bailleur de fonds.
Reward based : financement participatif assorti d'une rémunération
C’est la formule qui connaît la plus forte croissance dans le domaine du financement participatif. Elle se destine expressément aux projets innovants de particuliers ou de petites entreprises. Souvent, il s'agit d'une forme de vente anticipée permettant à un producteur ou un concepteur de récolter les fonds nécessaires au lancement d'un nouveau produit sur le marché. En échange de leur apport, les bailleurs de fonds touchent une rémunération qui, la plupart du temps, augmente à mesure que les capitaux recueillis s'accroissent.
Cette rémunération peut prendre la forme d’options supplémentaires ou exclusives mais aussi d’exemplaires signés, de conditions d’achat avantageuses, voire d’une mise à disposition du produit plusieurs mois avant sa mise sur le marché officielle. Matérielles ou non, toutes ces formes de rémunération ont ceci en commun qu'elles apportent de la valeur ajoutée aux bailleurs de fonds.
Les principaux acteurs de ce segment sont les plateformes américaines Kickstarter et IndieGogo ou encore Helllo crowd!.
Debt/Lending based : financement participatif assorti d'un emprunt
Ce type de financement participatif s'adresse essentiellement aux starters ou aux entreprises qui souhaitent se lancer dans un nouveau projet, ce qui les amène à empruntent les fonds nécessaires auprès de plusieurs bailleurs de fonds.
Les modalités de remboursement de l'emprunt sont établies en concertation avec les financiers. Le remboursement s’effectue sous forme de mensualités ou par un versement unique à la date d'échéance (avec paiement des intérêts chaque année). À moins que la formule ne prévoit le remboursement du capital ainsi que des intérêts à l'échéance du prêt.
Quelques exemples de fournisseurs : Lending Club (États-Unis), Babyloan (France) ou encore les plateformes belges CroFun et Look&Fin. En Région flamande, sous certaines conditions, ce type de financement peut également prendre la forme d'un Prêt gagnant-gagnant, grâce auquel les bailleurs de fonds bénéficient d'un avantage fiscal supplémentaire.
Equity based : financement participatif assorti d'une prise de participation en actions
Cette formule convient particulièrement aux projets de grande envergure ou aux entreprises qui ont besoin de rassembler une somme substantielle. Concrètement, les bailleurs de fonds ou investisseurs rejoignent une société coopérative qui devient actionnaire de l'entreprise. Ils peuvent ainsi investir directement dans l'actif net de celle-ci et sont rémunérés si le projet remporte du succès.
Un système de financement participatif peut aussi être assorti d'une participation bénéficiaire, les bailleurs de fonds investissent alors un montant prédéfini dans le nouveau projet d'une entreprise. En contrepartie, ils touchent une participation calculée en fonction de la croissance du chiffre d'affaires ou des bénéfices générés par le projet.
En Belgique, ces services de financement participatif sont assurés par MyMicroInvest et Angel.me.
Donation based : financement participatif au moyen de dons
Ce type de financement participatif relève de la philanthropie ou du mécénat. Les bailleurs de fonds ne cherchent aucun profit. Leur rétribution est d'ordre purement affectif. Les bénéficiaires sont généralement des associations qui œuvrent pour « la bonne cause », au sens le plus large du terme, puisqu'il peut s'agir d'un club de gymnastique en quête de sponsors pour acheter du nouveau matériel ou bien d'initiatives menées pour aider les personnes qui se trouvent dans le besoin.
SoCrowd, par exemple, est une plateforme belge de financement participatif ayant recours aux.
Formules hybrides
Bien entendu, une approche innovante comme le financement participatif ne se laisse pas facilement enfermer dans un carcan. Aussi existe-t-il de nombreuses formules hybrides. Exemple, un système qui permet à une entreprise de récupérer un euro sur chaque euro investi par des bailleurs de fonds particuliers. Ou un prêt à taux zéro accordé à une organisation à finalité sociale, une formule qui combine don et emprunt.
Bien souvent, le financement participatif s'accompagne également d'autres formes de financement, comme des crédits bancaires, l'apport d'investisseurs privés ou de sociétés de capital-risque.01.07.2016
Financement participatif. Risques et défis
Le financement participatif offre d'infinies possibilités. Toutefois, il amène ses risques et se confronte à plusieurs défis. Aperçu.
1. Pour l'entreprise
Cette nouvelle approche nécessite de revoir entièrement les méthodes de travail traditionnelles appliquées en entreprise. Tel est d'ailleurs le principal défi à relever, au même titre que la recherche d'un bon équilibre en matière de :
- contrôle : où allez-vous placer le curseur entre l'entreprise et le grand public en termes de compétences ? Aucune règle n’existe à ce sujet, mais une étude menée par l'université de Toronto donne une indication : idéalement, 80 % du projet devraient rester aux mains de l'entreprise et 20 % pourraient être confiés au grand public (par exemple, pour le choix des couleurs, les outils technologiques, les points de vente, etc.) ;
- transparence : jusqu’où êtes-vous prêt à partager avec autrui, donc également avec des concurrents potentiels, vos connaissances, technologies et résultats de R&D ? Et comment comptez-vous protéger vos droits de propriété intellectuelle ?
Vous allez ouvrir votre entreprise au public. Il s'agit certes d'un avantage considérable sur le plan marketing et stratégique mais cela signifie également que tout le monde aura accès à la situation financière de votre organisation. Vous devez donc être prêt à jouer la carte de la transparence et à partager des informations parfois sensibles.
Évidemment, vous courez toujours le risque que les fonds nécessaires ne soient pas réunis et que votre campagne de financement échoue. Cela étant, c’est aussi un avantage, car la campagne vous permet de sonder l’intérêt pour le service ou le produit que vous vous apprêtez à mettre sur le marché. Si tel n'est pas le cas, vous vous en rendrez vite compte et n'aurez pas à essuyer des pertes bien plus conséquentes suite au lancement raté du produit, pertes tant financières qu'en termes de réputation. Sans oublier que les critiques émises vous permettront d'apporter les modifications nécessaires et de retenter votre chance ultérieurement.
En additionnant tous les frais (notamment de marketing) et le temps et l'énergie que demande une campagne de financement participatif, vous estimerez peut-être la note relativement élevée. Mieux vaut dès lors songer à tous les frais qui seront engagés.
Un conseil : redoublez de vigilance si vous envisagez un financement participatif rémunéré. Tout d'abord, les fonds levés seront à déclarer en tant que revenus imposables. Sachez ensuite qu'une mise en gage est considérée comme une opération de vente et se voit donc soumise au régime de la TVA pour les entreprises. Tenez bien compte de ces facteurs en établissant votre budget afin d’éviter toute surprise désagréable en provenance du fisc...
2. Pour l'investisseur
L'enjeu principal des bailleurs de fonds consiste à trouver de bons projets. Heureusement, ils ne manquent pas, bien au contraire. Résister à la tentation peut même être difficile, surtout dans le cas d’un financement participatif assorti de rémunération. Reste à savoir ce que vous rapportera votre investissement...
Avant d'accorder votre confiance, en toute prudence vous analysez longuement le projet qui vous attire. Il n’en reste pas moins risqué d'y investir. Vous n'avez aucune garantie de succès. Des problèmes inopinés peuvent toujours survenir. Les formules assorties d'une prise de participation en actions, dans le pire des scénarios, peuvent vous faire perdre l'intégralité de votre apport.
Par contre, dans le cas du financement participatif assorti de rémunération, le risque est moindre, tout comme le montant de l'investissement. Mais dans ce cadre aussi, il est toujours possible que l'initiateur ne respecte pas ses engagements, ou seulement de manière partielle ou avec beaucoup de retard. Dans de très rares cas, il peut également arriver que l'opération soit une escroquerie et que vous ne revoyiez plus jamais les bénéficiaires. Ni la couleur de votre argent !
Savoir où l'on met les pieds
Vous souhaitez vous faire une idée objective du projet de financement participatif belge que vous envisagez de soutenir ?
Si le projet est soumis à l'obligation de publier un prospectus, vous pouvez le consulter. S’il est approuvé par la FSMA, il reprendra des informations sur l'initiateur du projet et la forme juridique de votre investissement (action, prêt, etc.). L'approbation ou l'agrément de la FSMA ou de la Banque nationale ne signifient toutefois pas que l'investissement soit jugé approprié par l’une ou l’autre. C'est à vous d'en évaluer les risques.
Sur le site web de la FSMA vous pourrez vérifier si la plateforme en ligne et/ou l'initiateur font l'objet d'une surveillance particulière de la part de l’institution ou de la Banque nationale.